[Critique] Les Pistolets en Plastique : Une comédie absurde qui fait mouche

Caractéristiques

  • Titre : Les Pistolets en Plastique
  • Réalisateur(s) : Jean-Christophe Meurisse
  • Avec : Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel...
  • Distributeur : Bac Films
  • Genre : Comédie
  • Pays : France
  • Durée : 96 minutes
  • Date de sortie : 26 juin 2024
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 8/10

Les Pistolets en Plastique raconte L’histoire de Léa et Christine qui sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu’elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent qu’un homme vient d’être arrêté dans un aéroport.

On a retrouvé la comédie française

Après avoir réalisé le film politiquement acerbe Oranges sanguines en 2021, le réalisateur Jean-Christophe Meurisse revient avec une comédie osée et méta sur l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès. Nous assistons à une véritable critique sociale à travers le vernis de la comédie.

Bien que le scénario s’inspire de la fameuse affaire française, l’angle que choisit le réalisateur pour en parler est tantôt tragique tantôt comique. Ce mélange de ton est très intéressant car il permet d’obtenir, lors de plusieurs scènes, des bascules de registre qui donnent du cachet à cette comédie. Par exemple, lors de la première scène du film, nous avons une discussion entre deux médecins légistes en train de disséquer un corps. Ils parlent de la fascination de notre époque pour les meurtres et crimes en tous genres. Cette discussion plutôt sérieuse, entrecoupée de plans sur les deux médecins en train de découper un cadavre, crée un sentiment de ridicule, d’autant plus qu’ils sont eux-mêmes complètement désensibilisés à cette violence.

Cet humour est toujours au service d’un message acerbe sur des problématiques liées à la police ou au désir humain d’obtenir justice par tous les moyens. Pendant une heure et demie, nous sommes baladés entre plusieurs groupes de personnages qui vont inexorablement se rencontrer. On peut avoir l’impression, dans un premier temps, que le film est décousu, mais les scènes se répondant directement au fur et à mesure du métrage, cela crée un jeu de montage qui participe à cette narration inventive.

Les blagues ne tombent pas toujours juste mais, néanmoins, le réalisateur s’essaye à beaucoup d’expérimentations différentes, ce qui fait que nous ne sommes jamais sur le même registre. Nous avons du comique de répétition, de situation, dans les dialogues dans le jeu des acteurs, tout un pan humoristique, mais également culturel est mobilisé.

image Laurent Stocker les psitolets en plastique
Copyright Bac Films

Un message frappant sur l’utilisation de la violence et la justice

Le sentiment qui persiste après le visionnage du film, c’est à la fois l’utilisation de la violence et la critique de la complaisance qu’on peut avoir face à celle-ci. Nos deux enquêtrices viennent d’un groupe Facebook, elles veulent toutes les deux échapper à leur quotidien. C’est ce qui advient de plus en plus dans les affaires criminelles en France. Le scénario ne diabolise pas ces gens, mais montre que l’obsession que nous avons pour de telles morbidités devrait être remise en question.

La justice n’est cependant pas hors de tout reproche. Les policiers veulent grimper les échelons de leur hiérarchie, même si cela veut dire faire enfermer un homme innocent… ce que personne n’est complétement. La violence existe dans chaque strate de la société et le film nous le montre parfois de manière très crue.

En définitive, Les Pistolets en Plastique est une bonne comédie absurde qui traite de thèmes importants et actuels. Elle ne plaira certainement pas à tout le monde, mais nous vous la recommandons chaudement si vous aimez l’humour trash qui tâche.

Article écrit par

Etudiant de 21 ans, j'ai commencé à apprécier le cinéma quand j'ai participé au dispositif "Ecole et cinéma" en primaire, qui m'a permis de voir des films comme Le magicien d'Oz et Les temps modernes. J'ai ensuite continué mon parcours en choisissant un lycée avec option cinéma, puis des études supérieures à l'ESRA Nice. Je termine actuellement ma troisième année en stage chez Culturellement Votre.

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