[Test] Outbuddies DX : un Metroid-like qui tente des choses

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Julian Laufer
  • Editeur : Headup Games
  • Date de sortie : 5 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Outbuddies DX s’impose comme un bon Metroid-like

image test outbuddies dx
Outbuddies DX est un Metroid-like qui a compris l’essence de son modèle.

Si un genre a été particulièrement visé par le jeu vidéo indépendant, c’est bien le Metroid-like. Bon, moins que le Roguelite, mais tout de même. C’est un fait qui s’inscrit dans une cohérence sans faille : le soft habité par Samus Aran a toujours cela de bon qu’il propose une expérience complète, et aisément abordable pour des studios d’humble envergure. Game design toujours aussi fascinant aujourd’hui, direction artistique encore très efficace, et assez de place pour apporter une foule d’idées qui agrémenteront le principe, un triptyque aguicheyr. On l’a vu avec Axiom Verge, le résultat peut parfois être très fun. Est-ce le cas d’Outbuddies DX ?

Outbuddies DX est le genre de jeu dont la petite histoire est aussi intéressante que la plus grande. Sachez que le soft a été longuement développé, pendant sept ans, par une seule personne : Julian Laufer (bien aidé par Headup Games), un psychologue qui aura donc développé le titre entre deux consultations. Voilà qui s’avère tout de même assez impressionnant tant, on va le voir, le résultat s’avère assez copieux en terme de mécaniques. On quitte maintenant le croustillant pour toucher quelques mots du récit. Soyons clairs, on reste dans le domaine de l’anecdotique : on incarne un explorateur, Nikolay, sur les traces d’anciennes divinités pour le moins lovecraftiennes. Notre aventurier en scaphandre va devoir pénétrer dans Bahlam, une cité plongée à 36 000 pieds sous la surface, et qui sait ce qu’il va rencontrer ? Alors certes, ce n’est pas le genre de scénario qui nous passionnera de longs mois, mais on en apprécie l’ambiance plutôt sombre. Sachez aussi que l’entièreté des quelques réplique est traduite en français.

La prise en mains d’Outbuddies DX est en tous points typique de ce qu’on peut apprécier, mais aussi regretter, chez les indépendants. Oui, on a l’impression d’avoir déjà vu le jeu des centaines de fois ailleurs. Axiom Verge donc, mais aussi Xeodrifter, La-Mulana, Gato Roboto, la liste est longue. Pour s’extirper de la masse, il faut apporter des idées. Cela, Julian Laufer l’a bien compris, comme on verra un peu plus bas. Tout d’abord, sachez qu’on fait donc face à une expérience toute en 2D, dans la plus pure tradition du pixel-art. L’avatar se déplace dans un level design bien soigné, faisant pas mal appel à la verticalité. Bien entendu, plus vous avancerez, plus il est question d’acquérir de nouvelles capacités, les bases du Metroid-like ont bien été digérées par le développeur. Ainsi, on débute avec des capacités assez faibles, d’ailleurs il faudra faire attention à rester discret lors de la rencontre avec les premiers ennemis. Puis, au fur et à mesure, Nikolay va devenir bien plus apte à la survie.

Un mode coopération plaisant

image gameplay outbuddies dx
Le pixel-art fonctionne bien.

Double bond, saut mural, et même une sorte de morph ball : quand on vous dit qu’Outbuddies DX chasse sur le territoire de Metroid, ce n’est pas pour rien. Heureusement, plus le temps passe et plus l’expérience prend tout de même ses distances avec le grand classique de Nintendo. Pour le meilleur, car Julian Laufer a des idées, et elles se révèlent très intéressantes. Tout d’abord, côté armes on est agréablement étonné par la diversité de l’arsenal. Si l’on a bien les pétoires les plus attendues, on en obtiendra d’autres plus originales. On pensera surtout au flingue qui transforme les ennemis en plateforme, lequel s’avérera très utile dans certains coins de la carte. Mais la vraie épiphanie s’appelle Buddy. Il s’agit d’un petit robot qui vous accompagne, en virevoltant auprès de l’avatar. Son importance se fait capitale pour l’exploration : il est capable de soulever des blocs de pierre imposants afin de créer des escaliers de fortune, ou encore de révéler certains passages, voire carrément d’agir sur les ennemis. On passe d’un personnage à l’autre avec une certaine souplesse, même si, dans le feu de l’action, certains transferts se font moins évidents que d’autres.

Ce compagnon est certes très utile en solo, mais vous devinez bien qu’il provoque une autre manière de jouer à un Metroid-like. En effet, Outbuddies DX propose un mode coopération très sympathique, avec un vrai focus sur l’entraide entre les deux joueurs. On avait un peu peur que l’expérience partagée atteigne un peu l’ambiance et la difficulté, mais il n’en est rien. Alors certes, on dit adieu au sentiment de solitude face à l’adversité, un effet bien créé chez Samus Aran, mais on gagne en pluralité des situations, et ce n’est pas pour déplaire. Cela vient s’ajouter à une durée de vie bien costaude : comptez une vingtaine d’heures pour un premier run complet en solo. C’est donc très conséquent, avec pas mal de passages secrets à dénicher un peu partout.

Techniquement, Outbuddies DX trouve sa plateforme idéale avec la Nintendo Switch. Oui, le pixel-art s’exprime particulièrement bien sur cette console, en mode portable. C’est dans cette configuration qu’on apprécie le mieux la direction artistique, plutôt léchée par ailleurs. On avait peur de faire face à une bouillie illisibles à la Straimium Immortality, mais il n’en est rien. On fait face à un visuel très MS-DOS dans l’âme, mais avec des dominantes colorées maitrisées. Par exemple, certains endroits utiliseront le bleu, d’autres le rouge. Ainsi, on évite l’impression de mélange hasardeux qui peut parfois ruiner ce genre d’expérience. Le character design des ennemis est aussi plutôt réussit, et s’imbrique bien dans des environnements parfois lovecraftiens. Du charme, donc. Autre bonne surprise : la bande sonore se révèle carrément excellente. On avait un peu peur de la note d’intention du compositeur, OGRE, qui se donnait comme objectif de rendre hommage à la puce sonore de la Mega Drive (quelle drôle d’idée…). Et pourtant, les compositions se font recherchées, entêtantes, et participent pleinement à l’ambiance un peu anxiogène du titre.

Note : 15/20

Outbuddies XD est une bien bonne surprise, on ne l’attendait pas à ce niveau. Le résultat plaira sans nul doute aux fans de Metroid-like, lesquels retrouveront pas mal de mécaniques du grand classique de Nintendo, mais aussi quelques idées qui en font une expérience tout de même rafraichissante. De son côté, le pixel-art s’avère bien meilleur qu’escompté, plus maitrisé que dans d’autres productions du même acabit. On conseillera aussi de ne pas sous-estimer le mode coopération, qui apporte là encore des originalités dans l’approche, les sensations. Ajoutons une durée de vie tout à fait correcte, et l’on obtient un titre plaisant.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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