Caractéristiques
- Titre : En tongs au pied de l'Himalaya
- Réalisateur(s) : John Wax
- Avec : Audrey Lamy, Eden Lopes, Nicolas Chupin, Naidra Ayadi, Benjamin Tranié et Jean-Charles Cichet.
- Distributeur : Le Pacte
- Genre : Comédie
- Pays : France
- Durée : 93 minutes
- Date de sortie : 13 novembre 2024
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Second long-métrage co-écrit et réalisé par John Wax (Tout simplement noir), En tongs au pied de l’Himalaya, présenté en compétition au Festival du film francophone d’Angoulême, raconte l’histoire de Pauline, la maman d’Andréa, 6 ans et demi, un petit garçon formidable à qui on a diagnostiqué un TSA : un « trouble du spectre autistique ». Il n’est pas vraiment au niveau mais il est toujours scolarisé et s’apprête à faire sa rentrée en grande section de maternelle. Pour Pauline, sans revenus fixes et récemment séparée de Fabrice, le père d’Andréa, tout semble concourir à faire de sa vie une succession d’échecs. Or, pour Andréa, c’est une année cruciale qui va déterminer s’il peut ou non rester scolarisé et obtenir ainsi une meilleure chance de voir son état s’améliorer. Mais pour cela, Andréa a besoin de stabilité et pour Pauline, la lui apporter, c’est un peu (beaucoup) gravir l’Himalaya en tongs…
Une représentation juste de l’autisme
Il faut tout d’abord savoir que le film est tiré du podcast, puis de la pièce de théâtre du même nom, tous deux écrit par Marie-Odile Weiss, qui a aussi co-écrit le scénario, et qui est maman d’un enfant autiste. Il est donc très important de le préciser car, pour bien représenter l’autisme, que ce soit en série (on pense à Sheldon de The Big Bang Theory ou Shaun de Good Doctor) ou en film (Rain Man ou Code Mercury, par exemple) sans tomber dans le cliché, il faut vraiment s’y connaître. C’est donc bien le cas ici. Et donc, la représentation de l’autisme est plutôt juste. Du moins, dans ses grandes lignes. Car, même si, ici, on prend le point de vue de la mère, le scénario et la réalisation offrent parfois le point de vue du jeune Andréa pour comprendre comment il perçoit les choses.
On commence donc le métrage par un petit film de famille où l’on assiste à l’accouchement de Pauline, jusqu’aux premières années de vie d’Andréa (le très jeune Eden Lopes, qui su parfaitement capter les comportements d’un enfant autiste) et la manière dont les parents ont compris que celui-ci était autiste. Cela passe par l’extra sensorialité (le jeune homme ne supporte pas les bruits forts ou des bruits nombreux comme ceux de la ville). Andréa est atteint d’un autisme fort, il a donc besoin d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire), ici une femme du nom de Samia (parfaitement interprétée par Naidra Ayadi) à l’école. L’AVS aide aussi les parents. Elle les guide. Ici, l’enfant est en dernière section de maternelle et, pour passer au CP, il va devoir acquérir plusieurs choses. Sauf que le cerveau d’une personne autiste fonctionne différemment, il faut donc plus de temps pour apprendre.
Audrey Lamy trouve son meilleur rôle
C’est en cela que le point de vue de Pauline (Audrey Lamy, aussi amusante qu’émouvante) est intéressant. Comment s’occuper d’un enfant autiste quand on ne sait pas, qu’on doit apprendre, mais aussi jongler entre le travail (ou la recherche de travail ici), qu’elle n’a Andréa qu’une semaine sur deux depuis la séparation avec le père, qu’elle vit dans un appartement appartenant à son père avec son frère Valentin (Benjamin Tranié, hilarant) et a des relations familiales difficiles avec son ex compagnon et son père ? Effectivement, pour cela, elle semble être En tongs au pied de l’Himalaya. Il faudra qu’elle remette sa vie en ordre pour pouvoir y arriver. Evidemment, le scénario est de ce point de vue assez classique, mais on se laisse prendre par l’histoire tant l’écriture (et avec raison) s’avère vraie. On se met aisément à la place de Pauline et cela montre les défis rencontrés par les parents.
Et puis, il y a aussi le côté scolaire. Comment un enfant autiste est perçu dans le milieu scolaire avec des enseignants qui ne sont pas formés pour en accueillir, pour les comprendre mais, surtout, parce qu’ils ont d’autres élèves ? Même avec toute la bonne volonté du monde, il est difficile pour un enseignant d’inclure à 100% des activités un enfant avec un fort autisme. Là aussi, il y a des épreuves. Mais, dans tout ça, que ce soit à l’école ou à la maison, avec du travail, il y a de petites victoires qui en deviennent des grosses. En cela, En tongs au pied de l’Himalayale montre avec une superbe justesse.
Une comédie aussi amusante qu’émouvante
Côté technique, il y a peu de choses à dire. John Wax privilégie surtout la caméra à l’épaule pour suivre ses personnages et qu’on se sente proche d’eux, et ainsi donner un sentiment de réalisme. Il dirige parfaitement ses acteurs et gère parfaitement l’équilibre entre moments d’humour et d’émotion. Le rythme du film est aussi bon et la musique de Michel-Ange Merino accompagne parfaitement l’action.
En tongs au pied de l’Himalaya est une comédie aussi amusante qu’émouvante, à l’image de son actrice principale Audrey Lamy. Le long-métrage traitant son sujet avec une belle justesse, on ne peut que vous le recommander.