article coup de coeur

[Test] Outriders : un bien bon looter-shooter

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 5
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PlayStation 4
    • PC
    • Xbox Series X/S
  • Titre : Outriders
  • Développeur : People Can Fly
  • Editeur : Square Enix
  • Date de sortie : 1er avril 2021
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Outriders réussit ce qu’il entreprend

image gameplay outriders

Annoncée en 2018, l’alliance formée par People Can Fly et Square Enix a surpris beaucoup d’observateurs, les deux entités provenant de deux courants totalement différents. Qui aurait pu imaginer, voilà dix ans, lors de la sortie du bourrin (et jouissif) Bulletstorm, que ce duo allait donner naissance à un jeu en commun ? Personne, et pourtant Outriders est désormais entre nos mains. Le développement, débuté en 2015, fut long et perturbé par la crise sanitaire, ce qui explique de nombreux reports et, même, une démo qui, si elle nous a charmé lors de notre preview, a aussi créé de vrais débats. Le résultat devrait mettre à peu près tout le monde d’accord.

La démo d’Outriders nous assurait deux choses : un gameplay solide, et un univers science-fictionnel au fort potentiel. Avec cette version complète, et un run mené à son terme, on peut valider ces deux sentiments. L’histoire, si elle manque peut-être un peu de liant, voire de finesse (cela n’étonnera pas les fans de People Can Fly, qui a bossé sur Gears of War), a le mérite de proposer assez de rebondissements et de développements pour nous accrocher jusqu’à son terme. Suite au pourrissement de notre bonne vieille Terre, une troupe part coloniser Enoch, une planète prometteuse en tous points. Seulement voilà, l’hospitalité de l’endroit ne fait pas long feu, et le groupe se retrouve décimé par une très étrange tempête. On incarne l’un de ces colons, lequel va pouvoir se plonger en stase juste avant la catastrophe. Le réveil, trois cents ans plus tard, est pour le moins violent…

Notre avatar reprend ses esprits avec les pouvoirs d’un Outriders, mais aussi en plein milieu d’une guerre chaotique. Tout le sel du jeu se trouve là, entre la volonté de découvrir ce qui peut bien clocher avec Enoch, mais aussi avec ce conflit terrible ayant plongé ce qui reste d’humanité dans une boucherie indicible. Sans ne rien vous dévoiler de trop important, on se souviendra longtemps de cette introduction pour le moins généreuse en massacres et autres corps pendus. Le récit va se développer, et les thèmes se rejoindre autour d’un antagoniste plutôt intrigant. Mais, clairement, c’est Enoch et l’univers qui font le job. Car la mise en scène de la trame principale, si elle tient ses promesses, reste tout de même prudente, non sans oublier l’apport de cutscenes au style « sur le vif » pas toujours pertinent (ces remous en plein dialogue…). On aime trouver des entrées pour le codex, et fouiller cet endroit à la fois inconnu et surprenant. Voilà qui plaira aux jusqu’au-boutistes.

On ressent donc le besoin d’avancer dans l’histoire et l’exploration. Mais Outriders reste avant tout un looter-shooter à tendance cover, pas un RPG. Il fallait donc que People Can Fly accroche le joueur avec des codes précis, et le premier d’entre eux est le choix d’une classe. Bonne nouvelle, le travail sur celles-ci est à féliciter, tant les pouvoirs sont aussi différents que nombreux (huit par classe) et funs. Notre run nous a permis de pousser à son maximum le Pyromage, lequel inflige du gros dégât et permet de retrouver de l’énergie par le meurtre brûlant. On envoie les flammes de l’enfer, l’ennemi brûle, se découvre, et paf on l’achève avec l’une des trois armes embarquées. On pourra aussi prendre un sacré pied à transformer l’adversaire en une sorte de bombe humaine, ou lui arracher son potentiel vital, le tout grâce à des compétences lié à un cool down (une recharge au fil du temps). Le Technomage, lui, mise plus sur la tactique avec des pouvoirs de glace et de poison. L’électrisant Illusionniste nous paraît plus dédié au jeu en coopération, tant son potentiel ne s’exprime qu’avec un bon tank pour capter les dégâts. Un rôle tenu par le Telluriste et ses dons liés à la terre.

