Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 5
- Playstation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Xbox Series X/S
- Titre : Marvel's Midnight Suns
- Développeur : Firaxis Games
- Editeur : 2K Games
- Date de sortie : 2 décembre 2022
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- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un Marvel à la carte
S’éloignant pour une fois de la case cinéma ou bande dessinée, les Avengers et autres X-Men arrivent sur console dans un style de jeu plutôt inattendu avec Marvel’s Midnight Suns. Le studio Firaxis à l’origine déjà du jeu XCOM nous invite à prendre le contrôle d’une équipe de super-héros dans un Tactical RPG de style Deck Building. Comme dans certains jeux de plateau, ce qui vous semble simple, voire simpliste de prime abord, va s’avérer beaucoup plus dense et généreux que prévu.
Vous incarnez Hunter, un personnage que vous créez de toutes pièces et qui, dans le scénario, ne sera autre que l’enfant de Lilith, la mère des démons et principale antagoniste du jeu. L’histoire, plus fouillée que d’habitude, nous raconte qu’après avoir disparu pendant des siècles, Lilith revient grâce à l’intervention de l’organisation terroriste Hydra. Après avoir pris le contrôle du Saint des Saints du docteur Strange et capturé la sorcière rouge par la même occasion, un certain nombre de super-héros se regroupent dans un lieu nommé l’abbaye et forment les Midnight Suns, composés de plusieurs personnages hauts en couleur comme Blade, Magic, Ghost Rider, Wanda la sorcière rouge et d’autres figures plus connues de l’univers Marvel, comme le Docteur Strange lui-même, ainsi que Captain Marvel et Iron Man.
Bien sûr, la clé c’est vous, un personnage qui se réveille d’un profond sommeil afin de prendre la tête de l’équipe pour contrecarrer les plans de Lilith et du dieu sombre qui lui a donné ses pouvoirs, Cthon. Si tout cela n’est pas franchement original, c’est en revanche bien rythmé et surtout riche en personnages, que ce soit pour les héros ou les ennemis. La mise en scène est d’ailleurs particulièrement efficace, en particulier dans la manière dont sont introduits les différents personnages de manière plutôt épique, et cela grâce à la bande originale de Sun Surf sur l’ambiance musicale du MCU, permettant aux non habitués de se sentir au moins en terrain connu.
Mais ce qui nous frappe d’emblée, c’est que les concepteurs ou développeurs de ce jeu possèdent clairement une bonne connaissance des personnages de comics et savent parfaitement illustrer leurs histoires, leur background, ainsi que les relations qu’ils entretiennent entre eux. Un plaisir hélas parfois un peu gâché par une modélisation catastrophique de certains personnages, dont Tony Stark, qui ferait mieux de ne jamais enlever son casque, le Docteur Strange qu’on pourrait penser être son frère jumeau, ou encore Captain Marvel et Nico Minoru, qui sont carrément moches dans cette version. Heureusement que d’autres personnages comme Blade rattrapent le coup.
Bonne pioche
Proposant un système de gameplay basé sur des cartes, chaque personnage possède un deck personnalisable qui se mélange avec celui de deux autres combattants sélectionnés. Autrement dit, vous piochez à chaque tour un certain nombre de cartes. Parfois, votre main sera équitablement constituée de carte pour les trois attaquants ou parfois, une majorité sera concentrée sur seulement l’un d’entre eux, ce ce qui permet de nombreuses variables.
A noter que les arènes de combat ne sont pas très étendues : ce sont des lieux à la superficie relativement restreinte, au sein desquels des ennemis arrivent par vagues. A ce titre, vos héros disposent de trois types d’action, avec en plus des points d’héroïsme qui s’obtiennent en utilisant des cartes basiques d’attaque ou de défense. Les points servent à lancer des cartes de héros plus puissantes et, en général, en lien avec les mouvements signatures des héros désignés, sans compter quelques attaques supplémentaires « gratuites » en utilisant le décor (elles consomment des points d’héroïsme, mais ne comptent pas comme une action), au moins deux déplacements par tour et la possibilité de modifier partiellement son deck pendant le combat. En gros, il faut savoir judicieusement utiliser son deck avec un nombre d’actions limitées.
Si certaines actions peuvent s’avérer judicieuses, d’autres au contraire vous coûteront très cher, et il faut savoir adapter ses actifs en fonction du nombre d’ennemis ou des alliés dont vous disposez, ainsi que parfois les éléments mêmes du décor.
Bref, les possibilités sont très larges et, qui plus est, au fur et à mesure de votre progression, des cartes plus élaborées se débloquent et le bestiaire devient plus conséquent et varié. Pour ceux à qui ça ne suffirait pas, il est toujours possible d’augmenter la difficulté via les niveaux disponibles.
Le dessous des cartes
Même si les possibilités de personnalisation de votre héros s’avèrent scénaristiquement plutôt limitées, il n’en reste pas moins que certaines cartes, en fonction du choix que vous ferez lors des différents dialogues du jeu, peuvent modifier des éléments de votre protagoniste, comme par exemple choisir d’être un chasseur de démons penchant du côté de la lumière ou, au contraire, du côté obscur. Selon l’option choisie, les attaques seront plus orientées sur la protection des alliés ou bien, au contraire, sur un mode de jeu plus agressif, qui n’hésitera pas à sacrifier ses propres PV ou ceux de ses alliés pour effectuer des attaques plus dévastatrices à l’encontre de ses adversaires. Ça sera alors au joueur de décider vers quelle orientation il souhaite se pencher…
Si on ignore les activités annexes de l’abbaye (riche en dialogues, en socialisation ou en explorations…) et en ne réalisant que le nombre minimum requis de batailles sans jamais modifier la difficulté du jeu, cela peut aller très vite : probablement une dizaine d’heures pour intégralement le terminer.
Mais ce serait passer à côté de l’essentiel du jeu, car on occultera les différentes histoires annexes des héros Marvel, ainsi que les préparatifs parfois peut-être un peu laborieux mais, au final, très gratifiants d’optimisation de son deck avec les défis via de nombreux skins et collectibles disséminés dans des coffres, sans parler des secrets sur le passé de Hunter, votre personnage, qui enrichiront également les histoires de vos autres alliés.
Attention, cependant, à ne pas compléter tous les mystères de l’abbaye trop vite, sinon vous risqueriez de prendre narrativement trop d’avance sur l’histoire principale. En fonction du choix que fera le joueur et du niveau de difficulté choisi, la durée du jeu peut aisément dépasser les 50 heures, et cela sans compter le Endgame ou le New Game +, ainsi que les différents DLC à venir.
Firaxis joue une carte maîtresse
Pour conclure, nous dirons que Marvel Midnight Suns s’en tire plutôt avec les honneurs par rapport à ses promesses d’origine. Globalement beau visuellement, il accuse cependant parfois un peu le coup graphiquement, en particulier sur les animations faciales des personnages, mais se rattrape grâce à une animation fluide et dynamique qui permet aux combats de conserver leur intensité.
Il est difficile de décrire en détail l’ensemble des subtilités du gameplay sans gâcher le plaisir de la découverte, mais soulignons que, pour les amateurs de Tactical RPG, le jeu constituera pour eux un potentiel challenge qui ravira également les néophytes tant les possibilités sont larges, les niveaux de difficultés variés et le rythme suffisamment efficace pour qu’on ne s’ennuie jamais vraiment.
Nul doute qu’après cette réussite, le studio Firaxis se réserve le droit de nous préparer une suite qu’on attend d’ores et déjà avec impatience.