Caractéristiques
- Titre : Reality
- Réalisateur(s) : Tina Satter
- Scénariste(s) : Tina Satter et James Paul Dallas
- Avec : Sydney Sweeney, Josh Hamilton et Marchant Davis
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Genre : Drame, Biopic
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 82 minutes
- Date de sortie : 16 août 2023
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Une histoire simple mais passionante
Premier long-métrage co-écrit et réalisé par Tina Satter et tiré d’une histoire vraie, Reality raconte l’histoire de Reality Winner, vingt-cinq ans, interrogée par deux agents du FBI à son domicile le 3 juin 2017. Cette conversation d’apparence banale, parfois surréaliste, dont chaque dialogue est tiré de l’authentique transcription de l’interrogatoire, brosse le portrait complexe d’une milléniale américaine, vétérane de l’US Air Force, professeure de yoga, qui aime les animaux, les voyages et partager des photos sur les réseaux sociaux. Pourquoi le FBI s’intéresse-t-il à elle ? Qui est vraiment Reality ? Des questions auxquels le films répond…
… et ce de la meilleure des façons. Reality est un long-métrage qui colle au plus près de la réalité des faits. On pourrait même le considérer comme un docu-drama tant le scénario et la réalisation vont dans ce sens. Le scénario est assez simple mais édifiant, avec une jeune femme, Reality, qui rentre chez elle et va découvrir des agents du FBI l’attendant devant sa maison. Va s’ensuivre un dialogue qui va mélanger des banalités quotidiennes à des révélations de la trahison de la jeune fille, devenue lanceuse d’alerte, envers son pays. Evidemment, c’est cette partie qui est la plus intéressante. On voit ici tout le savoir des agents du FBI, qui commencent par des discussions sur la vie quotidienne de la jeune fille, ses animaux et ses hobbies. N’oublions pas que tous les dialogues du film sont vrais, tirés des enregistrement de la conversation, ce qui nous donne une bonne idée des méthodes du FBI.
Un ping-pong verbale ciselé
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Cette méthode précise permet aux agents de mieux comprendre à qui ils ont à faire, mais aussi pour nous spectateurs de découvrir qui est Reality Winner. Mais le long-métrage va devenir passionnant à partir du moment où l’on va gratter un peu plus dans la vie de la jeune fille. On découvre comment une jeune femme normale est devenue, par un concours de circonstances assez fou, lanceuse d’alerte.
Les motivations de Reality sont compréhensibles mais, évidemment, illégales, et c’est tout le paradoxe de cette histoire. D’ailleurs, les deux agents du FBI qui interrogent Reality comprennent assez vite à qui ils ont à faire. Cette jeune femme n’est clairement pas Edward Snowden et, par ailleurs, elle le revendique. En cela, Reality est un film simple en dépit des apparences, mais passionnant.
Une réalisation classique qui colle au sujet
En ce qui concerne la réalisation, il y a peu à dire. Pour un premier long-métrage, Tina Satter fait assez simple et opte pour la caméra à l’épaule, avec une lumière naturelle, pour rester au plus près des acteurs, mais aussi pour donner un côté réaliste à l’ensemble. Elle s’octroie tout de même un moment assez « lynchéen » vers la fin du film, lorsqu’il y a quelques révélations. Le montage suit les dialogues et les situations qui s’enchaînent à vitesse grand V.
Comme nous le disions plus haut, Reality tend vraiment vers le docu-drama et c’est comme si nous vivions la situation en direct avec les personnages. Du coup, on a un très bon rythme et la très courte durée de 82 minutes passe vraiment bien. Le long-métrage n’a pas de musique, pour coller à la réalité et ce n’est pas plus mal.
Le talent d’une jeune actrice
Côté casting, il n’y a vraiment que trois acteurs. En premier lieu, Sydney Sweeney, tout droit sorti des séries Euphoria et The White Lotus, qui donne toute sa dimension au personnage de Reality. Un choix assez surprenant, mais clairement payant. Elle montre tout son talent et dévoile parfaitement les différentes facettes de son personnage. Une très belle prestation. Le second acteur à vraiment être excellent est Josh Hamilton. C’est son personnage, Garrick, qui interroge principalement Reality et le duo Sweeney/Hamilton fonctionne parfaitement grâce à l’interprétation de l’acteur, dont le personnage a clairement de l’empathie pour la jeune fille – et donc nous aussi. Enfin, Marchant Davis a peu à faire. Il n’a pas trop de dialogues mais son personnage, Taylor, est toujours présent et reste à côté de Garrick. Il impose sa présence par son physique et charisme.
Reality est un premier long-métrage réussi sur le fond. La forme est des plus classiques, mais il en résulte tout de même un film passionnant qui transforme le banal en scandale d’état et où la politesse des dialogues est une arme déguisée. Le tout magnifié par les performances des acteurs.