[Critique] Alien : Romulus – un retour à la source pour la franchise ?

Caractéristiques

  • Titre : Alien : Romulus
  • Réalisateur(s) : Fede Alvarez
  • Scénariste(s) : Fede Alvarez et Rodolfo Sayagues
  • Avec : Cailee Spaeny, Isabela Merced, Archie Renaux, David Jonsson, Spike Fearn et Aileen Wu.
  • Distributeur : The Walt Disney Company France
  • Genre : Epouvante-horreur, Science Fiction
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 119 minutes
  • Date de sortie : 14 août 2024
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 8/10

Nouveau long-métrage co-écrit et réalisé par Fede Alvarez (Millenium : ce qui ne me tue pas , Don’t Breathe) et nouvel épisode de la saga du Xénomorphe qui se déroule entre Alien et Aliens – Le Retour, Alien : Romulus se déroule dans une station spatiale abandonnée où un groupe de jeunes voyageurs, alors qu’il entreprend des fouilles, se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers.

Oubliez Prometheus et Alien : Covenant

Nous avions laissé la saga Alien en pauvre état, avec un film très moyen, après la sortie de Alien: Covenant en 2017. Déjà, le troisième opus, qui aurait dû conclure la saga de David, a été annulé. Il était donc surprenant qu’un nouvel épisode ait été annoncé il y a deux ans. Alien : Romulus est donc arrivé en ce mois d’août en salles et le résultat, malgré quelques petits couacs, s’avère assez convaincant. Déjà, le choix de placer cet opus entre les 57 ans d’intervalles qui séparent Alien et Aliens – le retour est plutôt une bonne idée. Il y a la place pour étendre l’univers à cette période, mais aussi de revenir à la source de ce qui fait la saga. Et ça, Fede Alvarez et Rodolfo Sayagues l’ont très bien compris. On sent qu’ils ont su puiser dans les quatre premiers films.

En premier lieu, l’univers leur ressemble largement plus que ce que nous avons eu avec Prometheus et Alien : Covenant. Oubliez les hologrammes ou une technologie supérieure au premier film. Ici, tout est sale, crasseux et poisseux. Cela passe évidemment par les personnages. Ceux-ci vivent sur une planète terraformée par la Weyland-Yutani (LA compagnie de la saga). C’est une planète minière où les gens sont exploités. Le taux de mortalité est élevé et le soleil n’apparaît jamais. Ce petit groupe de jeune gens, cinq plus un androïde, rêve de partir de ce caillou, mais pour aller vers la planète la plus proche, il leur faut des caissons d’hyper sommeil et le carburant qui va avec. Ils découvrent une station en orbite qui va bientôt se crasher sur les anneaux de la planète. Evidemment, dans cette station, le célèbre xénomorphe rôde.

image fede alvarez alien romulus
Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved

Un retour aux racines de la saga

Il en faut peu pour que les scénaristes nous mettent dans le bain. Les six personnages que nous allons suivre sont brièvement introduits. Une phrase ou un acte permettent de comprendre qui ils sont. Pas besoin d’en faire des tonnes, surtout que tout ce petit groupe a le même but. On se retrouve donc assez vite sur la station. A partir de ce moment, les événements vont crescendo, avec un rythme assez lent qui s’accélère à la fin et une structure scénaristique similaire aux quatre films de la saga.

Si vous connaissez bien l’univers de Alien, clairement, vous ne serez pas perdu. Le réalisateur offre aussi sa dose de sang et de gore comme il faut sans trop en faire. Alors oui, il y a quelques facilités scénaristiques et des choses que l’on voit venir à des kilomètres. Mais le résultat final s’avère tout de même très convaincant et, surtout, réserve quelques très bonnes surprises.

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Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Une réalisation référencée mais prenante

D’ailleurs, côté réalisation. Là aussi, on sent clairement que Fede Alvarez s’est inspiré des deux premiers films, avec des plans repris ou des scènes miroirs aux autres opus de la saga, mais aussi du très bon jeu vidéo Alien : Isolation pour sa réalisation. Que ce soit au niveau des décors, de la réalisation ou même des effets pratiques, qui sont majoritaires dans ce film, pour représenter la créature, on sent l’amour du réalisateur pour la saga et son désir de lui rendre hommage. Alors oui, il y a quelques petits couacs. On pense surtout à une scène d’action qui aurait pu être mieux gérée.

Mais, de façon générale, la mise en scène permet de parfaitement suivre les personnages, d’instaurer une tension d’horreur et de nous impliquer dans l’histoire. On ne s’ennuie pas une seconde durant les quasi deux heures de durée. La composition musicale de Benjamin Wallfisch est plutôt bonne. S’il reprend les thèmes de la saga quand il faut et que sa musique accompagne bien le film, celle-ci s’avère tout de même parfois un peu pompeuse.

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Un casting de jeunes presque parfait

Pour le reste, il y a quand même quelques incohérences avec la saga mais bon, là aussi, ce ne sont que des détails que les fans les plus avertis verront. Le casting des jeunes est aussi assez bon. Cailee Spaeny (Civil War) fait un bon rôle principal. Certes, elle n’a clairement pas le charisme d’une Sigourney Weaver mais on s’intéresse au destin du personnage. C’est sûrement là le plus important. Isabela Merced et Archie Renaux font le travail. Ils ont quelques scènes qui mettent en valeur leur jeu. David Jonsson est sûrement le plus grosse surprise du film, avec une bonne palette de jeu dans le rôle de l’androïde Andy. Spike Fearn en fait un peu trop par moments, surtout dans ses moments de colère. Enfin, Aileen Wu est sûrement l’élément le plus faible du casting, mais elle n’a pas trop de matière pour vraiment s’exprimer, sauf lors d’une seule scène.

A l’instar de Prey pour  la saga Predator, Alien : Romulus est le film Alien que l’on n’attendait pas et qui s’avère être une très bonne surprise. Prenant, sanglant et surtout retour aux sources bienvenu à ce qui fait l’ADN de la saga. Pour une bonne dose d’horreur ou encore pour les fans de la licence, courez le voir car, à contrario de l’espace, dans les cinémas, tout le monde vous entendra crier.

L'avis de Cécile Desbrun : 2,5/5

Le but avoué d’Alien Romulus semble être d’introduire la célèbre saga de science-fiction et d’horreur à une génération qui n’a pas grandi avec les films originaux, de la même manière que le reboot/suite de Scream a fait de même pour séduire les millenials et relancer la licence des années 90.

Si le résultat n’est pas déplaisant et assez bien réalisé, avec de nombreuses références aux différents opus, le casting manque quelque peu de charisme et, surtout, on ne voit pas vraiment l’intérêt de l’entreprise pour les amateurs des quatre premiers films, auquel le film réservera peu de surprises. Pour le dire clairement (et avec tout le respect et l’affection que l’on voue à la série de Netflix) : on a l’impression d’avoir à faire à une version Stranger Things d’Alien.

Commercialement, on voit l’intérêt – encore que, au vu des sommes astronomiques qui partent dans la communication des blockbusters, on peut se poser la question. Mais dans le fond comme dans la forme, cet Alien Romulus n’apporte rien à la saga et à son univers. Reste un film qui, sans être palpitant, se laisse regarder, mollement par instants et de manière plus active à d’autres.

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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