Caractéristiques
- Titre : La Petite Sirène
- Titre original : The Little Mermaid
- Réalisateur(s) : Rob Marshall
- Avec : Halle Bailey, Jonah Hauer-King, Melissa McCarthy, Javier Bardem et les voix, en version originale, de Daveed Diggs, Jacob Tremblay, Awkwafina
- Distributeur : Walt Disney France
- Genre : Aventure, Drame, Famille, Fantastique
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 135 minutes
- Date de sortie : 24 mai 2023
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- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Une adaptation réussie ?
Le live action de La Petite Sirène, l’un des classiques animés les plus emblématiques des années 90 des studios Disney, arrive en salles. Le film, dirigé par Rob Marshall (Le Retour de Mary Poppins, Chicago, Pirates des Caraïbes: La Fontaine de Jouvence…) raconte l’histoire d’Ariel, la benjamine des filles du roi Triton, une jeune sirène belle et fougueuse dotée d’un tempérament d’aventurière. Rebelle dans l’âme, elle n’a de cesse d’être attirée par le monde qui existe par-delà les flots. Au détour de ses escapades à la surface, elle va tomber sous le charme du prince Eric. Alors qu’il est interdit aux sirènes d’interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu’elle doit suivre son cœur. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie – et la couronne de son père – en danger… Un bon live action ou un live action dispensable ?
Dans sa frénésie de refaire tous les dessins animés classiques en live action, Disney a fait du bon (Le livre de la Jungle, Le Roi Lion, Dumbo), mais aussi des métrages moyens, voire mauvais (Pinocchio, La Belle et le Clochard, Aladdin, La Belle et la Bête). Alors, où se situe La Petite Sirène ?Malheureusement, la réponse est : clairement dans le bas de la pile. Commençons par le scénario. Celui-ci est globalement le même que celui du dessin animé de 1989, sauf que, pour arriver à une durée de 2h15, le film d’origine en faisant 1h26, il a fallu gonfler le scénario. Le problème c’est que ces rajouts ont parfois été effectués aux mauvais endroits. La première partie du film est sûrement la plus intéressante car elle la plus fidèle au dessin, mais aussi la plus rythmée du film. Seul rajout : une chanson pour Eric, mais nous y viendrons. Le problème intervient quand Ariel devient humaine à la moitié du métrage…
Des ajouts non nécessaires
La seconde partie est étoffée de scènes qui, narrativement, ne servent à rien, juste à faire perdre du temps, mais aussi pour que Lin-Manuel Miranda s’amuse un peu en ajoutant des musiques latino. Et c’est dommage, car le rythme du film se perd et l’ennui se fait sentir. Le pire, c’est que du coup, le combat final est expédié en 3 minutes et sans la moindre tension dramatique. Point positif : l’humour. Celui-ci marche assez bien, que ce soit les gags visuels ou les répliques. On retiendra surtout les scènes avec Sébastien et Eurêka, qui ont des échanges assez savoureux.
Concernant la musique et les chansons. Alan Menken est de retour, pour un résultat toujours convaincant. Comme pour Aladdin et La Belle et la Bête, si la composition de Menken est toujours aussi belle, quelques changements ont été effectués dans les paroles des chansons. Nous ne rentrerons pas dans le détail de celles-ci, mais la question est : ces changements étaient-ils vraiment nécessaires ? Nous pensons que non, mais bon… Parlons aussi de la nouvelle chanson du long-métrage. C’est Eric qui la chante, alors qu’il n’avait aucun titre dans le dessin animé. Malheureusement, celle-ci est bien en dessous des classiques du métrage de 1989 de par ses paroles, sa musique, mais aussi l’interprétation de Jonah Hauer-King, qui n’est clairement pas à la hauteur concernant le chant. Autre chose, certaines chansons n’ont pas été reprises comme Les Filles du Roi Triton ou encore la chanson de Vanessa. Pour la première, on peut comprendre vu l’introduction du film. Pour la seconde, c’est un peu plus incompréhensible…
Une réalisation en demi-teinte
En ce qui concerne la réalisation : celle-ci s’avère chancelante. Rob Marshall montre son savoir-faire, surtout lors des passages de comédie musicale. Pour cela, il le fait bien, que ce soit pour « Partir là-bas », « Sous l’océan », « Pauvres âmes en perdition » ou « Embrasse-la ». On sent que le réalisateur prend plaisir à filmer ces séquences et fait passer cette émotion au spectateur. Pour le reste, c’est très académique et pas vraiment inspiré. Il n’est pas aidé par des effets spéciaux qui ne sont pas à la hauteur, surtout lors des scènes aquatiques. On voit clairement des défauts au niveau de l’animation des cheveux. La Petit Sirène n’ayant pas été tourné dans l’eau à l’inverse d’Avatar : La Voie de l’Eau, malheureusement, on croit moyennement à ces scènes.
