Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Mooneye Studios
- Editeur : Mooneye Studios
- Date de sortie : 22 novembre 2019
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Lost Ember se destine à ceux qui aiment explorer et s’émerveiller
Sorti en plein milieu de la grande bataille des grosses productions de fin d’année, Lost Ember a tout de même réussit à retenir l’attention des amateurs de jeux un peu différents. Développé par Mooneye Studios, une toute jeune entité allemande dont le soft ici testé n’est autre que le premier, ce titre a effectivement tout de la belle respiration, alors que l’ambiance de décembre était plus à la frénésie. Avec certes un peu de retard (les journées ne sont, hélas, pas extensibles à volonté), on s’est plongé dans cette aventure présentée comme relaxante, et ce fut un bon moment.
Lost Ember, c’est tout autant un voyage qu’une histoire à découvrir. Cette dernière est très importante dans le trip proposé par Mooneye Studios, et l’on ne peut que conseillé d’y être attentif. Le joueur incarne une louve, mais pas n’importe laquelle. Elle est en fait le vaisseau d’une âme qui n’a pu trouver le chemin de la Cité de la Lumière. Vous l’aurez deviné, le but de notre avatar va être d’y parvenir, et pour cela il sera aidé par une sorte petite fée rougeoyante, ce qui ne manquera pas de rappeler le duo de The Legend Of Zelda : The Twilight Princess. Pendant cette épopée, il faudra faire face à des résurgences, des souvenirs bien enfouis qui refont surface, lesquels vont nous révéler, sans grand renfort de dramatisation excessive, le passé de celle qui est devenue louve. Le récit trouve un bon équilibre entre le palpitant et le calme, ne force pas dans un sens ni dans l’autre. S’en dégage une jolie sensation paisible, qui ne nous quittera pas du début à la fin. Signalons ici que le titre propose des sous-titres en français, et c’est une décision bien agréable.
Lost Ember n’est pas un walking simulator, mais un jeu d’aventure à forte emphase sur l’exploration. S’il ne faut pas s’attendre à des zones gigantesques, les environnements successifs se font idoines pour qui veut laisser libre court à son esprit baroudeur. Les territoires sont fait pour souligner l’idée principale du jeu : la possibilité de contrôler un autre animal. En effet, la louve a le pouvoir de se projeter dans une des quinzaines d’espèces qu’elle croisera, afin d’en exploiter les capacités, avant de revenir à son état normal. Par exemple, pourquoi ne pas prendre les commandes de cet oiseau afin d’atteindre une place en hauteur ? Vous faufiler dans une faille ? Très bien, recherchez une sorte de ragondin, il fera l’affaire. Sonder les abysses sans pouvoir y respirer ? Pas de soucis, ce poisson vous rendra service. La mécanique pourrait faire un peu sèche, mais heureusement Mooneye Studios l’a véritablement pensée en fonction de l’exploration, et de nos besoins. Ainsi, il va parfois falloir véritablement rechercher l’animal idéal à la situation, sans trop forcer non plus, et cela ajoute un peu de piment à l’expérience.
Parfois enchanteur, mas techniquement imparfait
Pour le reste, Lost Ember fait dans l’abordable à destination d’un très large public. Chacune des espèce a droit à une action secondaire. Mais c’est parfois inutile, comme le fait de manger des baies. Autrement, on cherche à avancer vers la prochaine zone, mais non sans explorer celle que l’on vient de découvrir. D’ailleurs, le jeu va très certainement plaire aux amateurs de chasse aux objets à collectionner : les environnements en proposent des tonnes, et votre carnet de route décrira pas mal d’éléments rencontrés. Votre dévoué serviteur étant du genre à aimer préciser un univers, cela a fait mouche, mais sachez tout de même que cela peut parfois devenir presque aussi exagéré que la chasse aux étoiles de Super Mario Odyssey : il y en a partout, et pas toujours du genre à valoriser la trouvaille. Alors oui, cela rythme plutôt bien le jeu entre deux recherches de souvenirs, mais attention à ne pas s’écoeurer non plus.
Ce que réussit le mieux Lost Ember survient malheureusement trop rarement : cette impression très vivifiante de découverte. Pour la troisième fois, citons un jeu de Nintendo avec The Legend Of Zelda : Breath Of The Wild. Calmez-vous, on est très, très loin d’atteindre le niveau de ce chef-d’oeuvre absolu. Mais on apprécie de grimper sur une colline, de scruter autour de nous et de trouver le prochain lieu intéressant à visiter. Alors certes, ça reste rare, et jamais dans la dimension saisissante de ce qu’a pu vivre Link, mais la louve vous réserve tout de même quelques bons instants de ce genre. Côté durée de vie, on est aussi dans du plus humble : tablez sur huit heures pour le boucler en prenant votre temps, et doublez dans le cas où vous seriez du genre à viser le 100%.
Oui, Lost Ember est un jeu qui ne manque pas de qualités. Par contre, il faudra faire avec une technique assez bancale, voire parfois carrément en-dessous des attentes. Signalons ici que le test a été effectué sur une PlayStation 4 standard, le constat pourra être différent sur une Pro. En cause, deux éléments. Tout d’abord la fluidité, qui joue aux montagnes russes quand les environnements gagnent en grandeur. On a parfois été réellement gêné par ce framerate toussotant, ce n’est donc pas un simple détail. Aussi, quelques bugs d’affichage sont apparus à quelques occasions. Ici, on est plus dans le domaine de l’oubliable, contrairement aux plus enquiquinants soucis de collision. Clairement, le soft pourra se perfectionner si Mooneye Studios ne déçoit pas dans le suivi, par le biais de mises à jour. Par contre, la direction artistique est un véritable délice. Il se dégage de ce titre une ambiance envoûtante, poétique, bien aidée par une utilisation intelligente du mixage sonore. Enfin, les compositions, signées Craig Conner et Will Morton, jouent un grand rôle dans l’émotion parfois dramatique qui se dégage du parcours de la louve.
Note : 15/20
Lost Ember est l’une des belles surprises de la fin d’année 2019, passée un peu inaperçue à l’ombre des grosses productions. On pourra regretter sa technique pour le moment très imparfaite (en espérant de futures MAJ qui adoucissent ce constat), mais l’intérêt de cette expérience ne s’en trouve pas trop entaché. Au fil des résurgences, la louve découvre de nouveaux territoires, et le joueur tient de quoi s’émerveiller. Ces moments restent certes assez rares, mais on ne les oublie pas. On a aussi été étonné par la solidité du gameplay, bien plus développé que ce qu’on peut trouver dans un walking simulator, ce que le titre n’est pas. Au final, on sort de cette aventure avec de jolis souvenirs à l’esprit.