[Test Blu-ray] La Dernière Maison sur la Gauche

Caractéristiques

Titre : La Dernière Maison sur la Gauche
Titre original : The Last House on the Left
Réalisateur(s) : Wes Craven
Avec : Lucy Grantham, Sandra Cassel, David Hess...
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie Blu-Ray : 21 février 2024
Date de sortie originale en salles : 1972
Durée : 84 minutes pour les versions unrated et Krug & Company Cut/ 82 minutes pour la version censurée R-RATED/ 81 minutes pour la version VHS
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Note : 8/10 par 1 critique

★★★★★

Image : 4,5/5

La Dernière maison sur la Gauche a été tourné en pellicule 16MM (Arriflex 16) et le Blu-ray, au format respecté 1.85:1, est très bon pour un film tourné en 16MM il y a 50 ans. Il faut dire que ce master, datant de 2018, est issu de recherches d’éléments intermédiaires en 35MM de première génération. Le négatif 16MM ayant été perdu, ces éléments ont été scannés, puis restaurés. Il est dit par l’éditeur que quasiment tous les problèmes de pellicules ont pu être enlevés mais, vu la nature indépendante de la production, tout n’a pas pu être nettoyé. Il y a aussi des défauts de tournage qui restent, comme des scènes floues. Ceci étant précisé, il faut reconnaitre que la définition est tout bonnement surprenante.

Alors oui, on n’atteint pas des sommets, mais un beau travail a tout de même été réalisé sur ce titre. Le grain de pellicule est présent comme il faut, tout en étant homogène et non figé. Il est assez grossier mais, vu le budget, le côté réalisation documentaire du film et le tournage en 16 MM, c’est tout à fait normal. En tout cas, aucune présence de DNR n’a été détectée. Pour le reste, les détails sur les visages (les gros plans), costumes et décors (ceux de la forêt) sont bons. La stabilité de l’image est bonne mais chancelle très légèrement sur quelques plans.

Du côté des couleurs, cela reste réaliste. On a une prédominance de gris de façon générale et de vert dans la forêt. Cela n’éclate pas et parait normal. Les contrastes sont aussi bons. On découvre quelques nouveaux détails sur les scènes de nuit. Les noirs sont assez propres, profonds et non bouchés pour la plupart même si, sur un ou deux plans, ils sont bouchés. Les blancs sont au niveau. Les tons des teintes de peau sont respectées. La profondeur de l’image est également bonne. Aucun problème de compression n’a été détecté. Cela nous parait donc clair que ce master est ce que nous aurons de mieux. SI vous voulez visionner le film de la meilleure des façons : la voici. Le débit moyen image est de 32,7 MBPS.

Son : 2,5/5

ESC Editions (Ace Ventura en Afrique, Beignets de Tomates Vertes) nous propose deux pistes en mono avec un core en DTS-HD Master Audio 1.0. Il est sûr que nous ne pouvions pas avoir mieux vu les 90 000 dollars de budget du film. Les pistes ont tout de même été restaurées. Les dialogues sont clairs pour la VO et le doublage français est un peu haut et empiète, parfois, sur les sons ambiants. Mais, là encore, vu le budget du film et le fait qu’il a été tourné il y a plus de 50 ans, cela nous paraît normal d’avoir ce film dans ce format audio. Pour le reste, la musique, les chansons et les effets n’ont pas vraiment de problèmes et sont bien mixés sur un seul canal. Le débit moyen/max des deux pistes est de 1,1 MBPS.

Bonus : 5/5

Le coffret contient:

1 livre rédigé par Marc Toullec (52 pages)
1 affiche
5 tirages de photos du film
5 reproductions de lobby cards du film (photos d’exploitation)

Blu-ray 1:

le film en version Unrated
Présentation du film par Jean-Baptiste Thoret (5′) Inédit
« Les femmes dans le rape-and-revenge » (70′) Inédit
« Ce n’est que du cinéma » : Making-of du film (29′)
« Le Crime qui a changé le cinéma » : interviews de Wes Craven, Sean S Cunningham et des acteurs (40′)
Commentaire audio du réalisateur Wes Craven et du producteur Sean S. Cunningham (2002)
Commentaire audio avec les acteurs David Hess, Marc Sheffler et Fred Lincoln (2003)

Blu-ray 2:

Le Film dans son montage Krug & Company Cut
Le film en Version censurée R-RATED
« L’héritage de Wes Craven » (17′) inédit
« Wes Craven, l’Amérique sauvage » (67) inédit
« Wes Craven, l’électrochoc » (16′) inédit
« Toujours debout, l’héritage de La Dernière maison sur la gauche » : interview d’archive avec Wes Craven (15′)

Blu-ray 3:

