[Test] Project CARS 3 : une étonnante trajectoire vers l’arcade

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Slightly Mad Studios
  • Editeur : Bandai Namco Entertainment
  • Date de sortie : 28 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Project Cars 3 prend une route équilibrée entre arcade et simulation

image gameplay project cars 3
Project CARS 3 revoie la recette de la licence.

La licence Project CARS est décidément l’une des plus étonnantes dans le paysage du jeu de course automobile. Paru en 2015, l’opus fondateur s’est appuyé sur un financement participatif populaire et pertinent, qui a donné beaucoup d’importance aux fans de conduite. En avait résulté un jeu très axé sur la simulation, les sensations de conduite, et jusqu’au-boutiste en terme de modélisation des bolides. Deux ans plus tard, Project CARS 2 a un peu plus divisé, avec une difficulté qui allait effectivement beaucoup trop loin, faisant presque passer un Assetto Corsa pour du walking simulator, du moins en terme de rapports aux voitures adverses. Aujourd’hui, Slighlty Mad Studios, une dernière fois en duo avec Bandai Namco Entertainment (le développeur a été acquis par Codemasters), revient avec une itération, sobrement intitulée Project CARS 3 qui va là où on ne l’attendait pas : vers l’arcade.

Project CARS 3 décide donc de dépasser proprement les Gran Turismo et autres Forza Motorsport par le côté arcade. C’est un fait qui va sans aucun douter diviser, tant la fanbase de la licence est plus friande de simulation, et on peut le comprendre : c’est dans ce style qu’elle est née. Et les habitudes ont la vie dure. Mais voilà, il faut parfois bousculer les codes établis pour éviter la redite, et l’ennui, un conseil que l’on pourra d’ailleurs donner à d’autres séries du genre. Bref, on débute notre aventure dans ce titre en personnalisant notre pilote. C’est évidemment très classique : on choisit son sexe, sa tenue, sa nationalité, son nom. Puis s’ensuit une première course en forme de tutoriel. Et là, on est agréablement surpris : cela fonctionne bien mieux que ce qu’on pouvait imaginer, et le côté décomplexé de la conduite se fait beaucoup plus équilibré que ce qu’on redoutait.

Project CARS 3 fait partie de ces jeux qui allient une forme de simulation, et un fond plus orienté vers l’arcade. Comprenez par là qu’il n’est pas non plus question de foncer n’importe comment sur les différents circuits officiels. Si vous abordez à fond les ballons le fameux Nurburgring, ce sera tout sauf productif. Le freinage reste donc important, d’autant plus qu’il est question de gagner des points d’expérience en effectuant un virage parfait. Il est donc faux de penser que Slightly Mad Studios ne cherche pas à titiller l’intérêt des amateurs de simulation, car la prise en mains se fait plus subtile qu’un Ridge Racer, par exemple. On a de l’aspiration, le transfert de masse n’est pas complètement dingue comme dans un F1 2020, mais il existe. Ces premiers instants sont séduisants de ce côté : la prise en mains est immédiate, et l’on comprend rapidement la physique, même si elle réserve quelques petits accrocs par la suite.

On ne peut cependant pas nier quelques points fâcheux. En premier lieu, les collisions avec les adversaires. Là, on fait typiquement face à un jeu qui ne sait pas sur quel pied danser. On peut foncer dans un concurrent, prendre appui sur lui, Project CARS 3 ne nous punit pas vraiment en terme de dégâts. La solution de Slightly Mad Studios se trouve ailleurs : les carambolages (et même les contacts avec les limites du circuit) vous pénalisent en annulant la prise en compte du temps en cours, mais aussi en ne vous accordant pas l’XP réservée aux dépassements loyaux. C’est tout de même une bonne idée, car cela pousse clairement au fair play par intérêt. Mais voilà, le rendu n’est pas optimal. Aussi, l’intelligence artificielle se fait certes moins agressive que dans le précédent opus (ouf !), cependant elle reste tout de même très accrocheuse. Ce qu’on apprécie beaucoup, mais louper un bonus d’XP parce que cette fichue Ferrari a braqué sur nous comme un démon, c’est énervant.

