Gérez au mieux les denrées à l’échelle mondiale dans ce jeu captivant
Après notre périple chinois avec Les mystères de Pékin, nous continuons de découvrir les jeux de société édités par Lansay. Et parmi les grands classiques de leur catalogue figure Richesses du monde, dont la première parution remonte à loin : 1969. Certes accompagné d’une aura de valeur sûre, qui lui a notamment valu une adaptation vidéoludique (en 2000, développée par Ravensburger, éditée par Cryo Interactive), le jeu a-t-il pris un coup de vieux ou est-il toujours ce grand plaisir à partager ?
Il faut tout d’abord rappeler les bases de Richesses du monde, ce qui vous permettra d’en profiter dans les meilleures conditions. Le jeu se joue de 2 à 6 joueurs, et de manière individuelle donc pas d’équipes… sauf dans le cas très précis d’une alliance (on abordera cela un peu plus bas). Il est conseillé aux 8 ans et plus, et la durée d’une partie est annoncée longue de 45 minutes, même si nous allons voir que c’est très variable. Aussi, signalons que Richesses du monde vous demandera un tout petit effort lors de la première ouverture de la boîte, totalement justifié puisqu’il vous faudra détacher les cartes pré-découpées.
Des règles redoutablement efficaces
Une fois toutes ces données bien en tête, on peut s’aventurer dans Richesses du monde pour, balayons tout suspens, vous faire part de notre coup de cœur pour ce jeu de société plein de ressources… et ce dans tous les sens du terme. D’une manière très, mais très superficielle, on pourrait vous résumer le principe à un Monopoly qui ferait place nette à la spéculation sur les denrées, mais ce serait clairement incomplet. En effet, Richesses du monde est un classique des jeux de société pour une bonne raison : il provoque une stratégie, et celle-ci fait appel à notre sens de l’adversité. En gros, il permet des décisions délicieusement vicieuses.
On débute une partie de Richesses du monde le plus simplement possible : une case départ, un jet de dès pour intimer l’ordre des participants, et c’est parti ! On débute avec un petit pactole, qui diffère selon le nombre de participants (très bonne décision pour le rythme), et le reste appartient à la magie des jeux de société. L’arrêt sur une case est l’occasion de deux coup de chaud via des informations à effets directs : le pays (ou la région) et la denrée en rapport. Le premier intéressera le joueur, qui aura accès aux matières premières du lieu. Elles prennent la forme de cartes, lesquels nous renseignent sur le pourcentage, la somme à investir et celle les royalties qu’il faudra débourser pour les concurrents s’ils s’aventurent sur la mauvaise case. Prenons un exemple précis. Vous vous arrêtez sur la case Norvège, et ce pays propose de l’énergie hydraulique à hauteur de 40 pourcents de la production mondiale (ce qui veut dire que 60% sont à acheter dans d’autres régions), elle coûtera une certaine somme et en rapportera une autre lors d’un arrêt infructueux pour vos adversaires. Attention, car pour toucher des royalties il faut détenir au moins 30% de la production mondiale de la matière première. Et la somme augmente par palier (30%, 50%, 70%, 90% ou 100%). Vous comprendrez l’importance de cette information quand vous vous arrêterez sur une case « Thé », denrée détenue par un adversaire à 90%…
Les coups de vice s’enchaînent dans la joie et la bonne humeur
Le but de Richesses du monde est, vous l’aurez compris, de se constituer un bon portefeuille de matières premières, tout en évitant de se faire plumer. C’est là que le côté gestion se déclare, et il est purement jouissif. Il va falloir agir intelligemment, et ne pas se lancer dans des achats frénétiques (grande différence avec le Monopoly, donc). Chacun sa vision des choses, mais celle de votre dévoué serviteur est plutôt d’investir dans les cartes à gros pourcentages, histoire de vite atteindre les gros monopoles tout en récupérant des royalties le plus vite possible. Attention tout de même, car dans Richesses du monde l’argent a tendance à vite fondre comme neige au soleil, et il est du genre à se gagner difficilement. En cas de faillite, il faudra revendre vos denrées au plus offrant, histoire de prolonger la partie malgré votre gestion mal assurée (oui, c’est de votre faute). Les royalties rapporteront, mais aussi des cases spéciales qui pourront d’ailleurs s’avérer retors. « Actualité », par exemple, pourra vous rapporter ou vous délester de quelques billets, c’est selon votre chance. Grâce à tous ces éléments à bien avoir à l’esprit, à l’attention qu’il demande (et qu’il reçoit), Richesses du monde est un jeu de plateau indéniablement bien rythmé. Signalons ici que la durée d’une partie peut beaucoup varier, les 45 minutes annoncées pouvant vite devenir deux heures.
D’autres subtilités sont au programme du jeu, comme la possibilité de créer des alliances, un véritable principe d’association qui pourra retourner bien des situations. Au final, Richesses du monde mérite bel et bien sa réputation de grand classique du jeu de société. Les parties sont endiablées, très vite les coups de vice s’enchaînent et pimentent l’ambiance. Ajoutons à ce joli tableau une tendance à éduquer sur le sujet des matières premières (même si certaines estimations nous ont paru un peu sous-évaluées), ainsi que la présence d’énergies propres (hydrauliques, éoliennes, solaires) toujours bienvenues pour sensibiliser à ce sujet, et vous comprendrez qu’on recommande chaudement ce Richesses du monde.
Richesses du monde, un jeu de société édité par Lansay, au prix de 30.99 euros.