Caractéristiques
- Titre : The Creator
- Réalisateur(s) : Gareth Edwards
- Scénariste(s) : Gareth Edwards et Chris Weitz
- Avec : John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Gemma Chan, Ken Watanabe, Allison Janney et Ralph Ineson.
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Science fiction, Drame, Aventure
- Pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne
- Durée : 134 minutes
- Date de sortie : 27 septembre 2023
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Un melting-pot d’idées qui ne prend pas
Nouveau long-métrage écrit et réalisé par Gareth Edwards (Godzilla, Rogue One : A Star Wars Story), The Creator se déroule dans un futur proche où les humains et l’intelligence artificielle (IA) se livrent une guerre sans merci. Joshua, un ex-agent des forces spéciales fragilisé par la disparition de sa femme, est recruté pour traquer et neutraliser le Créateur, l’insaisissable architecte d’une IA avancée à l’origine d’une arme qui pourrait mettre fin à la guerre… et détruire l’humanité tout entière. Avec l’aide d’une unité d’agents d’élite, Joshua traverse les lignes ennemies et pénètre au cœur de leur dangereux territoire. Il découvrira bientôt que l’arme funeste qu’il est chargé de détruire n’est autre qu’une intelligence artificielle supérieure qui a pris les traits d’un jeune enfant…
Il y a deux problèmes dans le scénario de Gareth Edwards et Chris Weitz, qui a pourtant pas mal de qualités. Le premier problème est que les deux scénaristes connaissent bien leurs classiques de SF. Cela ne serait pas un défaut s’ils ne prenaient pas des idées d’un peu partout (en vrac : Terminator 2, Neon Genesis Evangelion, AI : Intelligence Artificielle, des romans d’Asimov, etc.) pour les mélanger sans que la sauce prenne. C’est dommage, car l’histoire en elle-même est plutôt sympathique et, comme à son habitude, le réalisateur met l’enjeu personnel du personnage principal en motivation principale pour le placer dans des situations exceptionnelles. C’était déjà le cas dans ses précédents films. En fait, on retrouve exactement la même construction scénaristique que Godzilla et Rogue One. Du coup, en ayant compris cela, on sait où le film va mener au final. Est ce que cela pose problème ? Pas vraiment car l’empathie pour les personnages est bien là.
Un univers bien développé
En premier lieu, le personnage de Joshua, qui veut tout faire pour retrouver sa femme qu’il pensait décédée depuis 5 ans. Ses motivations sont claires et il trouvera sur son chemin Alphie, une enfant IA avec laquelle il va tisser un lien. La relation entre les deux personnages marche aussi bien, même si elle aurait pu être un peu mieux développée. Mais le gros point fort de The Creator est clairement son univers, qui est magnifiquement développé, que ce soit l’histoire, racontée façon film d’époque en début de métrage ou les enjeux politiques. On notera aussi qu’il prend le parti pris de faire des IA des individus exclusivement bienfaisants et sans ambiguïté, ce qui est assez rare pour être noté. Tout ces côtés-là sont développés.
Nous parlions de deux problèmes un peu plus haut. Le second problème tient aux raccourcis scénaristiques empruntés. Alors, très certainement y-a-t-il des scènes coupées ou bien un tournage additionnel a eu lieu car on sent dans certaines coupes du film ou dans des répliques qui révèlent des choses importantes que cela est expédié au profit de l’action. Et c’est bien dommage car, sans cela, il y aurait clairement plus d’empathie pour les personnages principaux ou secondaires, ces derniers étant complètement oubliés pendant toute une partie du film. Donc, quand il leur arrive quelques chose, cela nous passe au-dessus.
Un film visuellement magnifique
L’autre très gros point fort du film est la réalisation de Gareth Edwards. Visuellement, The Creator est magnifique et bluffant. Le réalisateur sait montrer des situations gigantesques à hauteur d’homme. C’est sa spécialité et cela donne toujours un certains gigantisme à ses films. C’est la cas ici, surtout lorsque la station Nomad arrive pour attaquer ou plus largement sur les scènes d’action. On a aussi des décors assez variés, que ce soit des décors naturels ou encore de ville futuriste et, à chaque fois, c’est un délice pour les yeux.
De ce côté-là, il fait aussi pas mal de références aux classiques de la SF (Blade Runner par exemple, quand on est dans une ville de 2070). Il gère aussi bien les scènes intimistes même si là, il adopte une réalisation plus classique. On notera les superbes décors d’Asie (lieu principal du film), mais aussi les magnifiques effets spéciaux qui s’intègrent parfaitement aux décors naturels. Hans Zimmer n’a plus rien à prouver, et sa composition musicale est toujours au niveau et accompagne parfaitement The Creator. Enfin, le rythme du film est aussi bon et on ne s’ennuie pas.
Une œuvre originale qui n’est pas sans défauts
Du côté des acteurs, John David Washington (Amsterdam) est un bon lead. Il l’a déjà prouvé par le passé et il le fait encore bien ici dans le rôle de Joshua. Il élargit sa palette d’acteur de films en films et devrait avoir une carrière des plus intéressantes. La très jeune Madeleine Yuna Voyles s’en sort plutôt bien dans le rôle d’Alphie. Même si elle surjoue parfois, elle gère tout de même très bien les scènes tristes. Gemma Chan (Les Eternels) a peu de scènes, mais elle les magnifie à chaque fois qu’elle apparaît à l’écran. Ken Watanabe est un acteur solide et son interprétation l’est toujours autant. La surprise vient surtout d’Allison Janney, qui a un rôle à contre emploi de ce qu’elle fait d’habitude, et elle s’avère surprenante en antagoniste principale. Enfin, Ralph Ineson a aussi peu de scènes et n’apporte pas grand chose à l’intrigue. On sent que l’arc de son personnage a été sacrifié au montage.
The Creator est donc un film original de science-fiction magnifique visuellement parlant et bien mené par les acteurs, mais qui a clairement des défauts scénaristiques. Il divertira tout de même les fans de SF et le grand public avec des scènes d’action dantesques.