[Test] La-Mulana 1 & 2 : une compilation rétro très intense

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Nigoro
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 20 mars 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

La-Mulana 1 & 2 n’est pas à prendre à la légère

image la mulana 1
La-Mulana 1

Si le titre La-Mulana vous dit quelque chose, c’est sans doute parce que vous êtes fans du genre Metroidvania, et de jeux indépendants. Sorti en 2005 sur PC, le premier épisode a marqué l’industrie non seulement de par ses belles qualités, mais aussi son statut de jeu-hommage. On était alors au début de la vague néo-rétro qui allait s’abattre sur ce secteur, et le titre dirigé par Takumi Naramura faisait office de quasi-précurseur en la matière. Remaké sur WiiWare en 2012, et suivi d’un La-Mulana 2 encore plus apprécié, voilà que la licence a droit à une compilation, sobrement intitulée La-Mulana 1 & 2, édité par la toujours fringante maison NIS America.

Certes, l’histoire des deux jeux contenus dans La-Mulana 1 & 2 ne figure pas parmi les points essentiels, ceux qui en font des jeux intéressants, mais il faut tout de même souligner que le récit sait encourager le cheminement. On retrouve bel et bien une saveur légère, typique des jeux MSX des années 1980 (auxquels la licence rend clairement hommage) : on a droit à un Indiana Jones pur jus, de l’accoutrement d’aventurier jusqu’à l’utilisation d’un fouet, à des entités venues d’ailleurs, et à une fouille archéologique dans un temple gigantesque. Dans le premier, on incarne Lemeza Kosugi, la suite met en scène Lumisa, sa fille. Sachez que vous trouverez, tout du long, des informations qui développeront l’univers, et c’est particulièrement réussit dans un premier opus dont la fin comporte même un joli twist. Pour couronner le tout, les deux softs sont entièrement traduits dans un anglais abordable.

Il est fortement probable que vous découvriez cette licence avec La-Mulana 1 & 2. Pour faire simple, sachez qu’il s’agit de deux Metroidvania en 2D. La progression se fait au sein d’écrans fixes, qui vous proposeront pour la plupart des énigmes de plus en plus compliquées, des pièges bien tordus, et des ennemis à combattre. Les commandes sont aussi peu nombreuses que simples à retenir. Clairement, le game design des deux jeux se dirige vers une volonté de retrouver les sensations pures des jeux des années 1980, mais cela ne doit pas vous faire penser que le résultat se veut simpliste. Bien au contraire, on est très agréablement surpris par la bonne compréhension du trip opérée par Takumi Naramura et son équipe : c’est dans la simplicité de la prise en mains que nait la complexité du level design, mais aussi la difficulté de l’ensemble.

Le skill mis à rude épreuve

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La-Mulana 2

Si vous pensiez que La-Mulana 1 & 2 est un long fleuve tranquille, vous allez vite déchanter. Les deux softs proposent un challenge redoutable, aussi bien en terme de plate-forme que d’action. Dans les deux titres, nous vous conseillons de faire attention au moindre saut, car les développeurs ont pensé chaque obstacle (ou presque) pour qu’ils soient éventuellement punitifs. Pics au sol, des rochers qui vous tombent dessus si vous avez le malheur de marcher là où il ne faut pas : on a souvent hurlé de douleur. Des points de sauvegarde sont heureusement disponibles, mais ils sont placés de sorte qu’avancer dans le temple se fait par la prise de risque. Autant vous prévenir, vous allez mourir des centaines de fois, jusqu’à la bonne compréhension des patterns, mais aussi la connaissance parfaite de l’emplacement des embûches. Et si vous voulez regagner de la vie, il faudra récolter de bien rares orbes vertes qui, une fois une jauge remplie, se charge de vous remettre en bonne santé. Hardcore gaming, pur et dur.

Les deux opus partagent une envie de voir le joueur progresser par le biais de ses découvertes. Ainsi, on glane parfois un item qui améliore certaines capacités, au prix d’énigmes parfois bien retorses. La-Mulana 1 & 2 place le curseur sur le skill du joueur, son expérience au fil des parties et des échecs, d’une manière qui pourra rappeler la difficulté d’un Souls-like (sans en chercher les codes spécifiques, c’est à préciser). Aussi, on est agréablement surpris par l’utilisation faite de l’interface : on apprécie l’utilisation d’un ordinateur portable (dans le second, c’est une tablette), par le biais duquel on peut surveiller l’état d’avancement de la santé, des armes etc. L’ergonomie n’est pas de la première fraicheur, mais c’est cohérent avec le trip rétro.

La-Mulana 1 & 2 suit les traces de Langrisser 1 & 2, autre édition de NIS America. Comprendre par là qu’il ne faut pas s’attendre à la moindre trace d’un ajout de contenu. On aurait pu espérer la présence de la toute première version de La-Mulana, mais ce n’est malheureusement pas le cas. La durée de vie reste cependant très élevée, avec quarante heures pour chacun des softs. Les joueurs qui apprécient les beaux objets pourront attendre des temps plus apaisés, et le retour des livraisons et autres sorties chez les revendeurs, afin de se procurer la Hidden Treasures Edition. Laquelle comprend notamment un artbook physique, deux CD pour les bandes originales, et un petit puzzle. Clairement, il s’agira de la meilleure manière de faire de cette sortie un vrai évènement. Côté technique, on est en plein dans du pixel-art de belle qualité, qui sait surtout rester parfaitement lisible, et ce malgré quelques écran très chargés. La direction artistique reste aussi très solide, avec des environnements parfois glauques, surtout vers la fin, et des boss impressionnants. Côté musiques, on est en pleine ère 16 bits, avec des sonorités très aventurières et on ne peut plus à-propos.

Note : 15/20

Si vous cherchez votre dose de trip rétro, saupoudrée d’une grosse pincée de difficulté, alors La-Mulana 1 & 2 vous tend les bras. NIS America permet la découverte de deux Metroidvania de belle qualité, qui vous opposeront un challenge corsé et étonnamment long. L’absence de bonus côté contenu pourra par contre chagriner, surtout qu’il y avait matière à accompagner les titres d’autres options, comme la toute première version de La-Mulana. Qu’à cela ne tienne, les fans de ce genre de production seront de toutes façons aux anges.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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