[Critique] Bob Marley – One Love : Un biopic Rastafari ?

Caractéristiques

  • Titre : Bob Marley : One Love
  • Réalisateur(s) : Reinaldo Marcus Green
  • Avec : Kingsley Ben-Adir, Lashana Lynch, James Norton, Tosin Cole, Anthony Welsh, Michael Gandolfini, Umi Myers et Nadine Marshall.
  • Distributeur : Paramount Pictures France
  • Genre : Biopic, Drame, Musical
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 114 minutes
  • Date de sortie : 14 février 2024
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  • Note du critique : 7/10

1976-1978 : Une période charnière pour le chanteur de reggae

Nouveau long-métrage réalisé par Reinaldo Marcus Green (La Méthode Williams) et biopic du célèbre musicien, Bob Marley : One Love célèbre la vie et la musique d’une icône qui a inspiré des générations à travers son message d’amour et d’unité. L’histoire puissante de Bob Marley, sa résilience face à l’adversité, le chemin qui l’a amené à sa musique révolutionnaire. Ce n’est pas un biopic dans le sens propre du terme que nous avons là au sens où l’histoire se déroule entre 1976 et 1978. Un choix judicieux ?

Alors, pourquoi le choix de se concentrer sur cette période de la vie de Bob Marley ? Ce choix se justifie par le chemin spirituel mais aussi musical du chanteur à cette époque. Il est déjà une star en Jamaïque et revient d’une tournée aux USA. Il prépare un nouvel album et un concert d’unification de la Jamaïque qui, à l’approche d’une grosse élection, est coupée en deux, ce qui engendre des violences et des morts. Dans ce contexte, Bob Marley est victime d’un attentat chez lui : il prend une balle dans le bras, son manager en prend cinq mais s’en sortira et la femme de Bob, Rita, prend une balle dans la tête et en réchappe également. Deux jours plus tard, il donne le concert qu’il avait prévu mais, ne se sentant plus en sécurité dans son pays, il décide de partir pour Londres. Tout cette mise en place est primordiale et bien faite. Il faut donc absorber tout ce contexte politique et le statut du chanteur pour comprendre l’évolution du personnage. Son exil en Angleterre donnera l’album Exodus, considéré par le Times comme le meilleur album du 20ème siècle. On découvre donc comment cet album a été produit.

kingsley ben adir incarne bob marley en concert dans le film one love

Entre musique et spiritualité

Evidemment, ce n’est pas tout car nous nous trouvons à un moment charnière de la vie de Bob Marley. L’attentat subit, les événements en Jamaïque et l’explosion de sa notoriété font qu’il évolue, et pas forcément toujours en bien. Même si cela est légèrement évoqué, on comprend qu’il n’a pas été fidèle à sa femme Rita (il a eu onze enfants de sept femmes) mais, surtout, c’est durant cette période à Londres qu’il apprendra aussi qu’il a un cancer de la peau dont il mourra en 1981. Tout ceci fait que le personnage se cherche autant spirituellement qu’en tant que musicien souhaitant évoluer. On peut aussi dire que les deux, spiritualité et musique, sont liés. On comprend que l’un ne va pas sans l’autre pour Marley. Le côté spirituel du personnage et son adhésion au mouvement rastafari sont également bien développés. On sent que cela forme un tout.

La dimension spirituelle est aussi, évidemment, amenée par le biais du célèbre mouvement rastafari. Si vous ne le connaissez pas, le long-métrage l’explique assez bien. Ne vous attendez donc pas à voir toute la vie de Bob Marley à l’écran, même si nous avons quelques petit flashbacks sur la relation entre Rita et Bob, sa découverte du mouvement Rastafari et comment le groupe de musique originel du chanteur a commencé à être connu. En ce sens, ce n’est pas un biopic classique que nous avons là. L’équipe du film, dont certains sont des enfants de Bob Marley, ont voulu vraiment se concentrer sur cette période charnière de sa vie et on comprend du coup pourquoi. Cela est bien amené et le message de paix, qui est autant véhiculé par le personnage que par le film, fait mouche.

bob marley en studio d'enregistrement dans le biopic one love

Une réalisation classique mais efficace

La réalisation est classique mais solide. Reinaldo Marcus Green a déjà fait ses preuves avec le biopic sur le père des sœurs Williams, et c’est la même chose ici. Techniquement, le réalisateur s’en sort bien, même s’il ne livre pas de plans vraiment inspirés. Il ne prend pas vraiment de risques et c’est la seule chose qu’on pourrait lui reprocher. C’est dommage, car il y avait quelques opportunités de partis pris plus audacieux lors des concerts. La reproduction des années 70, que ce soit au niveau des costumes, coiffures ou décors, est très bonne. On voyage aussi pas mal entre les magnifiques décors naturels de la Jamaïque, un Londres en pleine révolution Punk et un Paris chic. On regrettera cependant une petite baisse de rythme en milieu de métrage. Enfin, le film ne laisse évidemment pas de côté les chansons du chanteur qui rythment le film. De ses plus grands hits connus de tous à certains plus confidentiels, tous sont utilisés avec à propos et leur message est bien mis en valeur.

Côté casting, on va vraiment se concentrer sur deux acteurs. En premier lieu, Kingsley Ben-Adir, qui incarne donc Bob Marley. S’il a bien le phrasé du chanteur avec un accent jamaïcain convaincant et que son jeu sur les scènes de concert est très bon, pour le reste, il y a certaines scènes où il est bon voire émouvant mais où l’on sent malgré tout qu’il cherchait encore le personnage. Dans ces scènes, il tape du coup un peu à côté. Dans le rôle de Rita, Lashana Lynch apporte toute son expérience. Là aussi, son accent jamaïcain est convaincant et son interprétation solide, surtout lors de scènes vraiment importantes. Le reste du casting est complété par James Norton, Tosin Cole, Anthony Welsh, Michael Gandolfini, Umi Myers et Nadine Marshall.

Bob Marley : One Love retrace donc une période charnière dans la vie et la carrière du chanteur au lieu de tenter de résumer l’ensemble de son parcours. Un choix judicieux, qui permet de comprendre le personnage, son univers, sa spiritualité mais, surtout, son message de paix puissant qui fait encore aujourd’hui écho à la situation internationale. Malgré quelques défauts de rythme, on passe donc un bon moment. Un long-métrage qui réjouira sûrement les fans. Pour les autres, vous découvrirez l’univers et la vie de Bob Marley. Rastafari.

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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