Caractéristiques
- Titre : The King's Man : Première Mission
- Titre original : The King's Man
- Réalisateur(s) : Matthew Vaughn
- Avec : Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Rhys Ifans, Matthew Goode, Tom Hollander, Harris Dickinson, Daniel Brühl, Djimon Hounsou et Charles Dance
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Action, Espionnage
- Pays : Etats-Unis, Angleterre
- Durée : 131 minutes
- Date de sortie : 29 décembre 2021
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un préquel qui développe bien l’univers de la saga…
Après Kingsman : Services Secrets en 2014 et Kingsman : Le Cercle d’Or en 2017, voici le préquel de la saga, The King’s Man : Première Mission, en attendant le troisième volet qui sera tourné début 2022. Toujours co-écrit et réalisé par Matthew Vaughn, le film raconte comment a été créée l’agence. Lorsque les pires tyrans et génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans…
Le scénario se déroule donc entre 1914 et 1918, lors de la Première Guerre Mondiale. Le duc d’Oxford ne veut pas que son fils aille à la guerre et cela entraîne des tensions entre les deux. Cette relation va être le moteur du film avec, en arrière-plan, la création de l’agence et d’un univers qui se sert de personnages historiques de façon amusante.
Le script a la même construction que les deux premiers films avec, évidemment, un retournement de situation à la fin du second acte pour donner la motivation à l’un des personnages pour l’acte final. Le problème du scénario, c’est que le rythme de celui-ci est un peu chancelant. Le premier et le second acte sont assez lents. Oui, il faut développer les personnages, l’univers, l’intrigue etc. et, de ce côté, c’est plutôt bien fait, mais certaines scènes sont des redites d’autres que nous avons pu voir quelques minutes plus tôt, ce qui est un peu dommage. Du coup, l’ennui se fait un peu sentir…
… mais avec des défauts narratifs…
Le scénariste/réalisateur a sûrement voulu trop en mettre et cela se ressent dans la narration, qui manque de fluidité. On reconnaît tout de même que ce préquel n’est pas juste là pour montrer comment Kingsman a été créé, mais aussi pour continuer à développer cet univers, étoffer des personnages et comprendre leurs motivations pour créer l’agence. Il est aussi dommage que les scènes d’action soient aussi mal réparties dans le long-métrage. En termes de narration, vous l’aurez compris, cet opus est le plus faible. Peut-être qu’en allégeant un peu celle-ci, cela l’aurait rendu plus digeste.
Du côté de la réalisation aussi, ce n’est pas parfait. Si Matthew Vaughn connaît bien son univers et l’esthétique de celui-ci (on retrouve bien sa patte, qui est retranscrite dans les années 20), du côté des scènes d’action, il n’a pas la même maestria que pour les deux premiers opus. Il n’y a pas de faux plan-séquence emblématique et, malgré une bonne chorégraphie des combats ou fusillades, on sent qu’il manque un petit plus au niveau technique pour que cela rende vraiment bien. Parti pris du réalisateur ou manque d’inspiration ?
…Et une réalisation assez mitigée
Pour le reste, les effets spéciaux sont de qualité. Pour la musique, Henry Jackman laisse sa place à Matthew Margeson et Dominic Lewis et, si les deux compositeurs reprennent le style de Jackman adapté aux années 1910, on sent tout de même vraiment la différence. Les costumes et décors sont bien reconstitués pour une bonne immersion dans The King’s Man : Première Mission. Enfin, les 2h11 de durée passent assez lentement au début, en raison des problèmes de dramaturgie et de rythme mentionnés plus haut mais, à partir de la moitié du film, cela s’arrange.
Concernant le casting, Ralph Fiennes (Mourir Peut Attendre) est très bon dans le rôle du Duc d’Oxford, mais on sent qu’il est assez limité pour les scènes d’action et c’est assez dommage. Gemma Arterton est amusante dans le rôle de Polly, avec son humour très british elle fait mouche à chaque fois. Rhys Ifans (Snowden) est hilarant dans le rôle de Raspoutine. Il cabotine, mais c’est pour notre plus grand plaisir et on sent qu’il a pris du plaisir à jouer le personnage. Le casting est complété par les bonnes performances de Matthew Goode, Tom Hollander, Harris Dickinson, Daniel Brühl, Djimon Hounsou (Captain Marvel) et Charles Dance.
The King’s Man : Première Mission est l’opus le plus faible de la saga, mais il développe bien l’univers et ses personnages. Cela reste, malgré ses défauts évidents, un bon divertissement. On espère cependant que la barre sera vite relevée avec le troisième opus de la saga.