Caractéristiques
- Titre : Sex Education
- Créé par : Laurie Nunn
- Avec : Asa Butterfield, Emma Mackey, Gillian Anderson, Ncuti Gatwa, Connor Swindells, Aimee Lou Wood ...
- Saison : 4
- Année(s) de diffusion : 2023
- Chaîne originale : Netflix
- Diffusion françaisee : 21 septembre 2023
- Note : 8/10 par 1 critique
En avant vers l’âge adulte
Ca y est ! La quatrième et ultime saison de Sex Education est arrivée. Après trois excellentes premières saisons (retrouvez notre critique des saison 1 et 2 ici et celle de la saison 3 ici), est-ce que la qualité est au rendez vous pour ce dernier round ? Cette année, Maeve étudie aux États-Unis. Moordale a fermé. Otis doit donc trouver sa place au lycée Cavendish, un établissement très ouvert… où il n’est pas le seul sexologue.
Autant vous le dire tout de suite, la série étant assez plongée dans la réalité, certaines intrigues, comme dans la vie, ne seront pas toutes résolues, ou parfois juste partiellement, à la fin du tout dernier épisode. Sex Education est un bout de vie qui voulait montrer qu’on pouvait parler de sexe ou de différents problèmes d’adolescents sans tabous. Cette partie là était déjà réussie avec les trois premières saisons. Il ne restait donc que quelques thèmes à aborder et, de ce côté, la série fait encore mouche.
Ces différentes thématiques sont abordées à travers les trames des différents protagonistes : Cal fait une dépression car c’est une personne non binaire qui a du mal à gérer son identité ; Eric va enfin trouver un compromis entre sa foi et son homosexualité ; on découvre les problèmes de sexualité d’un couple trans ; Adam, de son côté, veut enfin trouver sa voie ; Aimee veut vaincre son stress post-traumatique avec l’art ; Jackson pense avoir un cancer des testicules et va devoir affronter son passé ; Viv va vivre une relation toxique et Jean fait une dépression post partum. Avec tout ça (et encore plus) il y a vraiment de quoi faire. Et, comme pour les autres saisons, tout est bien développé et bien traité. Si toutes les histoires n’ont pas de finalité, un espoir pour tout le monde est permis, ce qui laisse le spectateur satisfait.
De nouveaux thèmes bien développés
Mais nous n’avons pas encore parlé du couple phare de la série : Otis et Maeve. Otis doit faire face à une autre sexologue dans son nouveau lycée : O. Alors que la rivalité entre les deux finit en guerre d’égos, on découvrira une autre facette d’Otis. O, de son côté, s’avère un personnage assez fouillé et intéressant qui se révélera être asexuel (une personne qui ne ressent aucune attirance sexuelle pour personne, quel que soit le genre). Encore quelque chose de nouveau, mais pas forcément bien développé car cela tombe comme un cheveu sur la soupe et ne sera plus trop évoqué après. C’est sûrement le plus gros raté de cette saison.
Maeve, elle, voit son rêve ne pas être ce qu’elle pensait en étudiant l’écriture aux Etats-Unis mais surtout, elle va devoir faire face au deuil avec le décès de sa mère. Au travers de celui-ci, c’est l’une des étapes finales de la vie d’adulte qui se fait là : le décès d’un parent. Le personnage de Maeve n’a pas été épargné durant les quatre saisons, mais son avenir s’annonce enfin plus radieux. Mais qu’en est-il de la relation entre Otis et Maeve ? Celle-ci finit de façon logique et sera une étape de plus dans la vie des deux personnages.
Un nouvel environnement et de nouveaux personnages intéressants
Outre les thèmes et des personnages (pour la plupart) biens développés, la série nous offre un nouvel environnement avec le lycée de Cavendish. Un lycée complètement différent de celui de Moordale. Celui-ci pourrait apparaître, à première vue, comme idyllique pour les jeunes car, ici, tout le monde peut être qui il veut, s’exprimer quand il veut mais sous ses airs parfaits, il ne l’est clairement pas. Un concept intéressant de la part de l’équipe. Aussi, avec le nouveau personnage de Joan, sœur de Jean, qui a été victime de pédophilie et dont la vie est très compliquée, on sent que l’équipe a voulu mettre un peu de tout dans cette saison et de ce côté là aussi, ce n’est pas assez développé pour qu’on ressente de l’empathie pour le personnage. Et c’est dommage car, pour la plupart des arcs scénaristiques, nous sommes en empathie avec les personnages. Ainsi, il y a vraiment trois gros moments émouvants durant cette saison, avec les funérailles de la mère de Maeve qui alterne entre rires et larmes, le discours d’Eric à Cal et enfin, la lettre de Maeve à Otis dans les dernières minutes de la série. Enfin, s’il y avait un thème général commun à tous les personnages cette saison, cela serait le fait d’assumer qui l’on est et, en ce sens, durant ces quatre saisons, c’est un thème que la série a parfaitement su illustrer.
En ce qui concerne la réalisation, on sent qu’il y eu une augmentation de budget pour cette ultime saison. Cela reste toujours aussi simple, mais le résultat est toujours aussi agréable à regarder grâce à la direction d’acteurs et à un rythme dynamique dans et entre les épisodes. La grosse nouveauté de cette saison est l’utilisation des drones, qui donne de superbes plans aériens (dont le plan final de la série). La musique d’Oli Julian est toujours sympathique, discrète quand il le faut, et accompagne parfaitement la série pour bien appuyer les sentiments des personnages. De plus, le rythme des épisodes est bon et le dernier épisode, d’une durée exceptionnelle de 1h25.
Un au revoir entre rires et larmes
Concernant le casting, Asa Butterfield est toujours un bon lead, son personnage doit vaincre encore quelques pressions psychologiques, mais Otis a bien évolué depuis la première saison et l’acteur a bien su marquer cette évolution. La géniale Gillian Anderson a plus à faire dans cette saison avec la dépression post partum de Jean et, pour le coup, on découvre une autre facette du personnage, et l’actrice est toujours solide dans son interprétation.
Emma Mackey (Emily) est encore une fois mémorable. L’actrice diversifie toujours plus son jeu et, cette fois, juste un regard suffit pour comprendre son personnage. Elle a clairement un bel avenir après la série. Ncuti Gatwa est toujours étincelant dans le rôle d’Eric, et son arc autour de la religion de son personnage s’achève enfin avec l’évolution de celui-ci, ce qui lui permet de diversifier son jeu, surtout lors des deux derniers épisodes. Connor Swindells a moins de matière cette année dans le rôle d’Adam, mais le chemin pris par le personnage est logique et l’acteur est toujours aussi bon. Enfin, Aimee Lou Wood est toujours la bouffée d’air frais de la série dans le rôle d’Aimee. Toujours hilarante et toujours attachante, on aimerait voir l’actrice dans plus de productions à l’avenir.
Entre rires et larmes, nous avons vu grandir et évoluer ces personnages jusqu’à un au revoir émouvant. Cette ultime saison n’est pas parfaite mais reste très satisfaisante, que ce soit au niveau des arcs scénaristiques abordés ou juste en terme de « teen drama ». Elle aura marqué son temps et, nous le répétons encore ici, c’est très clairement une série d’utilité publique et nous la conseillons autant aux adolescents qu’aux parents ou aux adultes en général.