[Test – PlayStation 5] Crime Boss: Rockay City : A la croisée de GTA et Payday

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 5
  • Titre : Crime Boss: Rockay City
  • Développeur : Ingame Studios, A.S.
  • Editeur : 505 Games
  • Date de sortie : 15 juin 2023
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 4/10

Un beau casting

Quand on voit l’affiche de Crime Boss : Rockay City de l’éditeur 505 Games, on se dit tout de suite qu’on va au minimum prendre un pied d’enfer à retrouver certaines des “gueules” typiques des années 80. Dans une ambiance très Miami Vice, on retrouve pêle-mêle Michael Madsen, Michael Rooker, Danny Glover, Kim Basinger, Danny Trejo et cerise sur le gâteau l’incomparable Chuck Norris quasiment dans son propre rôle de Walker Texas Ranger. Un casting de rêve qui donne envie de soutenir Crime Boss: Rockay City mais, malheureusement, après quelques heures de jeu, on déchante assez rapidement et on comprend, malgré l’ambiance, les raisons pour lesquelles il est sorti dans un presque quasi anonymat pour finalement disparaître totalement peu de temps après sa sortie.

Le jeu se présente comme une sorte de Payday-Like dans un univers à la Vice City du studio Rockstar (auquel le titre Rockay City fait clairement référence) et se divise en trois types de parties. D’abord, un mode campagne solo, puis un mode multijoueur et, enfin, un mode coopératif scénarisé, ce qui pourrait suffire à une expérience plutôt variée et riche normalement, mais en réalité, il existe de nombreuses répétitions dans chacun des modes et des similitudes qui se retrouvent entre chacune, au point de donner l’impression qu’on a tout bonnement réédité les mêmes cinématiques et mécaniques de jeu dans les trois cas.

La trame du jeu est bien sûr extrêmement mince : le boss du crime de la ville de Rockay City est décédé, ainsi qu’une bonne partie de ses lieutenants, dans une explosion. À présent qu’il y a un trône à prendre, tous les bandits survivants s’entretuent (y compris notre personnage principal) pour prendre sa place. Sur fond de guerre des gangs, la police (avec à leur tête le shérif Chuck Norris) tentent également d’endiguer la vague de crime et de violence que les différents gangs laissent dans leur sillage. Si le scénario est très basique on sait que ce n’est pas vraiment ce qui est important, mais plutôt le gameplay, pour appuyer le casting de gueules.

Le nostalgique, hélas, risque d’être déçu sur presque tous les points.

le shérif chuck norris dans crime boss rockay city

Du nanar au navet

Alors bien sûr, il est agréable de retrouver toutes ses stars d’antan mais malheureusement il n’apparaissent que dans une série de cinématiques parfois identiques et répétitives pour ponctuer les passages à vide entre des missions pour la plupart inintéressantes.

Et cette constatation est valable pour les trois modes de jeux car, comme nous l’avons dit précédemment, il y a énormément de similitudes entre elles. Le mode solo est en fait assez proche de ce qu’on avait dans Payday, c’est-à-dire un mélange de braquages, d’escortes de matériel et parfois de règlements de compte, mais sans les petites subtilités et les objectifs annexes qui étaient une composante essentielle de Payday. Là, ce sont de vulgaires matchs à mort dans des arènes toutes petites, avec des IA pour la plupart débiles mais extrêmement agressives, qui ne vous laissent en général que peu de chances de survie s’ils vous découvrent (paradoxalement, passer par une porte de service ou dans leur dos suffit souvent à les leurrer), une sorte de “Dead and Retry” pour les nuls, pas très agréable à jouer donc.

Pour les plus doués, chaque mission rapportera de l’argent ou du territoire supplémentaire, le but final étant bien sûr de tout récupérer pour devenir le nouveau boss du crime. Vous pouvez au passage récupérer de nouveaux hommes de main, générés aléatoirement par ordinateur (certains possèdent des compétences particulières mais, vu que ça ne change strictement rien, on ne s’y attarde jamais). Bien sûr, vous pouvez jouer le grand patron également mais, si jamais il se fait abattre ou capturer par la police, la partie est terminée et il vous faudra recommencer, avec juste quelques bonus pour reprendre le run. Et croyez-moi, vu à quel point les missions sont répétitives et généralement peu intéressantes, il est peu probable que vous ayez envie de relancer la partie.

Pour ce qui est du mode multijoueur, il s’agit en fait de parties générées aléatoirement, dans lesquelles on exécute des contrats sur les mêmes cartes que le mode solo, avec des civils et des ennemis placés aléatoirement, ainsi que des objets à dérober. L’argent récolté vous permettra d’acheter plus d’hommes et du meilleur matériel… ça ne vous rappelle rien? Oui, bonne réponse, c’est encore la même chose que le mode solo.

Enfin pour finir, il y a le mode coopératif, qui est à nouveau un enchaînement de missions ressemblant à ce que vous retrouverez en solo, vous y croiserez les mêmes personnages et, à part quelques petits différences cosmétiques dans certains dialogues, les cinématiques, elles, sont toujours identiques.

Ajoutons à tout cela que, malgré des graphismes plutôt agréables au premier abord, on sent bien que le jeu n’a pas non plus fait l’objet d’un travail particulièrement fouillé, et c’est flagrant au regard des PNJ qui sont en général une succession de copier-coller, avec des animations pas toujours glorieuses. Un manque de rigueur technique qui achève de faire basculer le rythme du jeu dans un navet barbant plutôt que dans le sympathique hommage nanardesque qu’on attendait.

michael madsen dans le jeu vidéo crime boss sur ps5

Et Vice-versa

Cependant, tout n’est pas à jeter dans Crime Boss: Rockay City : la réalisation, bien que manquant de finesse, au niveau des textures est tout de même agréable à l’œil, et la B.O. mélange agréablement des morceaux des années 80-90 avec d’autres plus récents, comme ceux du groupe d’heavy metal mongol The Hu.

Ces maigres points positifs, ainsi que le casting, ne suffisent hélas pas à nous prémunir du profond sentiment de lassitude qui nous assaille au bout de quelques heures de jeu. La faute à des mécaniques datées et à un gameplay répétitif qui ne permettent pas au jeu d’obtenir la moyenne. C’est dommage, car il y avait beaucoup mieux à faire.

Un point tout de même pour l’ambiance nostalgique qui suffira à convaincre quelques mordus de Payday-Like de tenter l’aventure et un second, pour éviter que le coup de tatane asséné dans la gueule par Chuck Norris ne soit trop violent quand il lira cette critique.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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