Caractéristiques
- Titre : La Tour du Diable
- Titre original : Devils Tower
- Réalisateur(s) : Jim O'Connolly
- Avec : Bryant Haliday, Jill Haworth, Anna Palk
- Editeur : Artus Films
- Date de sortie Blu-Ray : 7 juin 2016
- Date de sortie originale en salles : 19 mai 1972 (Etats-Unis)
- Durée : 89 minutes
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- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 4/5
Voilà une bien belle surprise que ce master, certes imparfait mais proposant une netteté, une définition, au-delà de ce à quoi l’on peut s’attendre pour ce genre de péloche bis. Mis à part quelques plans, cette édition est un plaisir inespéré pour les yeux. Bien joué Artus !
Son : 4/5
La Tour du Diable est proposé en version française et originale sous-titrée dans la langue de Molière. Toute les deux profitent d’un Dolby Digital 2.0 propre même si, étonnamment, la version anglaise est moins bien équilibrée. Cela reste d’une belle qualité, avec un léger souffle mais rien de gênant. A noter un doublage en français pas ridicule.
Bonus : 4/5
Un documentaire de 25 minutes, intitulé « Derrière la Brume » et animé par Eric Peretti. Un intervenant pointu, qui rentre dans les détails du casting et des producteurs. C’est tourné sans moyens mais plein d’une volonté de faire la lumière sur ce film. Une belle initiative à souligner.
Synopsis
Sur la petite île de Snape Island, perdue au large de l’Écosse et où se dresse un unique phare, deux pêcheurs accostent et découvre le spectacle macabre de trois jeunes adolescents assassinés sauvagement. Seule survivante, Penny (Candace Glendenning), dans un état second, tue un des deux pêcheurs avant d’être maîtrisée et incarcérée dans un institut spécialisé. Son récit des évènements relate des faits de sorcellerie, d’envoûtement et de rituels macabres. Intrigués par une lance phénicienne très ancienne trouvée empalée dans le corps d’un des adolescents, une équipe de scientifiques décide de se rendre sur place à la recherche d’un trésor dédié à la divinité Baal.
Critique de La Tour Du Diable
Artus Films, l’un des meilleurs amis des Indiana Jones de la cinéphilie bis (on ne le répétera jamais assez : ces petits éditeurs font un boulot gigantesque pour l’histoire du cinéma), nous gâte en sortant La Tour Du Diable dans sa collection British Horror. Titre obscur même si clairement calibré pour exciter le fan de cinéma d’épouvante, un visuel magnifique sur le recto du DVD (ces yeux font penser à L’Au-Delà, de Fulci… mais 10 ans avant). Alors, en s’emparant de la galette, on se dit que l’on risque bien de découvrir une œuvre aussi oubliée que d’intérêt. Vérifions si cela se vérifie après visionnage.
La Tour du Diable se doit d’attirer votre attention si vous êtes du genre fan de cinéma horrifiant. Si, nous y reviendrons, le film souffre d’une petite baisse de régime juste avant la mise en place de son point culminant, tout le reste est un régal pour les amateurs de séries B. Il faut mettre l’accent sur l’ambiance de ce film, ce début qui nous prend à la gorge avec un jusqu’au-boutisme étonnant pour une réalisation de 1972. On verse dans la violence graphique, et surtout l’on remarque ce qui va devenir évident par la suite. En effet, des jeunes se font trucider à la chaîne par une entité dont on ne voit que la mimine malfaisante, et les armes blanches ont un rôle pour le moins important dans ce massacre. C’est très clair : La Tour du Diable est un de ces slashers avant l’heure, comme le fut l’excellent La Baie Sanglante (Mario Bavo, 1971).
La Tour du Diable développe une ambiance très plaisante, purement anglaise dans son rapport à l’énigme. Le début, ces plans plongés dans le brouillard qui rappelleront bien des choses aux amoureux des jeux Silent Hill (snif), nous plonge en milieu inquiétant alors que l’histoire se met rapidement en place. Si l’on est bien conscient de ne pas avoir à faire à un script ultra-fouillé, il contient tout de même assez d’éléments troublants pour intéresser le spectateur du début à la fin. Le côté ésotérique emmené par la recherche d’un trésor en rapport avec Baal, divinité diabolique, multiplie le champs des possibles avec malice, même si tout paraît un peu cousu de fil blanc. Seul véritable regret, quand La Tour du Diable doit commencer à dévoiler ce dont il retourne, le récit s’empêtre un chouïa, l’espace de quelques minutes, avant que cela ne reparte pour un point culminant qui renoue avec l’étonnante violence que l’on a pu observé lors de l’ouverture.
La Tour du Diable est une découverte comme on aimerait en faire plus souvent. Bien aidé par la mise en scène de Jim O’Connolly (réalisateur méconnu mais déjà à l’œuvre sur le sympathique La Vallée de Gwangi), le film n’hésite pas à verser dans un gore pour l’époque assez poussé, et un traitement de la sexualité frontal, pas moralement puritain comme les slashers ont pu parfois l’être par la suite. Le casting est pas franchement mémorable, encore que les comédiens rendent une prestation tout à fait honorable, et finissent de nous faire croire à cette histoire, à nous faire vivre un moment de plaisir bis qui ne se refuse pas. La Tour du Diable a tout de ces films de genre longtemps invisibles que l’on a plaisir à croiser la route…
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