Caractéristiques

- Titre : De l’autre côté du miroir, Les Enfants perdus
- Genre : Comédie Musicale
- Ecriture : Jennifer Sainty
- Musique : Neil Charfi
- Chorégraphie : Laurie Santaiti
- Mise en scène : Jennifer Sainty
- Avec : Anaël Alexandre, Jennifer Miralto, Jennifer Sainty, Laurie Santaiti, Thierry Marques...
- Durée : 75 minutes
- Lieu(x) de représentation : La Scène Parisienne
- Dates : mercredi 17 septembre 2025 au samedi 3 janvier 2026
- Note : 6/10 par 1 critique
La Scène Parisienne accueille pour quelques représentations exceptionnelles en juin, puis à partir de septembre 2025, une comédie musicale familiale d’environ 1h15, intitulée De l’autre côté du miroir, Les Enfants perdus. Écrit, mis en scène et dirigé artistiquement par Jennifer Sainty, sur une musique originale de Neil Charfi, avec des chorégraphies signées Laurie Santaiti, ce conte initiatique moderne mêle chansons, fantaisie et réflexion sur l’acceptation de soi et la tolérance.
Popularité, apparences et monde parallèle
Dès les premières secondes, le ton est donné : la pièce s’ouvre en chansons, dans une ambiance de rentrée scolaire haute en couleurs. Honorine Carpenter, élève fraîchement arrivée au collège de Wingston, n’a qu’un objectif : devenir la plus populaire. Très vite, elle se heurte à Tommy, garçon parfait et apprécié de tous, dont les parents tiennent une prestigieuse maison de haute couture, ironiquement nommée « Be Like Us ». Mais derrière cette façade, Tommy cache une envie de liberté : il rêve d’être aimé pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il représente.
La dynamique initiale, centrée sur la rivalité et les masques sociaux, bascule lorsque, punis, Tommy et Honorine se retrouvent dans le bureau de leur professeure principale, et qu’un miroir magique les propulse dans une dimension parallèle. Là, chacun se retrouve séparé, confronté à des figures absurdes, inquiétantes ou comiques, qui les amèneront à se remettre en question et à trouver « leur vérité ».
Entre minimalisme scénique et énergie musicale
La mise en scène joue la carte de la sobriété : pas de véritables décors, juste des tentures noires et quelques éléments symboliques tels que le miroir ou le sablier, très réussis. Les déguisements, en revanche, sont très colorés, et les perruques outrées soulignent le caractère fantaisiste de l’ensemble. Les transitions et changements de mobilier entre les scènes sont accompagnés d’un fond musical, dans le noir – avec des effets stroboscopiques lors du passage dans la dimension parallèle.
Quelques chansons ponctuent le récit, tantôt pop, tantôt jazzy, parfois simplement portées par quelques accords de piano. Elles introduisent le plus souvent un nouveau personnage, avec une petite chorégraphie à l’appui. L’une des plus réussies, « Être choc pour être chic », est aussi décalée que son titre. Un long passage sans musique dans la dernière partie déséquilibre cependant un peu le rythme général. Les performances vocales – assez inégales en fonction des comédiens – sont proposées en direct, alors que la bande son est enregistrée. Les comédiens, tous adultes, incarnent des adolescents avec un jeu volontairement appuyé.
Un conte initiatique aux vertus pédagogiques
De l’autre côté du miroir, Les Enfants perdus propose une galerie de personnages farfelus, interprétés par cinq comédiens polyvalents, dont Anaël Alexandre et Jennifer Miralto dans les rôles principaux. Mention spéciale à Jennifer Sainty, qui interprète la fantasque Madame Quincampoix, professeure principale drôle et attachante. Le texte est simple et accessible, et cherche à transmettre des valeurs fondamentales : ne pas juger trop vite, ne pas laisser ses parents ou la pression sociale dicter sa vie, s’accepter tel que l’on est… Des messages clairs et opportuns, même s’ils manquent parfois de finesse.
Le spectacle alterne moments tendres et passages cocasses, avec quelques clins d’œil au public, notamment lors des apparitions surprises de certains comédiens dans la salle. Il s’adresse en priorité aux enfants (à partir de 7 ans), qui y trouveront un divertissement coloré porteur d’une morale positive. On regrettera juste que le thème du harcèlement scolaire ne soit qu’à peine effleuré car il aurait pu donner une réelle profondeur au personnage d’Honorine, qui masque ses blessures derrière une attitude hautaine.
Spectacle bienveillant au charme léger, De l’autre côté du miroir, Les Enfants perdus ne manque ni d’idées ni d’énergie. Si l’ensemble pourrait gagner en subtilité et en équilibre, ses messages positifs et sa galerie de personnages extravagants en font un bon moment de divertissement et d’aventures à partager en famille.