Même au niveau du son, il y a des défauts. Quand les personnages se déplacent sous l’eau, parfois il y a du son et parfois non. C’est assez déstabilisant. Concernant le rythme, comme nous le disions plus haut, la première partie du métrage passe assez bien, mais la seconde a été gonflée. Du coup, il y a une baisse de rythme et l’ennui commence à se faire sentir. Il faut aussi parler du design de certains personnages, en particulier celui de Polochon. On est très loin du poisson assez rond, jaune avec des rayures bleues. C’est assez dommage car le problème, c’est que limite, dans certains plans, il est là mais on ne fait pas du tout attention à lui.
Une révélation, une surprise et une erreur de casting
En ce qui concerne les acteurs. Halle Bailey joue et chante magnifiquement bien. De ce côté-là, il n’y a rien à dire. Elle interprète une Ariel différente du dessin animé, plus moderne. Son choix a fait couler beaucoup d’encre, mais nous y reviendrons plus bas. Concernant sa seule interprétation, il n’y a rien à redire. Il en est de même pour Melissa McCarthy, qui interprète Ursula. On sent qu’elle s’est fait plaisir. De plus, on découvre ses capacités vocales, qui sont assez surprenantes. Javier Bardem vient prendre son petit chèque et fait le minimum syndical. Malheureusement, Jonah Hauer-King est plutôt mauvais dans le rôle du Prince Eric. Que ce soit par son jeu ou le fait qu’il soit très limité vocalement, il est très clairement le point faible du casting. D’ailleurs, on ne ressent aucune alchimie avec Bailey… Du coup, cela casse une bonne partie du long-métrage. Clairement, une erreur de casting.
Maintenant, parlons de sujets qui ont enflammé la toile. Nous avons déjà parlé du design de Polochon, mais il y a d’autres sujets qui ont déchainé les passions. En premier lieu, le casting d’Halle Bailey. Oui, elle est métisse et interprète bien le rôle, mais c’est une autre Ariel que celle du dessin animé, sur lequel le film est pourtant très clairement calqué, contrairement à d’autres live action. Déjà, pour les fans purs et durs, le personnage n’est pas rousse et tend davantage vers le blond vénitien. Et clairement, c’est dommage que Disney n’y soit pas allé à fond puisque les cheveux du personnage font partie intégrante du personnage.
Des polémiques justifiées ?
Clairement, nous sommes pour la diversité dans les films, séries TV, etc., mais il faut malgré tout qu’il y ait un minimum de cohérence. Ici, malheureusement, ce n’est pas le cas. Prenons l’exemple des sœurs d’Ariel, au nombre de six. Elles ont toutes des ethnies différentes, alors qu’elles ont toutes le même père et la même mère (cela est dit explicitement dans le film), ce qui ne fait pas sens. De plus, l’équipe des scénaristes a décidé de faire du Prince Eric un enfant adopté par le roi et la reine d’une île. Evidemment, la mère est de type afro-américaine. Qu’est-ce que cela apporte ? Rien. Pourquoi le faire si ce n’est pour faire passer (une fois de plus) le message : « Vous voyez, nous, on fait dans la diversité ». Malheureusement, ce n’est pas fait intelligemment. On est en cela très loin de l’exemple du film Marvel Les Eternels.
Vous l’aurez compris, La Petite Sirène fait partie du bas de classement des adaptations live des dessins animés des studios Disney. Malgré quelques fulgurances lors des numéros musicaux et deux actrices qui font clairement le show, le film possède trop de défauts pour être de qualité. Clairement, il ne surpassera jamais le dessin animé de 1989.