Caractéristiques
- Titre : Le Mans 66
- Titre original : Ford v. Ferrari
- Réalisateur(s) : James Mangold
- Avec : Christian Bale, Matt Damon, Jon Bernthal, Caitriona Balfe, Noah Jupe et Tracy Letts.
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Genre : Biopic, Drame
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 153 minutes
- Date de sortie : 13 Novembre 2019
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Un biopic maîtrisé
On avait quitté James Mangold avec l’excellent Logan, qui était le chant du cygne de Hugh Jackman au personnage culte de Wolverine. Il revient ici avec un nouveau film, lequel raconte l’histoire vraie qui a conduit l’ingénieur automobile visionnaire américain Caroll Shelby à faire équipe avec le pilote de course britannique surdoué Ken Miles. Bravant l’ordre établi, défiant les lois de la physique et luttant contre leurs propres démons, les deux hommes n’avaient qu’un seul but : construire pour le compte de Ford Motor Company un bolide révolutionnaire capable de renverser la suprématie de l’écurie d’Enzo Ferrari sur le mythique circuit des 24 heures du Mans en 1966… Que vaut le film?
Le scénario de Jez et John-Henry Buttenworth, accompagnés de Jason Keller, est adapté du livre Go Like Hell de A.J Baime, paru en 2010. Précisons le tout de suite, Le Mans 66 se concentre sur deux personnages clés de l’histoire, de la rivalité entre Ford et Ferrari. À savoir Caroll Shelby et Ken Miles. Le premier est un ancien pilote, qui devint ingénieur. Et le second est un pilote de génie. Ces deux personnes sont aussi différentes que complémentaires. L’un est calme comme l’autre peut être survolté et n’écoutant personne. Et pourtant, leur amitié est le moteur du long métrage. Ils devront tous les deux mettre de côté certains traits de leur caractère et évolué pour atteindre leur but. C’est là que le scénario est le plus réussi.
On découvre aussi les coulisses des écuries. Ford doit évoluer. Le président Henry Ford II veut s’inscrire dans les grandes courses automobiles. Et on voit que certains « costumes cravates » mettaient des bâtons dans les roues des concepteurs, ce qui provoqua plusieurs échecs. Évidemment, que serait un biopic automobile sans parler de courses et de voitures ? De ce côté là, on est aussi servi avec Le Mans 66. Que l’on soit expert dans ces domaines ou que l’on y connaisse rien (comme votre serviteur), tout est fait pour que l’on ne soit pas perdu par des explications trop technique. Un scénario carré et classique.
Un réalisation carré mais sans intensité
Côté réalisation, James Mangold fait du quasi-tout bon. Sa réalisation est carré et plutôt très bonne. Sauf lors des courses de voitures. Cela reste très classique, mais surtout cela manque quand même d’intensité. C’est le seul vrai bémol de Le Mans 66. On retrouve aussi le côté western que le réalisateur affectionne, surtout dans la lumière avec la photo de Phedon Papamichael qui avait fait la direction photo de 3h10 pour Yuma pour Mangold. Le montage s’avère plutôt bon. Les deux heures et trente trois minutes de durée passent rapidement. Il n’y a pas de temps mort. La musique de Marco Beltrami et de Buck Sanders est des plus classiques. Sans être des plus magistrales, elle fait le travail.
Côté casting, c’est du tout bon. Matt Damon (Bienvenue à Suburbicon) se révèle très bon dans le rôle de Caroll Shelby. Toujours calme et sérieux. Une interprétation solide. Christian Bale (Hostiles) est excellent dans le rôle de Ken Miles. La performance de l’acteur méritait, au moins, une nomination aux Oscars. Caitriona Balfe (la série Outlander) offre aussi une performance solide dans le rôle de Mollie Miles. On la voit peu sur grand écran, mais cela évoluera surement après cette interprétation. Le casting est complété par les solides performances de Jon Bernthal (Les Veuves), du jeune Noah Jupe et de Tracy Letts. Au final, Le Mans 66 est un biopic classique, carré, servi par d’excellents acteurs mais qui manque d’intensité dans les scènes de courses.