Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Nintendo Switch
- Développeur : Nippon Ichi Software
- Editeur : NIS America
- Date de sortie : 10 juillet 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Void Terrarium, un coup de cœur
Ah, le Mystery Dungeon ! Un sous-genre du Donjon-RPG, typiquement japonais, inventé et diablement bien maitrisé par Spike Chunsoft, et plus précisément par le génial Koichi Nakamura. Si vous voulez en découvrir un bon exemple, le très bon Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy, sorti récemment chez Square Enix, vous tend les bras. D’ailleurs, notre test de ce jeu se chargera parfaitement de vous rappeler l’historique, mais aussi les grandes forces de ce genre si accrocheur. L’article que vous êtes entrain de lire va donc en aborder une nouvelle itération : Void Terrarium. Le nouveau titre du game designer Masayuki Furuya (que l’on connait surtout pour son The Liar Princess and the Blind Prince), sous son aspect plutôt humble, tente pas mal de bonnes choses, ce qui plaira aux amateurs du genre.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut signaler que Void Terrarium est édité par NIS America, et distribué chez Koch Media. Et, en ce moment, ce sacré duo met le paquet dans les éditions physiques. Après celle de Little Town Hero, on a droit ici à la même opération. Le jeu de Masayuki Furuya est disponible en magasins (ou en dématérialisé, c’est à signaler), dans une unique édition appelée Limited Edition. On a donc une boite collector (en carton, et plutôt fragile alors faites attention) bien remplie, avec évidemment le boitier du jeu. Les amateurs de beaux bonus et goodies se régaleront de la bande originale sur CD, intitulée Sporific Sounds. Un set de deux pin’s est aussi au rendez-vous, ainsi qu’un très mignon porte-clés lenticulaire animé, et un poster. Plus étonnant, le carnet Status Apparatus nous présente les émotions de la petite Toriko. Bref, si vous aimez posséder réellement vos jeux, en support physique, alors vous serez comblés !
Un jeu qui parvient à marier parfaitement deux piliers
Void Terrarium n’est pas du tout le genre de jeu à faire l’économie d’un contexte solide. Soyons d’ailleurs justes, c’est peu le cas dans le genre du Mystery Dungeon, qui prend souvent soin de donner au joueur une véritable motivation. Ici, le récit s’inscrit dans un monde post-apocalyptique assez classique, mais fichtrement efficace. Dans les premières secondes, on incarne… une petite souris. Laquelle va niveler dans un plan 2D, avant de tomber museau-à-museau avec un étrange robot. L’animal va pénétrer dedans, réveillant ainsi les circuits, et cramant au passage notre malheureux premier avatar. On se retrouve donc aux commandes d’une sorte de lapin mécanique, lequel va cheminer dans un donjon et, au sortir, découvrir l’impensable : une survivante, nommée Toriko. En effet, le monde a été dévasté par une intelligence artificielle un brin zélée, laquelle nous proposera d’ailleurs de se racheter en aidant la petite fille que l’on a mis à jour. Celle-ci, clairement affamée, va avoir besoin de nos trouvailles sur le terrain pour survivre. Signalons ici que le jeu est entièrement sous-titré en anglais, mais ne vous inquiétez pas : un niveau moyen suffit amplement pour s’en sortir, et surtout à bien lire toutes les information du tutoriel. On insiste : soyez vigilants, sinon vous serez perdus.
