Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Red Blue Games
- Editeur : Merge Games
- Date de sortie : 14 novembre 2019
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Sparklite, une aventure très plaisante
Sparklite vient donc s’ajouter à la longue, très longue liste des Roguelite sortis pendant la génération de consoles actuelles. Oui, ce style de jeu est sur-représenté, c’est indéniable, un peu à l’image des Third person shooters voilà quelques années, à l’époque de la Xbox 360 et de la PlayStation 3. Et comment en vouloir aux différents studios qui tentent leur chance ? Le genre ne demande pas des budgets infinis à la Red Dead Redemption 2 et, surtout, il se révèle tellement plaisant que les joueurs accrochent à la formule. Du coup, quand Red Blue Games, et son éditeur Merge Games (précisons ici que Just For Games s’occupe de la distribution au format physique), deux entités pour le moment modestes, se lancent dans l’aventure, on ne peut que comprendre la démarche. Surtout que celle-ci s’accompagne d’une bonne idée… La bonne idée de Sparklite, c’est l’envie de marier les codes du Roguelite et l’ambiance du jeu d’aventure 2D à la The Legend Of Zelda : A Link To The Past. Sur le papier voilà une intention des plus alléchantes, surtout en ces temps de nostalgie pour le jeu vidéo des années 1990. Encore fallait-il que Red Blue Games assure des fondements dignes de ce nom. Rassurez-vous, c’est le cas, notamment dans la gestion du scénario. Le soft vous propulse aux commandes d’Ada, une ingénieure qui, accompagnée par son fidèle robot, voyage à bord de son aéronef. En cours de pérégrination, le vaisseau est frappé par un tempête pour le moins remuante. Une avarie va expulser le duo, lequel se retrouve échoué sur les terres de Géodia. C’est à cet endroit que le Sparklite, une denrée très précieuse, se trouve en masse. Une raison de se réjouir ? Oui et non, car la région est, du coup, habitée par l’ignoble et pollueur Baron, qui envoie ses Titans sur place. Et vous vous en doutez : il vous revient de contrecarrer ses plans. Le récit, entièrement sous-titré en français, est intelligemment narré. En effet, on apprend au fur et à mesure, en fait au rythme d’Ada, les éléments importants de l’univers et de l’intrigue. Du coup, si l’on débute dans une sorte de brouillard, tout s’éclaircit au fur et à mesure. Sparklite va vous demander d’explorer, de combattre, de vous améliorer… et vous pousser à la défaite. La caméra fait immédiatement penser aux jeu d’aventure, ou aux Action-RPG d’autrefois, tout comme le système de combat. S’il reste basique, Ada martelant sa grosse clé à molette à volonté, on ne peut que féliciter Red Blue Games pour avoir soigner aux possible la prise en mains : l’avatar répond au doigt et à l’oeil, et c’est très agréable. Tant mieux, car la jeune femme va en voir, du pays. Géodia se divise en cinq régions, générées de manière procédurale (avec tout de même pas mal de segments qui se répètent). Il va falloir farfouiller afin de récupérer des Sparklite, mais aussi dans le but de débarrasser chacun de ces endroits des Titans qui y ont élu domicile. Ces derniers donnant lieu à des combats de boss assez savoureux, surtout pour les trois derniers. Mais ne croyez pas que ce sera du tout-cuit.
On ne veut pas quitter Géodia si vite…
Si les cinq régions qui composent Géodia sont générées procéduralement, ce n’est pas pour rien. En effet, Sparklite va vous opposer à l’échec, et ce dès les premières minutes de l’aventure. À chaque fois que vos coeurs (une référence évidente à The Legend Of Zelda) sont réduits à néant, Ada est renvoyée vers sa base, un HUB qui permet de faire évoluer l’avatar de différentes façons. Les Sparklite que vous avez récupérés pourront servir à rendre le personnage plus résistant, améliorer l’équipement ou acquérir de nouveaux objets. Cette sensation de devenir de plus en plus fort suite à l’échec renvoie évidemment au Roguelite, et le jeu trouve le bon équilibre dans cette recette : même si on a ragé sur quelques runs, on est toujours contents de rentrer au HUB, ce qui pousse au nouvel essai. Signalons ici que le jeu peut être parcouru en coopération avec un second joueur, lequel incarnera le robot qui accompagne l’héroïne. Sa tâche sera principalement d’aider dans les énigmes, et de récupérer des Sparklite ici ou là. Tout cela aurait pu, aurait même dû donner l’une des plus belles surprises de cette fin d’année. Hélas, si Sparklite est un bon petit jeu, il ne gravit pas la dernière marche vers les sommets. En cause, une durée de vie rikiki pour un jeu du genre : il nous a fallu un peu plus de sept heures pour liquider le baron, sans oublier de pousser les améliorations du HUB au maximum. Et le tout en prenant notre temps. C’est trop léger, voire même déceptif car l’on sentait encore l’envie de parcourir cet univers. De plus, ne comptez pas sur une quelconque rejouabilité : une fois terminé, le soft ne propose aucun bonus, aucun mode de difficulté ajouté, pas de donjons secrets, rien. Quel dommage, et nous espérons que Red Blue Games aura de la suite dans les idées, c’est dommage de quitter Géodia aussi rapidement. Ce souci de durée de vie ne fait pas oublier la très séduisante direction artistique. Oui, l’on reconnaît de suite des éléments de The Legend Of Zelda : A Lnk To The Past, comme ces arbres ou ces couleurs typiques. On apprécie aussi le character design, ainsi que la gestion des différents effets, jamais envahissants. Tout juste pourra-t-on regretter un certain classicisme des environnements. Techniquement, le soft se tient remarquablement bien : nous n’avons pas remarqué le moindre bug, et pas une seule baisse de la fluidité. Aussi, signalons des menus clairs, notamment pour l’inventaire. Côté sons, les musiques signées Dale North et Kevin Mabie cultivent l’appel de l’aventure avec talent. Par contre, le bruitage de l’impact de l’arme avec les ennemis est un peu lourdingue.
Note : 14/20
Sparklite est typiquement ce genre de découverte que l’on peut conseiller sans hésiter, du moins si vous appréciez les codes du Roguelite. Malheureusement, le jeu passe juste à côté d’une note encore plus élevée, et d’un coup de coeur, à cause d’une durée de vie décevante, on aurait aimé y jouer beaucoup plus longtemps. Cependant, cela ne doit pas faire oublier les forces de ce titre si charismatique : une prise en mains au poil, un univers intéressant et une direction artistique qui réjouira les amateurs de The Legend Of Zelda : A Link To The Past. Espérons qu’une suite, plus massive, soit au programme…