[Test] Tamashii : l’un des jeux les plus bizarroïdes de 2019

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Vikintor
  • Editeur : Digerati
  • Date de sortie : 18 décembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Dans le genre angoissant, Tamashii se pose là

image gameplay tamashii
L’imagerie de Tamashii installe une ambiance bien glauque.

Tamashii est l’une des parutions les plus étonnantes de cette fin d’année 2019, une période qui nous aura décidément séduit de par sa propension à allier les grosses productions classiques à d’autres jeux plus courageux. Là, il faut bien se l’avouer, on aborde un cas qui a tout de spécial. Nous reviendrons plus bas sur le concept et l’ambiance, deux éléments déjà bien gratinés, mais alors les dates de sorties calées aux 24 et 25 décembre, respectivement sur Xbox One et Nintendo Switch, c’est un bien joli coup de la part du studio brésilien Vikintor, ici édité par Digerati. S’apprêter à fêter Noël aussi fièvreusement que joyeusement, et télécharger un soft aussi porté sur le glauque, c’est effectivement assez cocasse. La version que nous testons ici, sur PlayStation 4, est disponible depuis le 18 décembre, mais tout de même ça nous paraissait un détails rigolo. Profitez bien, ce sera le dernier.

Car Tamashii n’est pas du genre à vous faire travailler les zygomatiques. Sauf si vous êtes du genre à rire pour exprimer vos craintes. Se plaçant clairement dans le genre du puzzle platformer, si apprécié des développeurs indépendants (on peut même rappeler que les jeux indés ont connu leur démocratisation avec Braid), le titre déploie un univers pas spécialement flippant, mais plutôt malaisant, voire dérangeant. Le joueur incarne un mystérieux avatar, créé par une non moins étrange divinité. Celle-ci nous charge de pénétrer dans un temple malsain, et d’y combattre ce qui se présente comme la source du mal, au sein de cet univers. On en apprendra un peu plus au cours du cheminement, mais pas énormément. Comme souvent, et c’est réussit ici, c’est surtout l’imagerie qui va nous intimer son propre scénario : pas besoin qu’on nous dise que notre personnage se sent mal, puisque nous le ressentons au plus profond. Notons que le jeu est sous-titré en anglais, et en brésilien. Pas de français au programme, mais aucun des textes, peu nombreux, ne vous posera problème.

Tamashii se présente comme un hommage à d’obscures jeux japonais des années 1980 et 1990. Très franchement, votre dévoué serviteur n’a pas perçu les références. On doit plutôt parler d’un jeu de plateforme à forte emphase sur les puzzles. Le principe est on ne peut plus simple : notre avatar a la capacité de se créer un clone limité dans le temps. Ce qui sera exploité de différentes manières par des casses-têtes efficaces, sans non plus nous poser trop de problèmes. La difficulté n’est pas trop élevée, ce qui rend le soft certes abordable, mais pas sans une dose de challenge tout de même parfois gratiné. On pense à ces quelques segments qui nous demandent de multiplier les clones et d’effectuer des sauts millimétrés. Ou encore ces phases de boss, qui mettront à rude épreuve vos réflexes. Et si vous n’êtes pas certains de votre skill, n’ayez crainte : Vikintor a pensé à une fonction de slow motion, qui facilite grandement la tâche.

Une durée de vie courte comme seul regret

image test tamashi
Les puzzles sont plutôt abordables, quand on a compris la mécanique.

Tamashii n’est pas un jeu à la durée de vie imposante. Il nous aura fallu à peine trois heures pour en voir la fin, en prenant le temps de bien savourer toutes les salles étranges que les différents nivaux nous réservent. Ce qui pourra paraître peu pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se replonger dans un soft après l’avoir terminé, même en le rushant. Par contre, ça ne veut pas dire que le contenu est pauvre, ou que l’expérience s’en trouve amoindrie. Tout d’abord, la rejouabilité est importante : on vous recommande de ne surtout pas louer le mode Difficile, qui réserve quelques surprises. Aussi, le cheminement est bourré de secrets et d’easter eggs, on vous en laisse la surprise. Enfin, pour les plus fadas, sachez qu’il existe un Time trial/Score attack que l’on a trouvé bien exigeant. C’est une bonne chose, et cela termine de rendre cette expérience abordable pour le plus grand nombre, que vous soyez novices ou hardcore.

Tamashii brille de par sa direction artistique bourrée de références. On pensera évidemment à Hans Ruedi Giger, tant certains environnements suintent cet esprit cauchemardesque dont l’artiste suisse avait fait sa spécialité. On pensera aussi à Kazuo Umezu (dont on vous conseille fortement L’École Emportée, au passage) pour certaines expressions angoissantes, ou son fils spirituel Junji Ito et son incontournable Uzumaki. Cela ne signifie pas que Vikintor n’impose pas sa propre patte. Elle se remarque particulièrement dans certaines salles spéciales, dont le principe d’attraction horrifique rappelle le concept de certains passages de Silent Hill 2. Techniquement, le soft ne faiblit jamais dans sa fluidité, et c’est bien normal : on fait face à du pixel art assez basique. Quant à la musique, elle reste tout du long dans son rôle d’accompagnatrice morbide de ce qu’on voit à l’écran. Cela manque d’un thème plus fort que les autres, mais le résultat reste idéal pour l’ambiance.

Note : 15/20

On a terminé de tester Tamashii avec les yeux écarquillés, étonnés que nous étions par cette expérience aussi bizarroïde que plaisante à jouer. On pourra lui reprocher une durée de vie assez faible, contrebalancée par une bonne rejouabilité si vous êtes amateurs de seconds voire troisième runs. Cela manque peut-être d’ampleur, mais l’expérience nous a tout de même marqué, principalement grâce à une atmosphère étrange, parfois carrément dérangeante. Voilà qui a fait mouche.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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