Le Film en Version VHS
« La violence pour elle-même » (56′) inédit
« Krug fait plier l’Angleterre » : reportage sur la première projection du film dans sa version non censurée (24′)
« Composition pour un meurtre »: entretien avec le compositeur du film (9′)
« Images interdites » : interview de l’équipe du film à propos des scènes choquantes (8′)
« Tales That’ll Tear Your Heart Out » : court-métrage inachevé de Wes Craven. (11′)
Scènes coupées & Prises de vues (48′)

On commence les bonus inédits avec la présentation du film par Jean-Baptiste Thoret qui remet le film dans le contexte de l’époque et explique la manière dont le film a été produit et conçu. Une bonne entrée en matière. Les femmes dans le rape-and-revenge est un entretien croisé avec Célia Sauvage (docteure en études cinématographiques et audiovisuelles et chargée d’enseignement à Paris III Sorbonne Nouvelle), Clara Sebastiao (co-fondatrice et rédactrice en chef du webzine cinéma The Jelly Brain et programmatrice à Panic!) et Violaine de Charnage (écrivaine) dans lequel elles discutent de l’origine du genre rape and revenge, du contexte des mouvements féministes et mouvements anti viols, du renouveau du genre depuis quelques années et son arrivée en France, de la mauvaise réception de certaines scènes du film, des stéréotypes de ce genre d’œuvres, des différences et de l’évolution du genre… Elles analysent aussi le long-métrage de Craven. Un bon bonus, explicatif et très complet.

« L’héritage de Wes Craven » est un entretien avec le réalisateur Alexandre Aja. Il revient sur sa rencontre avec Wes Craven, la manière dont il a découvert la dernière maison sur la Gauche, la genèse du film, sa dimension radicale, son succès, mais aussi la polémique l’entourant, l’influence du réalisateur, les remakes des films de Craven et son héritage. « Wes Craven, l’Amérique sauvage » est une conférence de Stéphane Du Mesnildot (auteur), enregistrée le 30 juin 2016, dans le cadre de la rétrospective Wes Craven à la Cinémathèque Française du 29 juin au 31 juillet 2016. Il analyse la filmographie du réalisateur au travers de divers extraits de ses films. Il décrypte aussi les thèmes récurrents, le style visuel, la critique de l’Amérique, le côté meta de certains de ses films et les redondances dans la filmographie de Craven. Il répond aussi à des questions du public. Un bon ajout aux suppléments. « Wes Craven, l’électrochoc » est un reportage sur l’influence du réalisateur sur trois réalisateurs français : David Perrault (L‘état sauvage), Yann Gonzales (Ultra Rêve, Un Couteau dans le cœur) et Hélier Cisterne (Vandal, De nos frères blessés). Ils discutent de la manière dont ils ont découvert le réalisateur et ce qui les a marqués chez lui.

Le Film en Version VHS, en version française, est tiré du transfert d’une VHS d’époque. « La violence pour elle-même » est une analyse du film par Jean-Baptiste Thoret (historien du cinéma). Il revient sur l’histoire de Wes Craven, la rencontre avec Sean Cunningham, sur ses débuts en tant que monteur son, le côté familial du tournage, l’importance du film en tant que long-métrage de son temps, le contexte des années 70, l’utilisation de la violence et la façon documentaire de réaliser le film. Un bonus passionnant de la part de l’historien, rempli d’anecdotes.

Au total, cela fait sept heures de bonus, sans compter les différentes versions du film et les commentaires, qui raviront les fans du film.

Conditions du test

TV 4K UHD Sony Bravia KD49XF7077SAEP
Lecteur Blu-ray Samsung 4K UHD UBD-M8500
Ampli Yamaha 4K UHD YHT-1840

Synopsis

Pour fêter son dix-septième anniversaire, Mari, accompagnée d’une amie, décide de se procurer de la marijuana. Lorsque Junior, un jeune marginal, se propose de leur en fournir, elles acceptent, sans se douter que le dealer fait partie d’une bande de sadiques meurtriers dirigée par le terrifiant Krug. Leur calvaire va bientôt commencer.

Le Film

Premier long-métrage de Wes Craven, librement adapté de La Source de Bergman, La Dernière Maison sur la Gauche est un rape and revenge bien ancré dans son époque, les années 70. Brut dans ce qu’il montre, voire choquant pour l’époque, la réalisation quasi documentaire (qui inspira Tobe Hooper pour Massacre à la Tronçonneuse) nous plonge dans la réalité de son histoire. Même si quelques scènes d’humour viennent couper l’ambiance glauque (les scènes avec les policiers), on est plongés dans une horreur palpable. Avec un budget de 90 000 dollars, Craven use de tous les artifices possibles et imaginables. Certes, le rythme du film est inégal, comme pour les interprétations des acteurs. Un premier film avec ses défauts donc, mais qui révolutionna le genre et choqua. Toujours culte plus de 50 ans après.