[Test] 9 Monkeys of Shaolin : une bonne petite surprise

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Sobaka Studio
  • Editeur : Buka Entertainment
  • Date de sortie : 16 octobre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

9 Monkeys of Shaolin, un BTA séduisant

image gameplay 9 monkeys of shaolin
9 Monkeys of Shaolin est imprégné d’une direction artistique de style chinois.

On le relevait récemment, dans un autre test : cette fin de génération est placée sous le signe du phénomène de série. Beaucoup de softs se sont inscrits dans les mêmes genre, voire carrément la même formalisation (remasters, remakes etc). Ici, avec 9 Monkeys of Shaolin, c’est une ambiance qui nous en rappelle une autre. Voilà quelques jours, nous abordions un certain Shaolin vs Wutang, jeu de combat paru sur Nintendo Switch, dont la particularité était de rendre hommage au cinéma de kung fu. Avec le titre qui nous intéresse ici, on reste dans une atmosphère chinoise charismatique. Et toujours avec de la grosse tatane, ici par le biais d’un beat’em all efficace.

Tout d’abord, il faut préciser que 9 Monkeys of Shaolin est l’occasion de recroiser la route de Sobaka Studio (toujours édité par Buka Entertainment), entité russe qui débutait son cheminement avec un Redeemer encourageant mais clairement imparfait, voire léger dans son contenu. On espérait de tout cœur les revoir à l’œuvre, et c’est désormais le cas. Tout d’abord, on constate que les développeurs ont toujours comme objectif de proposer au joueur un univers soigné, et ils l’ont atteint. Bien entendu, il ne faut absolument pas en attendre un quelconque réalisme historique, mais c’est avec plaisir qu’on découvre la naissance du premier temple Shaolin, suivi d’une invasion guerrière menée par les pirates Wokou. Ceux-ci vont plonger le pêcheur Wei Cheng dans un drame absolu : son village est détruit, sa famille et ses amis massacrés. Sauvé in extremis par des moines Shaolin, il va pouvoir s’appuyer sur des bases acquises pour perfectionner son art au bâton, cela afin de sauver la population en proie au désespoir. Le tout est sous-titré en français, c’est une bonne chose car, si les textes ne sont pas non plus hyper nombreux, il nous semble nécessaire de bien tout comprendre au récit.

Là où on attendait un peu plus Sobaka Studio, c’est dans le gameplay de 9 Monkeys of Shaolin. On espérait une prise en mains plus simple, des mécaniques plus fluides. Et autant vous en informer de suite : c’est bel et bien le cas. Tout d’abord, on fait face à un beat’em all à progression horizontale, dans des environnements en 3D. Il est question d’asséner des coups de pieds, des attaques rapides et une estoc de bâton. Tout ça est évidemment sujet à l’enchainement, mais aussi à la charge (plus vous appuyez sur le bouton, plus l’offensive est puissante). Les développeurs ont aussi imprégné leur système de combat d’un brin de tactique : par exemple les coups de pied sont plus efficace sur des ennemis qui ne portent pas de casque. Et les adversaire en armure de font faibles face à l’estoc de votre arme. Ajoutons aussi, dans cette base, l’importance de l’esquive. Car, placée dans le bon timing, celui-ci aidé par un signal lumineux dégagé par l’opposant, elle permet de renvoyer le coup à son exécutant. Voilà qui est particulièrement utile quand l’ennemi vous vise avec une arme à distance, et cela vous pousse aussi à rester alerte sur ce qui vous entoure.Si vous avez pris trop de dégâts, il sera temps de se soigner grâce à des objets récupérés dans les éléments destructibles du décors.

Le gameplay se révèle d’une solidité surprenante

image test 9 monkeys of shaolin
Les combats forment une belle réussite.

