Caractéristiques

- Titre : Put Your Soul on Your Hand and Walk
- Réalisateur(s) : Sepideh Farsi
- Distributeur : New Story
- Genre : Documentaire
- Pays : France, Palestine, Iran
- Durée : 110 minutes
- Date de sortie : 24 septembre 2025
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Put Your Soul on Your Hand and Walk est un documentaire réalisé par Sepideh Farsi. Il retrace la vie de la photojournaliste Fatima Hasssouna après le 7 octobre et les débuts des attaques d’Israël sur la bande de Gaza. Nous suivons donc les évènements à travers le récit que la jeune palestinienne en fait à travers son écran, le film étant une série d’échanges filmés sur WhatsApp. Nous suivons le calvaire de Gaza à travers le destin tragique d’une jeune femme pleine de talent qui a essayé de documenter au mieux les événements en essayant de garder malgré tout un optimisme de chaque instant.
Un grand sourire et un optimisme à toute épreuve face à la destruction d’un peuple
La manière dont le film est réalisé fait partie de ses particularités et peut rebuter au premier abord. Mais c’est finalement l’une des grandes forces du métrage, force qui est également due aux circonstances : la réalisatrice ayant essayé de rejoindre Gaza mais n’ayant pu y accéder, elle pense alors à un autre moyen de parler de la Palestine en communiquant directement avec une Palestinienne. Nous sommes donc bloqués avec Fatima et forcés d’écouter son récit, forcés de voir que même l’accès à internet est compliqué à Gaza : le film étant entrecoupé de moments où la connexion se coupe, où la réalisatrice doit attendre de reprendre contact.
On se sent enfermé également dans l’attente que la situation s’améliore pour cette femme. Tout en sachant déjà ce qui va lui arriver. Les moments ou nous sortons un peu du cadre des appels sert à nous montrer l’horrible réalité de Gaza. A travers les photos de Fatima, nous sortons du cadre exigu pour ouvrir sur la pleine vision d’horreur qu’est la tentative d’anéantissement de la Palestine. Il y a également un moment très fort où nous écoutons le bruit des bombes qui tombent, bruits enregistrés face à un écran complètement noir. Le bruit nous surprend, puis nous réalisons combien il doit être épuisant de vivre constamment avec ce vacarme quotidien.

Un dialogue entre deux femmes éperdues de liberté
Ce qui tranche avec la situation qu’on nous dépeint dans les photos, c’est l’optimisme et le sourire de Fatima Hassouna. Elle passe l’entièreté du film à sourire. Cela nous interpelle, comment une femme qui vit subit autant d’horreurs peut-elle passer son temps à sourire et être si optimiste quant au futur ? La réponse est qu’elle a toujours vécu avec le bruit des bombes et qu’elle s’y est donc habituée avec le temps. C’est devenu banal. On est surpris et interloqués comme la réalisatrice par son cette attitude qui révèle une force de caractère incroyable. Elle reste d’un optimisme extrême malgré les épreuves qu’elle subit, malgré la faim et les bombardements. Cela nous laisse un pincement au cœur en sachant que son désir de liberté ne verra jamais le jour. Elle n’est jamais triste, mais nous sommes tristes pour elle.
Ce qui fait toute la force du film, ce sont aussi les dialogues entre la réalisatrice et la photo journaliste, l’une venant d’Iran, l’autre de la Palestine, l’une fuyant le régime des mollahs, l’autre forcée de fuir son pays. Nous avons des visions qui s’opposent sur certains points comme Dieu, sa place dans la société et comment la religion peut aider les gens en temps de crise. Leur vision du colonialisme est également différente : l’une l’a vécu, l’autre a un regard plus extérieur à ce sujet. C’est un film qui montre la résilience de deux femmes face à deux régimes oppressifs : Israël et l’Iran.
Fatima Hassouna fait partie des 220 journalistes tués à Gaza depuis le 7 octobre. Un film sur une telle figure nous montre qu’il ne faut pas oublier les gens qui se sont battus pour nous offrir des images de ce terrible conflit, loin d’être terminé. A un moment ou les États Unis pensent déjà aux hôtels qu’ils construiront sur les ruines de Gaza, Put Your Soul on Your Hand and Walk nous rappelle l’humanité derrière une population qu’on cherche sans cesse à détruire ou, au mieux, à faire disparaître par la fuite.