Excellente prise en mains, mais technique défaillante

image test project cars 3
Un jeu plaisant, mais handicapé par une technique perfectible.

L’autre retenue est tout de même moins gênante : elle concerne les conditions climatiques. Terminé l’envie de nous les faire ressentir dans les moindres accélérations, Project CARS 3 les utilise surtout comme un moyen d’handicaper la lisibilité, tout du moins pour ceux qui utilisent l’une des vues intérieures. L’aquaplaning est presque aux abonnés absents, et le grip des pneus passe au second plan. D’ailleurs, il n’y a plus de passages aux stands, et ce n’est pas pour rien. Dans les faits, ce n’est pas très regrettable tant la nouvelle philosophie de cet opus se passe bien d’un tel réalisme, mais c’est vrai qu’on aurait tout de même aimé plus d’impact dans la conduite, ça aurait apporté une petite dose de dynamisme qui n’est jamais de refus. Si, en plus, vous optez pour des aides au pilotage comme le frein et la direction assistée, alors là c’est carrément comme si vous conduisiez en beau temps alors qu’une tempête s’abat sur vous. Signalons d’ailleurs ici que les nouveaux venus pourront très bien s’amuser et travailler leur courbe de progression, justement grâce à ces différents niveau qui vont du débutant au pro. Tout cela construit un caractère très direct, ouvert à tous, et parfaitement jouable à la manette.

La conduite reste donc agréable dans les grandes lignes, même si elle va sûrement créer le débat. Ce qui sera moins sujet à discussion, c’est le contenu de Project CARS 3 : il est supérieur à ce que la licence a produit jusqu’ici. Vous allez avoir beaucoup, mais alors beaucoup d’occupation avec l’énorme mode Carrière, qui donne à découvrir une tonne d’épreuves assez bien diversifiées en terme d’objectifs (Ciblage, Tour lancé, Course, Championnat), et proposant en plus trois défis à tenter pour chacune. Arrêtons-nous tout de même sur Ciblage, l’une des bonnes idées de ce jeu. Il vous faut non seulement vous acquitter du circuit, mais aussi viser des boîtes à points, lesquelles sont placées de manière à mettre à l’épreuve votre dextérité. Vraiment une bonne chose. Cela s’ajoute à des modes plus classiques mais très sympathiques, comme les épreuves quotidiennes qui vous propulsent au volant d’une voiture précise afin de viser le meilleur résultat de la communauté. On fait donc face à un contenu énorme, auquel s’ajoute 210 voitures (avec des marques comme Bugatti, enfin !), toutes modifiables en achetant de nouvelles pièces, et un grand nombre de circuit, avec là encore de la nouveauté (la Toscane, La Havane, Jerez et l’excellent Interlagos). À cela, ajoutons évidemment le online, avec une communauté déjà sur les chapeaux de roues.

Le seul véritable point faible de Project CARS 3, de notre point de vue, est sa technique sur consoles. Apparemment, le constat est un peu meilleur sur PC, sachez-le. Mais sur notre PlayStation 4 standard, on a été pour le moins surpris par le résultat visuel. La direction artistique n’est pas en cause, au contraire : on aime beaucoup ce rendu vif, avec des couleurs et des jeux de lumière qui accrochent agréablement l’œil. Par contre, les textures sont pauvres, quand elles se chargent correctement. Aussi, et plus gênant, le framerate baisse un peu en temps de pluie, surtout dans la bataille de début de course. On espère donc qu’un patch viendra corriger cela. La bande son, elle, fait largement le job en imprimant un caractère fun à l’image.

Note : 15/20

Project CARS 3 vise plus l’arcade que la simulation, mais le jeu s’y attèle avec un soin indéniable. La fanbase de la licence, celle qui aurait voulu en faire un porte-étendard du réalisme, risque de ne pas cautionner ce changement de cap, tout du moins au début. Par la suite, ce serait de la mauvaise foi que de ne pas voir les grandes qualités de prise en mains, mais aussi le bel effort sur le contenu, qui nous propose une expérience longue et diversifiée. Alors certes, les impacts sur les concurrents ne rendent pas très bien, et surtout la technique aurait dû faire l’objet de plus de finition. Mais, en l’état, l’expérience reste tout de même une jolie réussite.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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