[Test] Bounty Battle : une bonne idée mal exécutée

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Dark Screen
  • Editeur : Merge Games
  • Date de sortie : 10 septembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 2/10

Bounty Battle ne transforme pas l’essai

image gameplay bounty battle
L’idée de rassembler des personnages issus de hits indépendants est bonne.

Super Smash Bros, pour Nintendo, et PlayStation All-Stars Battle Royale, chez PlayStation, ont un point commun : surfer sur une puissante vague populaire créée autour de leurs différents héros vidéoludiques. Ce genre de jeu de combat basé sur le crossover, assez à part dans l’univers du versus fighting game (on peut aussi ajouter un Jump Force, par exemple) se fait rare, mais se révèle toujours au moins intéressant. Et ce pour une bonne raison : on aime observer les idées des développeurs pour viser le sacro-saint équilibre du casting. Aujourd’hui, avec Bounty Battle, c’est le studio de développement Dark Screen, accompagné par l’éditeur Merge Games, qui s’y colle. Avec un succès pour le moins chancelant.

L’idée qui anime Bounty Battle est pourtant bonne, voire prometteuse sur le papier. Quand on parle des récents phénomènes vidéoludiques, le jeu vidéo indépendant rapplique bien vite le bout de son nez, avec des hits sortis de nulle part et de véritables success stories. Dès lors, quand l’éditeur Merge Games a annoncé un Smash-like avec des personnages issus de ses différents softs, on s’est de suite dit que la perspective était intéressante. Bon, il manquerait évidemment bien des licences à l’appel, on aurait apprécié que le concept ne s’arrête pas aux univers ici invoquées, mais il y avait de l’entrain. Au casting, on retrouve :

  • Guacamelee!
  • Dead Cells
  • Nuclear Throne
  • Axiom Verge
  • Oddmar
  • Battle Chasers Nightwar
  • EITR
  • Pankapu
  • Doko Roko
  • Blubber Busters
  • The Bug Butcher
  • Darkest Dungeon
  • Awesomenauts
  • Owlboy
  • SteamWorld Dig
  • Jotun
  • Death’s Gambit
  • Super Comboman
  • Flinthook
  • Tower Of Samsara
  • Ruin Of The Reckless
  • Blocks That Matter

Ajoutons aussi quelques personnages spécialement créés pour ce Bounty Battle, et l’on obtient un roster plutôt ample et bien whatthefuckesque : faire cohabiter Owlboy et Dead Cells, il fallait oser. Pour être tout à fait précis, on se disait surtout que c’était la bonne occasion d’oublier Brawlout, autre soft du genre, là aussi avec certains personnages issus du monde indé (dont Guacamelee, tiens donc), mais totalement oubliable. C’est donc avec envie que l’on lance le soft. Et là, premier constat : l’effort de présentation n’a clairement pas été très poussé, en-dehors d’une cinématique assez fun. Le menu principal nous rappelle les productions du début des années 2000, c’est sec au possible. Loin d’être refroidi pour autant, on en a vu d’autres encore plus spartiate et néanmoins très bon dans le gameplay, on se lance dans le mode solo, qui débute par un tutoriel. Et là, c’est la débandade.

Un manque de lisibilité à l’écran

image test bounty battle
Ce genre de situations illisibles se multiplient.

Bounty Battle se présente comme un Smash-like tout ce qu’il y a de plus lambda, donc possiblement agréable à prendre en mains. C’est ce qu’on espérait. On cherche à expulser les adversaires (jusqu’à trois) hors des limites du terrain, et un certain nombre de fois pour qu’ils soient définitivement éliminés. Pour ce faire, il est nécessaire d’exploiter les particularités du personnage incarné, mais tous se rapprochent dans leurs moyens d’attaquer et de se défendre : coup rapide, coup chargé, prise, super attaque saut, double saut, bouclier et le familier. Oui, ce dernier représente le grosse originalité du soft, mais elle n’est pas spécialement poussée à son paroxysme. Pendant les combats, on remporte des Bounty Coins qui nous permettent d’invoquer un allié, lequel mourra en même temps que notre échec (qui ne se veut pas définitif pour autant). Cela aurait pu apporter une vraie profondeur au gameplay, mais l’action à l’écran est si confuse que, parfois, on ne se rend même pas compte de la présence de ce renfort.

Après le tutoriel, on peut véritablement se lancer dans le mode solo de Bounty Battle. Le récit reste tout à fait anecdotique mais assez sympathique, dans la moyenne de ce qu’un Smash-like peut nous livrer. Il est question d’un vortex créant des brèches à travers les dimensions, occasion parfaite pour réunir tout le casting afin de botter les fesses d’un grand méchant dont le plan est de venir à bout du monde des jeux indépendants. On a quelques clins d’oeil, c’est rigolo dans l’esprit, aller on adhère. Par contre, ensuite on se contentera d’enchainer les trente tournois, sans jamais que les parties ne se renouvellent en terme d’intérêt. L’ennui toque vite à la porte, et l’on espérait que les modes multis allaient sauver la mise. Parce que bon, les défis de survie ne sont pas du genre rehausser la formule. Seulement, le versus à plusieurs ne se joue qu’en local, pas d’online embarqué. Une véritable erreur, tant on aurait apprécié des classements dans tous les sens, bref une relance de l’intérêt par la compétition. Eh bien, même pas.

Le gameplay n’est pas des plus intéressants, le contenu sonne creux, et la technique dans tout ça ? Là aussi, Bounty Battle est à côté de la plaque, et sans doute encore plus que pour les autres points. Dès les premières secondes, on sent bien que le framerate n’est pas stable, mais ce n’est rien à ce qui vous attend par la suite, quand l’écran se remplit d’effets. Si les personnages restent immédiatement identifiables, merci au character design d’origine, on est parfois surpris par le manque de cohérence des animations, parfois trop chargées en étapes, d’autres fois pas assez. Aussi, les niveaux manquent cruellement de vie, alors qu’il s’agit de l’une des qualités les plus recherchées dans ce type d’expérience. La direction artistique ne change rien à la donne, au contraire il enfonce le tout avec des couleurs trop sombres, et un manque de personnalité global. Surtout, on sent que les environnements n’ont pas été pensé pour arranger la lisibilité des combats, lesquels plongent donc dans un chaos souvent incompréhensible. Ajoutons des musiques pas franchement irritantes mais jamais mémorables, et l’on obtient un échec. Seule véritable bonne nouvelle, Just For Games assure la distribution d’une version physique clairement inespérée. C’est déjà ça, pour la collection.

Note : 4/20

Bounty Battle part d’une bonne idée, celle de rassembler des personnages issus des belles réussites de Merge Games dans un Smash-like, mais accouche d’un jeu trop pauvre en tout pour convaincre. Le roster a beau être costaud, on ne prend pas réellement de plaisir à le farfouiller. Les modes de jeu peu nombreux, la prise en mains sans profondeur, une technique largement insuffisante, l’absence remarquée d’un multijoueur online : n’en jetez plus, c’est un ratage.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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