Caractéristiques
- Titre : Le Goût des Merveilles
- Réalisateur(s) : Eric Besnard
- Avec : Virginie Efira, Benjamin Lavernhe, Lucie Fagedet
- Editeur : TF1 Vidéo
- Date de sortie Blu-Ray : 19 Avril 2016
- Date de sortie originale en salles : 16 Décembre 2015
- Durée : 97 minutes
- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 4/5
La photographie très colorée de Philippe Guilbert (Un Français, Disparue en Hiver) est respectée avec ce master propre dans tous les domaines. Les rares plans de nuit sont cependant un peu en deçà, mais rien de gênant.
Son : 5/5
Trois pistes françaises sont à disposition du spectateur : une 5.1 Dolby Digital et une 2.0 Dolby Digital. On préfère la première, qui dispose d’un meilleur relief, mais la seconde reste tout à fait écoutable. Les voix ressortent bien et ne sont jamais supériorité du reste. Bel équilibre et c’est tant mieux, la bande originale signée Christophe Julien (qui signait déjà le Mes Héros d’Eric Besnard) est un régal. La troisième piste est une Audiodescription, toujours un contenu à saluer. Notons la possibilité de sous-titres pour sourds et malentendants.
Bonus : /
Aucun bonus au programme.
Synopsis
Au cœur de la Drôme provençale, Louise élève seule ses deux enfants et tente de préserver l’exploitation familiale. Un soir, elle manque d’écraser un inconnu au comportement singulier. Cet homme se révèle vite différent de la plupart des gens. Et sa capacité d’émerveillement pourrait bien changer la vie de Louise et de sa famille.
Le film
La carrière d’Eric Besnard prend une dimension intéressante. Après un ratage artistique comme 600 kilos d’or pur, beaucoup aurait jeté l’éponge, mais pas lui. Sûr de ses forces et de sa plume, Besnard a notamment scénarisé Made In France, le réalisateur a remonté la pente avec un Mes Héros bien meilleur, et réalise Le Goût des Merveilles en 2015, un film qui le révèle d’une bien belle manière.
Le Goût des Merveilles aborde un sujet qui n’a pourtant rien d’original au cinéma : l’autisme qui, bien souvent, cache un potentiel hors du commun. On pense évidemment à Rain Man, qui d’ailleurs a aussi cette ressemblance avec le film d’Eric Besnard : un personnage principal surdoué en mathématique. Mais la comparaison s’arrête là, Le Goût des Merveilles s’avère très vite être un film bucolique, qui aime à développer son récit de sorte à mettre en valeur la beauté de ce qui entoure les personnages. Car tout le sujet de l’œuvre est là : ouvrir les yeux, découvrir l’autre, le cadre, leur faire confiance pour mieux prendre goût à la vie.
Louise, incarnée par une Virginie Efira bien dans son rôle, vient de perdre le père de ses deux enfants. Elle doit se battre pour continuer à exister, et faire perdurer l’héritage laissé par l’homme qu’elle a perdu définitivement. C’est là qu’apparaît l’élément pour une fois pas perturbateur mais formateur, en la personne de Pierre, interprété par le solide Benjamin Lavernhe. Une rencontre quelque peu incongrue qui va être le point de départ d’un vrai travail de deuil, alors que Louise n’en est plus au stade de l’effondrement mais de l’acceptation. Beaucoup de symbolisme dans Le Goût des Merveilles, et cela s’accorde très bien avec un récit classique mais très agréable.
Le scénario du Goût des Merveilles est réglé comme du papier à musique. Les conflits pointent le bout de leur nez juste quand il le faut pour garder le spectateur en alerte, et l’intrigue amoureuse évite le piège de la prépondérance. Eric Besnard laisse son film respirer, notamment en faisant des superbes décors naturels de la Drôme un personnage à part entière. Le tout forme une cohérence, une force d’évocation qui fait de ce Goût des Merveilles un film qui déborde de beaux sentiments et de sensibilité.