Aussi jouissif dans les sensations qu’accrocheur dans le loot

image test outriders

Quatre classes, c’est bien assez pour que la plupart des joueurs s’y retrouvent, même si l’on pressent que les Pyromages seront légion (et à raison). Il est clair que les pouvoirs brûlants s’accordent particulièrement au système d’armes promu par Outriders. L’aspect TPS est une véritable réussite, on sent que les développeurs ont une vraie expérience de ce côté. D’ailleurs, cela fait un moment qu’un jeu ne nous avait pas poussé à accentuer la sensibilité de la caméra, ici on n’en a aucunement besoin. Dans les faits, on vise, on tire, on recharge, on se couvre parfois derrière des éléments destructibles. Le tout avec des ennemis à l’agressivité différente selon les types, alors attention à bien utiliser l’attaque au corps-à-corps. Et votre maitrise est vouée à l’évolution, car un gros arbre de compétences à trois branches permet de perfectionner grandement le potentiel de l’avatar. On a un fort sentiment de puissance qui se dégage, mais attention tout de même à ne pas foncer n’importe comment en solo. En coopération, la tactique se fait plus offensive, et l’on peut alors augmenter le niveau de monde.

« Niveau de monde, mais qu’est-ce donc ? », vous demandez-vous sûrement. C’est très simple, avec l’évolution du personnage vient aussi celle de la difficulté d’Outriders. Si l’on débute par le niveau le plus bas, Enoch deviendra de plus en plus vicieuse. Du coup, le challenge augmente (ne vous en faites pas, on peut choisir de revenir à une difficulté plus basse à tout moment), mais aussi un loot assez finement délivré. Car oui, vous allez voir jaillir des pièces d’équipement, ou des armes, de différents coffres ou des corps sans vie. Ou, plus prudemment, aller en acheter dans les différents magasins, mais c’est quand même bien moins intéressant. Les différentes missions, principales ou secondaires, deviennent donc autant d’occasions de voir son avatar gagner en puissance et en résistance, le tout avec des effets secondaires parfois très importants. Ajoutons aussi un système d’artisanat peut-être un peu en retrait face au gros loot, et l’on obtient une formule qui ne pourra que séduire les amateurs du genre.

La durée de vie d’Outriders saura satisfaire les joueurs impliqués. D’autant plus que, c’est à souligner, il ne faut craindre aucune microtransaction ! L’aventure principale n’est pas bien longue, comptez une vingtaine d’heures pour en voir le bout. Mais ce sont les à-côtés, et surtout le end game, qui vont multiplier ce chiffre à l’envie. Les missions secondaires ajoutent déjà pas mal de contenu, mais alors les expéditions post-final vont carrément vous faire baver notamment avec des boss inédits et, bien entendu, du loot comme s’il en pleuvait. La rejouabilité fonctionne aussi très bien, avec les différentes classes à maitriser et la coop. Par contre, c’est ici qu’on commence à émettre quelques réserves. Pour le moment, les serveurs ne sont pas des plus stables, et il est fréquent de se voir expulsé d’une session. Des mises à jours et autres travaux sont effectués, donc les choses vont s’arranger, mais il est dommage que le lancement soit un peu amputé.

Aussi, la technique, si elle nous satisfait dans l’ensemble, n’est pas non plus parfaite (rien ne l’est). Sur PlayStation 5, on peut se réjouir grâce à des textures assez précises pour ne jamais nous handicaper lors des phases de gunfight. Par contre, on a tout de même croisé quelques petites baisses de framerate, et les animations des PNJ, dans les villes, ne font pas vraiment « next gen ». Au-delà de ça, la direction artistique nous plait toujours autant que lors de la démo, avec ces environnements originaux et ces couleurs très travaillées. Surtout que l’aventure vous réserve d’autres endroits, moins ternes, qu’on vous laisse découvrir. On a pris grand plaisir à les parcourir. Bon, les cinématiques ont toujours ces remous lourdingues, on n’en est pas fan. Aussi, le doublage français plonge le jeu dans un style film bis, avec des acteurs pas toujours hypers impliqués. Mais, étrangement, cela ajoute de la personnalité à l’ensemble, tandis que les musiques remplissent leur rôle d’accompagnatrice sans aucune fausse note.

Note : 16/20

Voilà quelques mois, nous n’attendions pas grand chose d’Outriders, la surprise n’en est que plus agréable. Le jeu de People Can Fly a beau ne jamais être réellement original, il réussit ce qu’il entreprend : jouissif dans les sensations TPS, accrocheur sur le loot. L’enrobage scénaristique pourra peut-être en laisser quelques uns sur le bord de la route, encore qu’il s’agit, pour nous, d’un récit de série B d’une envergure tout à fait correcte. Mais les explorateurs sauront se régaler d’un univers fouillé, grâce à un codex à compléter. Enfin, la durée de vie se fait solide, surtout pour les jusqu’au-boutistes qui passeront énormément de temps dans le contenu end game. Pour le moment, certains problèmes de serveurs font vaciller la coopération, et la technique ne se fait pas toujours irréprochable. Mais bon, cela nous semble acceptable, tant ce shooter-looter assure l’essentiel avec talent.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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