Caractéristiques
- Titre : Beast
- Réalisateur(s) : Baltasar Kormákur
- Scénariste(s) : Ryan Engle, d'après une histoire de Jaime Primak Sullivan
- Avec : Idris Elba, Sharlto Copley, Iyana Halley, Leah Sava Jeffries
- Distributeur : Universal Pictures France
- Genre : Thriller, Action, Drame
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 88 minutes
- Date de sortie : 24 août 2022
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un scénario prévisible mais efficace
Nouveau long-métrage de Baltasar Kormákur (Everest, 2 Guns), Beast raconte l’histoire du Dr. Nate Daniels, qui revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tout humain sur sa route et prend en chasse le docteur et sa famille…
Alors, ce divertissement tient-il son pari ? Clairement, oui. Le long-métrage installe très vite les enjeux et les thèmes du film. En premier lieu, Nate et ses deux filles, Méré et Norah. Nate s’en veut d’avoir laissé sa femme, dont il était séparé, se battre seule contre la maladie. Méré, la plus grande, lui en veut, tandis que Norah est plus conciliante. Evidemment, les épreuves qu’ils vont subir durant les attaques du lion vont les rapprocher et ils vont pouvoir faire le deuil de cette mère. D’ailleurs, s’ils sont en Afrique du Sud, c’est que leur mère y est née et y a grandi avant de rencontrer Nate. Ce voyage est donc, aussi, une véritable découverte sur les traces de leur histoire familiale pour les filles. Ils seront aidés par Martin, un ami de la famille qui chasse les braconniers, mais veut surtout faire découvrir aux filles l’histoire de leur mère.
Des thématiques intéressantes
Et puis il y a le lion. Véritable personnage à part entière, celui-ci représente la rédemption pour Nate. D’ailleurs, le fait que ce dernier soit chirurgien aidera évidemment dans toute cette histoire. L’animal représente l’épreuve de son deuil et, dans une moindre mesure, celui des filles. Il est aussi une métaphore de la nature. Si on traite bien celle-ci, elle nous le rend bien, dans le cas inverse, elle peut être implacable et tuer n’importe qui. Un message qui passe assez bien, surtout si l’on considère le rôle des braconniers et le final du film. Alors oui, le scénario est assez simple mais efficace, pour le coup.
C’est surtout du côté de la réalisation que nous avons été surpris. En premier lieu, Baltasar Kormákur fait énormément de plans séquences (véritables ou avec raccords cachés), pour la plupart au steadycam, pour nous immerger au cœur de cette histoire. Tant qu’il le peut, il le fait, et cela donne un bon rythme aux scènes. Il y a aussi un joli faux plan-séquence dans la voiture qui passe assez bien avec quelques tours de passe passe. Rares sont les scènes tournées de façon plus classique.
Une bonne réalisation
S’il peut se permettre ce genre de partis pris, c’est surtout grâce aux magnifiques décors naturels d’Afrique du Sud. Le réalisateur a la place pour faire ses plans séquences et il ne s’en prive pas. Il faut aussi souligner la très belle photo du film avec, là aussi, des lumières pour la plupart naturelles. Le lion, pour les effets spéciaux, est très crédible, surtout que l’on voit bien les lacérations dues aux coups de griffes et morsures.
La musique de Seven Price accompagne bien l’ensemble, même si elle est assez discrète. Enfin, le montage est dynamique et impulse un rythme sans temps mort.
Des interprétations en demi teintes
Du côté du casting, Idris Elba (The Suicide Squad) fait le minimum syndical pour qu’on y croit. On le sent moins impliqué que d’habitude. Son interprétation est plus poussive. Du coup, la dimension émotionnelle du film passe un peu à la trappe… Dommage, car l’alchimie avec Iyana Halley et Leah Sava Jeffries, qui interprètent, respectivement Méré et Norah est assez bonne. Les deux jeunes actrices se donnent à fond dans leurs rôles. Enfin, Sharlto Copley est un peu plus impliqué et donne une bonne interprétation dans le rôle de Martin.
Beast est un thriller dramatique efficace, tendu et bien réalisé avec de magnifiques décors naturels. Et même s’il est assez prévisible et qu’il manque légèrement de pathos émotionnel, on passe malgré tout un bon moment.
