Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : SFL Interactive
- Editeur : Maximum Games
- Date de sortie : 25 août 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Street Power Football relance le foot de rue côté jeu vidéo
Le football côté jeux vidéo est passé par tant de phases que l’on ne peut le résumer à l’actuelle domination de Pro Evolution Soccer et de FIFA. Les débuts sur micro furent évidemment placés sous le signe de l’approximation, mais par la suite les différents développeurs s’en sont donnés à cœur joie avec un sport qui, il est vrai, représente une aubaine considérable pour l’expérimentation. Les jeux de coach ont débarqué, puis il y a eu une césure entre l’arcade (Super Sidekicks, Super Soccer etc) et la simulation. On a même eu du RPG japonais, avec la licence Captain Tsubasa ! En 2005, une autre voie s’est ouverte, mais finalement assez peu arpentée : celle du foot de rue. FIFA Street a su conquérir pas mal de fans, un reboot a même eu lieu en 2012, mais finalement le phénomène s’est assez vite éteint malgré la popularité de ce sport. Aujourd’hui, le studio français SFL Interactive (édité par Maximum Games) tente de raviver la flamme en lançant Street Power Football, avec d’humble moyens, quelques maladresses, mais aussi de bonnes idées.
Il faut rapidement préciser que Street Power Football s’inscrit dans un foot de rue de type fortement arcade, et non une simulation. Ce n’est pas l’impression que donne les premiers instants dans le jeu, avec toute une phase de présentation du concept assurée par Séan Garnier, légende du freestyle (Champion du premier tournoi mondial de cette pratique, en 2008) et Français de surcroît. Il nous présente l’esprit très urbain qui caractérise le foot de rue, avec un panache assez communicatif. Bon, le doublage est étrange, très surjoué et pas raccord, mais on a tout de même droit à une bonne contextualisation. Sachez d’ailleurs que tout le jeu est sous-titré en français, une très bonne chose.
Street Power Football prend donc la décision de nous proposer un trip très axé sur l’action. La prise en mains se fait donc assez simple, même s’il faut évidemment passer par une phase d’adaptation et d’apprentissage, surtout si vous venez d’enchainer de longues session sur une simulation. En cela, le tutoriel est très bien calibré : il prend le temps de nous expliquer les bases, sans pour autant trop en dire sur certaines subtilités qu’il vous faudra expérimenter. Les mouvements répondent bien, les feintes sortent facilement (peut-être même un peu trop, pour les louper il faudra vraiment mal s’y prendre), les passes et tirs ont un peps idéal. On soulignera aussi l’intelligence de l’enroulé, là encore très efficace quand on le maitrise, et de la protection de balle, qui rend difficile l’intervention adverse. Cela, c’est la base, et vient s’ajouter un système d’objets à collecter sur le stade pour booster les capacités, ainsi qu’un coup spécial complètement farfelu, qui rappellera les bonnes heures de Nintendo World Cup.
De bons modes de jeu, mais une IA à revoir
On a donc une base de prise en mains bien maitrisée, mais on attendait aussi Street Power Football sur ses modes de jeu. Là aussi, c’est étonnamment solide. Le solo, en-dehors du mode histoire intitulé Become King, vous propose Freestyle, Trick Shots, Panna, Élimination et Street Power. Le premier est une pure compétition de tricks, qui fait appel au sens du rythme avec du QTE. Pas hyper passionnant sur le long terme. Le second met à l’épreuve votre agilité avec des cibles à atteindre grâce au ballon. Attention, c’est plus difficile que vous ne l’imaginez, et parfois à cause d’un manque de précision qu’il est difficile de travailler puisque venant du jeu en lui-même. Le troisième vous demande d’effectuer le plus de petits ponts possible, en un contre un. L’occasion de démontrer votre maitrise des feintes, qui sont ici d’une grande importance. Le quatrième vise effectivement l’élimination de l’adversaire, mais dans un temps imparti et en trois contre trois. Peut-être le contenu qui a le plus besoin d’être expérimenté pour être apprécié, il n’est pas évident dans sa rythmique. Enfin, le dernier est du match toujours en trois contre trois, sans doute le mode le plus plaisant sur la durée. Ajoutons un mode multi bien fun, c’est même là que le titre exprime le mieux son potentiel côté fun, selon notre point de vue.
Tout cela est positif, mais Street Power Football doit tout de même composer avec quelques défauts. Tout d’abord, on regrette que l’intelligence artificielle ne soit pas à la hauteur des attentes dans les matchs en trois contre trois. On a observé des comportements vraiment étranges, comme des adversaires qui décident de ne plus attaquer du tout, et c’est tout de même dommage pour le fun en solo. Aussi, la technique ne nous a pas convaincu. On a croisé quelques petits ralentissements, mais assez rares. Par contre, les animations ont un rendu raide dans certains cas. Aussi, on n’a pas spécialement accroché au style cartoon des joueurs. Par contre les terrains et environnements relèvent le niveau, c’est déjà ça. Côté bande son, c’est accrocheur, avec notamment du Iam. Le style reste urbain, il faut aimer ce genre musical, mais la playlist fait le job. Enfin, et pour terminer sur une note plus positif, on apprécie la personnalisation des joueurs, qui se fait grâce à de l’argent récolté ingame. On pourra donc rhabiller les quelques légendes du casting (Séan Garnier donc, mais aussi Andrew Henderson ou Liv Cooke) avec des tatouages, des coupes de cheveu etc. Cela ajoute à une durée de vie plus conséquente que ce qu’on espérait.
Note : 13/20
Pour un jeu d’humble production, Street Power Football s’en tire plutôt bien. Dans un esprit infiniment plus arcade que simulation, le titre développé par SFL Interactive tente de jolis choses, notamment du côté des modes de jeu, et s’appuie sur une prise en mains sérieuse, appliquée, qui assure l’essentiel et va même un peu plus loin avec des boosts et coups spéciaux. Par contre, l’aspect technique reste clairement en retrait, ainsi que l’intelligence artificielle, et la direction artistique ne nous a pas vraiment charmé. Dommage, mais c’est encourageant pour un premier jet.