Caractéristiques
- Titre : Premières vacances
- Réalisateur(s) : Patrick Cassir
- Avec : Camille Chamoux, Jonathan Cohen, Camille Cottin, Jérémie Elkaïm...
- Distributeur : Le Pacte
- Genre : Comédie
- Pays : France
- Durée : 1h42
- Date de sortie : 2 janvier 2019
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Une comédie qui se moque des travers des bobos et des parisiens
Se moquer des travers des parisiens et des bobos dans une comédie romantique peut-il faire un bon film ? Premières vacances repose en effet tout entier sur ce concept : deux trentenaires se rencontrent sur Tinder et décident sur un coup de tête de partir en Europe de l’Est ensemble. Elle se présente comme une artiste anti-conformiste (en réalité très bobo) tandis que lui, peu adepte des mauvaises surprises, ne jure que sur la sécurité et le confort du luxe. Leur relation naissante résistera-t-elle à cette épreuve ? Si le scénario est mince, l’intrigue promettait en tout cas un enchaînement de scènes jouant sur le comique de situation et le choc entre ces deux personnalités à priori opposées.
Le résultat n’est pas déplaisant, mais ne parvient malheureusement jamais vraiment à surprendre. Si les gentilles petites piques à l’égard des bobos font souvent mouche — elle adore les plans B en Europe de l’Est et ne fait attention à la situation des pays où elle se rend que lorsque cela l’arrange — et que le personnage de Jonathan Cohen révèle de manière inattendue une certaine tendresse qui le rend touchant derrière ses dehors d’insupportable fils à sa maman, on a souvent l’impression que le film avance sur des rails et dévie bien peu de sa trajectoire annoncée. Comme l’on peut s’y attendre, les différences qui font tout le sel du couple dans les premiers temps entraîneront d’inévitables frictions lors des vacances lorsque l’une souhaite dormir chez l’habitant et le second rester à l’hôtel, ou que l’un préfère les routes balisées aux chemins de travers tandis que l’autre n’est que spontanéité.
Sympathique mais sans surprise véritable
Du contraste venant des changements de décor successifs au partage de l’intimité qui peut devenir gênant dans certaines circonstances, Patrick Cassir n’oublie rien pour ce premier long, si ce n’est un petit grain de folie, plutôt absent ici. Alors certes, on a droit à un saut depuis un train de campagne ou des mésaventures dans une auberge ou un Airb’n’b, mais rien qui ne surprenne véritablement au final, ce qui est bien dommage, car, tout sympathique qu’il soit, on oubliera Premières vacances assez vite après l’avoir vu.
Reste un duo d’acteurs suffisamment doués pour ne pas nous rendre foncièrement insupportables ces personnages volontairement assez irritants par moments, et une écriture qui évite généralement le niveau pipi-caca (et en fait une utilisation juste lorsque c’est le cas) pour croquer les petits et grands travers du trentenaire parisien, sans pour autant faire preuve de mépris. On serait même tentés de dire qu’il y a une certaine part d’auto-dérision dans Premières vacances, des éléments qui sentent le vécu. Ce qui, à l’heure des comédies lourdingues aux retournements parfois saugrenus, n’est pas désagréable, loin de là. On aurait simplement apprécié de ne pas nécessairement voir tout le temps où l’intrigue nous embarque, afin de mieux apprécier le voyage.