On pourrait croire que 9 Monkeys of Shaolin s’inscrit dans un classicisme certes plaisant mais prudent. Ce n’est pas forcément le cas, même s’il s’agit effectivement d’un socle dominant. On constate très rapidement une grande différence d’avec Streets of Rage 4 et consorts dans le découpage. Le jeu ici abordé s’organise en mission, et ce n’est pas uniquement pour se démarquer dans la forme : il y a un fond. En effet, Sobaka Studio a intégré un système d’amélioration de l’avatar, de ses caractéristiques, d’où le besoin de le faire revenir dans une sorte de hub, ici le temple Shaolin. Chaque objectif est évidemment l’occasion d’un petit récit, souvent un sauvetage de citoyen en mauvaise posture, mais aussi de gagner des médaillons (en fait, des points de compétence), lesquels se dépensent chez un moine dans différents arbres représentant les attaques. Ainsi, on sent une vraie courbe de progression chez le joueur mais aussi Wei Cheng, ce dernier apprenant aussi, à l’occasion de grosses avancées scénaristiques, de nouvelles techniques. On pense évidemment aux attaques spéciales associées à une gâchette qui, comme pour les chargées, consomment de la barre de stamina (qui se recharge en provoquant des dégâts).

Ajoutons aussi de bons combats de boss, parfois assez difficiles car ces ennemis peuvent s’avérer insensibles aux esquives. Alors certes, on ne ressent pas d’énorme surprise dans tout cela, mais on ne peut que constater qu’on prend beaucoup de plaisir à traverser 9 Monkeys of Shaolin d’un bout à l’autre. Et ce alors que l’on remarque tout de même un level design sans grande surprise. Mais là aussi, les développeurs ont cherché à contrer ce manque de folie par des idées salvatrices. On a donc parfois des phénomènes naturels qui surviennent : foudre qui s’abat sur le champ de bataille, ou éboulement dévastateur. On a même droit à des éléments de décor qui auront leur rôle à jouer dans les combats, comme ces scies automatisées. Aussi, un objet caché est à dénicher dans chaque environnement, et le trouver vous vaudra de déverrouiller une option, comme un filtre d’image sépia. Sympa, et toujours bon pour les joueurs qui aiment pouvoir boucler un jeu dans les moindres détails. Ceux-là pourront aussi se lancer dans un multijoueur en ligne ou en local (pas hyper fun, c’est un regret), dans la quête de tous les objets cosmétiques pour l’apparence de l’avatar. Enfin, sachez qu’il existe plusieurs niveau de difficulté. La durée de vie se fera donc différente selon votre volonté de tout voir ou non, mais sachez que l’aventure se termine, en ligne droite, avec cinq heures au compteur.

L’autre attente que nous émettions concernait la technique de 9 Monkeys of Shaolin. Ici aussi le constat est plus satisfaisant que ce que nous attendions. La direction artistique y est pour beaucoup dans ces bonnes sensations : les décors se font charmants, parfois surprenants et marqué par la violence des Wokou (on a même droit à des charniers). Les environnements se renouvellent bien, on a une impression de voyage que l’on trouve agréable. Certes, les textures ne sont pas très précises, mais cela donne aussi un léger style paradoxalement naïf à une aventure qui ne l’est pas du tout. Différents effets viennent agrémenter les combats, c’est toujours bon à prendre. Seul bémol : on a parfois relevé des chutes du framerate, et pas forcément à des moments compréhensibles : principalement en dehors des combats. Étrange. Enfin, la musique est, là encore, une bonne petite surprise. On avait trouvé les travaux de Nadia Gourskaya, sur Redeemer, sympathiques mais oubliables. Ici, elle marque aussi une progression, avec des thèmes qui osent allier le traditionnel à des sonorités plus actuelles. On adhère.

Note : 15/20

Oh, la bonne surprise que voilà ! Si l’on était plutôt intéressé par la suite du programme concocté par Sobaka Studio, on était loin de penser qu’elle serait aussi aboutie. Certes, il ne s’agit clairement pas du beat’em all le plus courageux que l’on puisse imaginer, mais ce n’est pas spécialement ce qu’on en attendait. La prise en mains se digère très bien, on prend plaisir à maitriser un système de combat d’une efficacité étonnante. Techniquement, on n’est pas sur du AAA mais l’ensemble se tient honorablement, surtout grâce à une direction artistique maitrisée. On regrette tout de même un mode multi peu convaincant, et une durée de vie en ligne droit un peu juste. Mais rien qui puisse modifier notre impression : avec  , on se trouve face à un bon jeu.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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