Caractéristiques
- Titre : L'Exorciste : Dévotion
- Titre original : The Exorcist: Believer
- Réalisateur(s) : David Gordon Green
- Scénariste(s) : Peter Sattler, David Gordon Green
- Avec : Lidya Jewett, Olivia O'Neill, Leslie Odom Jr, Ann Dowd, Jennifer Nettles, Norbert Leo Butz et Ellen Burstyn
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Epouvante-horreur
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 111 minutes
- Date de sortie : 11 octobre 2023
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- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Un scénario problématique
Suite direct de L’Exorciste sorti en 1973 et nouveau long-métrage de David Gordon Green (Halloween 2018, Halloween Kills et Halloween Ends), L’Exorciste : Dévotion raconte l’histoire de Victor Fielding qui a perdu sa femme encore enceinte lors d’un tremblement de terre en Haïti 12 ans plus tôt. Depuis, il élève seul leur fille Angela, qui a vu le jour malgré cette terrible catastrophe. Mais, quand Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois, pour n’en revenir que trois jours plus tard totalement amnésiques, une série d’évènements plus atroces les uns que les autres va confronter Victor à la quintessence du mal. Totalement désemparé, il va essayer de retrouver la seule personne encore en vie qui ait assisté à ce genre d’atrocités : Chris MacNeil. Une suite à la hauteur ?
Clairement : non. David Gordon Green et son équipe veulent faire la même chose qu’avec la saga Halloween, c’est à dire oublier toutes les suites qui ont été produites jusqu’ici pour proposer une suite directe au premier film. Le problème, c’est que ce coup ci, cela ne marche pas du tout et ce pour plusieurs raisons. La première et la principale c’est que L’Exorciste : Devotion ne fait pas peur. Le long-métrage original est un monument de l’horreur qui, cinquante ans plus tard, terrorise encore le public. Ici, à part un jumpscare qui fonctionne, le reste ne prend pas. Cela vient du second problème, qui est l’écriture du film. Sur une durée de deux heures, dites-vous que l’exorcisme du film ne survient qu’au cours des 25 dernières minutes alors que, pour le film original, il arrivait beaucoup plus tôt et durait bien plus longtemps. Cela pourrait n’être qu’un détail, mais cela en dit long sur la gestion du métrage.
Le retour gâché d’un personnage
Un autre problème est que la première heure du film se concentre sur la présentation des personnages. Principalement Victor et sa fille, leur relation, qui est bien développée, et la disparition des deux jeunes filles. Et on passe vraiment trop de temps sur la disparition et la recherche des deux adolescentes. Résultat : lors de la dernière heure de film, il faut que le comportement des deux jeunes filles soit suspect, qu’on décide d’un exorcisme commun et de l’exorcisme en lui-même. Trop de choses qui font que cela ne marche pas. Dans le film original, on prenait le temps de montrer certains événements et monter en graduation dans le paranormal. Là, ce n’est clairement pas le cas. Encore une chose à propos des personnages. Si l’idée d’avoir deux filles de 13 ans possédées est bonne sur le papier, le fait qu’on se concentre uniquement sur une famille fait que le long-métrage devient très nettement prévisible pour sa fin…
Et que dire du retour de Chris MacNeil… Quel gâchis ! Le personnage n’est là que peu de temps à l’écran mais, surtout, elle ne sert à rien dans la narration et dans l’évolution des personnages. Sa présence n’est là que pour justifier une fin qui devrait amener deux autres suites (si le long-métrage marche au box-office). C’est mal géré et raté. Enfin, il y aurait pu y avoir une bonne idée en ce qui concerne l’utilisation de divers courant religieux lors de l’exorcisme, mais cela n’est pas amené correctement à cause de personnages secondaires qui sont à peine présentés. De ce côté, c’est vraiment dommage, car faire un exorcisme de plusieurs manières pouvait amener des idées inédites. C’est en partie le cas ici, mais ce n’est pas assez exploité.
De bonnes idées, mais qui ne font pas un bon film
Côté réalisation, il n’y a pas grand chose à dire. David Gordon Green sait manier la caméra. C’est assez carré et certains plans sont bien inspirés, surtout lors de l’exorcisme des deux fillettes. Mais simplement, il n’arrive pas à faire peur. L’horreur de la saga Halloween est complètement différent de celui de L’Exorciste et, apparemment, il ne l’a pas compris. En fait, il enchaîne les clichés habituels des films d’horreur, mais ceux du slasher… Cela ne convient pas du tout à un long-métrage comme celui-ci. Dommage, car la photo du film, de Michael Simmonds comme pour la trilogie Halloween de Green, n’est pas mauvaise. La musique d’Amman Abbasi et David Wingo est aussi banale et n’appuie pas du tout les moments d’horreur. Elle n’est clairement pas au niveau du film original.
Un casting loin d’être parfait
Côté acteurs, Lidya Jewett et Olivia O’Neill, les deux jeunes filles, Angela et Katherine, qui sont possédées offrent de belles performances, autant dans les scènes où elles sont des filles normales que lors de la possession. Elles sont clairement l’un des atouts majeurs du long-métrage. Il en est de même pour Leslie Odom Jr qui s’en tire bien dans le rôle de Victor, un père célibataire complètement dépassé par les événements. Ann Dowd livre une prestation solide en infirmière qui va aider Victor. Jennifer Nettles et Norbert Leo Butz, qui interprètent les parents de Katherine, surjouent dans quasiment toutes leurs scènes et sont clairement les éléments les plus faibles du casting. Enfin, Ellen Burstyn reprend le rôle de Chris Macneil avec conviction, mais son personnage est tellement tertiaire qu’elle a peu de matière pour être véritablement convaincante.
L’Exorciste : Devotion est très clairement une déception. Un scénario mal écrit, mal équilibré, avec des personnages secondaires qui ne sont uniquement là que pour annoncer une suite. Dommage car, dans ce brouillon, il y a quelques bonne idées, que ce soit dans le scénario ou la mise en scène… Mais quelques bonnes idées ne font pas un bon film. Un film d’horreur dont le comble est de ne pas faire peur !