Void Terrarium s’appuie sur deux piliers : les phases en donjons, en tous points typiques du Mystery Dungeon, et une partie de gestion qui nous rappelle un peu… le Tamagotchi. Oui, écrit tel quel c’est plutôt surprenant, mais dans les faits le mariage se révèle carrément évident. Pour faire simple, il est question d’arpenter des donjons, en case par case et sur plusieurs étages, afin de récupérer de nombreux items dont certaines matières premières pour du crafting. Voilà une super idée, fluide et logique comme rarement : cela justifie de facto les mécaniques et, surtout, combat la petite impression de répétitivité inhérente au genre. Rappelons que le Mystery Dungeon est en fait un tour par tour qui ne dit pas son nom : dans les phases d’action, chaque mouvement (déplacement, coup) provoque celui de vos ennemis. Il faut avoir constamment cette mécanique en tête pour s’en sortir, surtout que le jeu se fait plus difficile que la moyenne. Comme vous le verrez dans notre Let’s play en fin d’article, l’échec est assez fréquent, mais pas tout à fait punitif : on garde nos acquis, tandis que d’autres sont recyclés. Aussi, attention à bien gérer votre sac à dos, car il est limité.
Une belle ambiance, mais un game design léger
Void Terrarium est bourré de mécaniques efficaces. Le gain de niveau (cela reste un RPG japonais dans certains codes) vous demande de choisir entre deux améliorations. Elles peuvent être passives ou actives : le gain d’un nouveau skill, le perfectionnement de vos jauges de vie ou d’énergie, ou l’amélioration permanente d’une statistique (attaque, défense etc). On sent bien l’évolution de notre personnage, mais le niveau des ennemis augmente tellement vite qu’on est tout de même sans cesse sous pression. Il faudra aussi se sortir de sacrés pièges, comme des salles remplies d’adversaires ubuesques, ou des embuches invisibles. Cela, donc, doit servir à rendre heureuse Toriko, la petite fille sous cloche qui représente autant l’espoir que l’expiation. La nourrir, subvenir à ses besoins en terme de mobilier en lui construisant tout le nécessaire, tout cela vous demandera de l’attention. Sinon, game over. On pourra la gérer aussi pendant les phases de donjon, avec un gadget qui fait très clairement référence à Tamagotchi. Et votre dévouement sera récompensé : l’avatar gagnera ainsi des bonus indispensables. Tout cela (et d’autres choses que l’on vous laisse découvrir, comme l’importance de la météo) forme un game design puissant, qui nous a très agréablement séduit.
Techniquement, Void Terrarium est plaisant, même si tout n’est pas parfait. Notre principal regret, comme nous commencions à le relever dans notre Let’s play, est une petite paresse dans les environnements des donjons. Les motifs se répètent beaucoup, et le level design aléatoire ne l’est pas assez à notre goût. On a eu souvent l’impression de retrouver les même pièces, les mêmes couloirs, les mêmes pièges placés aux mêmes endroits. Tout cela se remarque, mais n’est évidemment pas disqualifiant pour autant. Surtout que la direction artistique est, elle, agréable. On adore les phases en 2D, d’une beauté émouvante. D’ailleurs, le character design de Toriko, ce champignon dans l’œil, cela ne vous rappelle pas, de manière certes lointaine, Drakengard 3 ? Le constat est un peu moins reluisant dans les donjons donc, surtout à cause des décors peu attrayants. Dommage. Enfin, coup de cœur pour l’excellente bande originale, signée Hajime Sugie. Le compositeur parvient à bien souligner le caractère bicéphale de l’expérience, avec une ambiance plus énergique dans les donjons, et mystérieuse dans la phase 2D. Du très bon boulot, pour un jeu qui nous a décidément charmé.
Note : 16/20
Certes, votre dévoué serviteur est à la base friand du genre Mystery Dungeon, mais il faut tout de même écrire que Void Terrarium est parvenu à agréablement surprendre. Très, très habile dans son game design, le jeu apporte pas mal de bonnes idées, et surtout parvient à les rendre très fluides, logiques. On avait peur d’une certaine dichotomie, et c’est en fait tout le contraire : Toriko et nos pérégrinations dans les donjons ne font qu’unes. On regrette simplement un level design aléatoire pas assez poussé, et des environnements trop peu renouvelés. Mais à part ça, on tient là un bien joli titre.
Retrouvez aussi notre Let’s Play plein de digressions, effectué sur Twitch :