Caractéristiques
- Titre : Knock At The Cabin
- Réalisateur(s) : M. Night Shyamalan
- Scénariste(s) : M. Night Shyamalan, Steve Desmond et Michael Sherman
- Avec : Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Nikki Amuka-Bird, Kristen Cui, Abby Quinn et Rupert Grint.
- Distributeur : Universal Pictures France
- Genre : Thriller, Epouvante-horreur
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 100 minutes
- Date de sortie : 1er février 2023
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Un huit clos prenant
Nouveau long-métrage réalisé par M. Night Shyamalan (Old, Glass) et d’après le roman The Cabin at the End of the World écrit par Paul Tremblay, Knock At The Cabin raconte l’histoire d’une jeune fille et ses parents qui, alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir seuls prendre et assumer leur décision.
Le scénario de M. Night Shyamalan, Steve Desmond et Michael Sherman nous entraîne donc dans un huit clos entre sept personnes. La famille composée d’Eric, Andrew et leur fille Wen et les preneurs d’otage Leonard, Sabrina, Ardiane et Redmond. Les quatre étrangers demandent à la famille que l’un des leurs se sacrifie pour sauver le monde. Et tout le scénario est construit pour nous faire douter de ce qui est vrai ou non. Les répercussions sont-elles réelles ? Les quatre étrangers ont-ils vraiment eu la même vision ? Certains indices semblent confirmer la réalité de la situation, d’autres non jusqu’à, évidemment, la révélation finale. De ce côté, tout est maîtrisé. On est pris dans le récit, qui fait monter la tension jusqu’à la fin.
Un scénario tendu
Mais évidemment, le film ne repose pas que sur ses rebondissements, mais aussi sur une construction des personnages intelligente, qui vient renforcer l’efficacité et la cohérence dramaturgique. On comprend ainsi la réaction d’Andrew (excellent Ben Aldridge) quand ces personnes viennent demander l’impossible à sa famille : il pense ainsi de prime abord qu’ils ont été visés car il forme un couple homosexuel avec son conjoint. A travers des flashbacks de la relation d’Andrew et Eric, interprété par Jonathan Groff (Matrix Resurrections) tout en subtilité, on apprend ainsi qu’Andrew a déjà été agressé dans un bar à cause de son orientation sexuelle. Du coup, les réactions du personnage, prêt à tout pour sauver sa famille, sont parfaitement cohérentes et compréhensibles. Eric, qui a pris un coup sur la tête lors de l’invasion des étrangers, tient un discours parfois cohérent et beaucoup moins à d’autres. Enfin, leur petite fille Wen (la jeune et brillante Kristen Cui), même si elle apporte peu à l’intrigue, offre un point de vue narratif intéressant.
En ce qui concerne les étrangers, Dave Bautista vu dans Dune, montre une autre facette intéressante de son jeu dans le rôle de Leonard, Nikki Amuka-Bird se révèle excellente dans le rôle de Sabrina, Abby Quinn est à fleur de peau dans le rôle d’Ardiane Rupert Grint montre plus de subtilité de jeu qu’il n’y paraît dans le rôle de Redmond. Chaque personnage a un comportement différent assez marqué. Calme, prévenant ou encore colérique, chacun apporte quelque chose par son discours et ses actions, nous faisant nous demander d’un bout à l’autre si nous devons les croire, et les acteurs parviennent parfaitement à traduire cette ambivalence, ce qui était un point essentiel puisque tout le film repose précisément là-dessus.
Des thèmes intéressants
Plusieurs thèmes sont également abordés au cours de l’histoire, comme les rencontres sur les forums, le partage de visions de fin du monde, l’interprétation de l’actualité et bien d’autres. Et pourtant, Shyamalan parvient à éviter le piège de la religion. Il aurait été facile de tomber dedans, ce qui aurait sûrement contribué à dresser une critique rabattue dans le cinéma de genre autour du fanatisme religieux, mais ce n’est pas le cas et c’est pour le mieux. Il aborde, tout de même (un petit peu), la spiritualité vers la fin du film, ce qui est là encore cohérent par rapport à la filmographie de Shyamalan. Toute cette dimension est bien maîtrisée, on ne s’ennuie pas et on plonge dans le récit en ayant de l’empathie pour les personnages
Une réalisation maîtrisée
Concernant la réalisation, M. Night Shyamalan fait également montre d’une belle maîtrise dans sa mise en scène aux cadrages précis, qui lui permettent de raconter parfaitement l’histoire et de traduire à l’écran l’état ou l’évolution émotionnelle de ses protagonistes. Il utilise aussi parfaitement tout l’espace de la cabane et parvient à ne pas tomber dans la répétition. D’ailleurs, la lumière du film est naturelle et très réaliste. Il aurait pu, là aussi, en faire trop, mais a su conserver une vraie sobriété, ce qui est une bonne chose. Enfin, il dirige parfaitement ses acteurs. Enfin, la musique d’Herdís Stefánsdóttir accompagne parfaitement l’action du long-métrage en la soulignant aux bons moments;
Knock At The Cabin est un thriller de type home invasion et un huit clos apocalyptique maîtrisé sur tous les plans avec un casting impliqué. Le long-métrage, riche en tension, est l’un des meilleurs films de M. Night Shyamalan, rien de moins.