Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Développeur : Sega
- Editeur : Sega
- Date de sortie : 24 janvier 2017
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- Note : 8/10 par 1 critique
Aux sources d’une licence passionnante
Sans doute l’une des séries les plus précieuses du Sega actuel, Yakuza est une licence qui ne cesse de nous surprendre depuis sa première itération sortie en 2005 (sur Playstation 2 à l’époque, cela ne nous rajeunit pas). Se permettant des digressions bienvenues à l’occasion d’épisodes non-canoniques, la saga qu’on appelle Ryu Ga Gotoku au Japon a posé ses valises à l’époque Edo (Yakuza Kenzan!), à celle de Bakumatsu (Yakuza Ishin!), ou nous a propulsé en pleine invasion zombie (Yakuza : Dead Souls). Aujourd’hui, et alors qu’on attend d’autres itérations pour cette année, on pense évidemment à Yakuza Kiwami, c’est l’épisode Zero qui nous intéresse. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un préquel à la série, donc direction… les années 1980 !
Histoire : 4/5
L’histoire de Yakuza Zero s’installe dans les années 80, et s’intéresse à Kazuma Kiryû, jeune yakuza donc et particulièrement bourru. Un soir, il répond favorablement à un mystérieux commanditaire qui lui demande, contre rémunération évidemment, de « secouer » bien comme il faut un homme à la dette trop en retard. Après avoir bien molesté le pauvre salary man, sur le lieu-même que le commanditaire a conseillé, Kiryû reprend sa vie de yakuza et s’en va rejoindre son frère de cœur dans une nuit de beuverie sans fin. Enfin si, dénouement il y a et il n’est pas agréable pour le jeune homme : il apprend, via un journal télévisé, que l’endetté qu’il a précédemment tabassé est décédé. Stupéfaction chez Kiryû, car le code d’honneur des yakuzas leur interdit expressément de tuer un civil. Immédiatement convoqué par son clan, le jeune homme se voit imposé d’aller se dénoncer, non sans avoir laissé un doigt pour marquer le coup. Seulement, Kazuma Kiryû s’estime accusé à tort, les éléments étranges étant trop nombreux, et il décide de quitter son clan. Jouant avec les notions du code d’honneur, et redevenu civil, le jeune homme entame une quête afin de laver son honneur.
Après un début en ligne droite et pas mal bavard, Yakuza Zero dévoile un sacré rebondissement, bien dans la veine de ce que la série sait proposer, et le jeu se divise alors en deux parties. Kazuma Kiryû d’un côté, dans son quartier de Kamurocho (en plein Tokyo), et le bien connu Gorô Majima de l’autre, qui gère un cabaret à Sotenbori (quartier de la ville d’Osaka). Le récit du titre est sans aucun doute l’un des tous meilleurs de la série, plein de twists parfois invraisemblables et flanqué d’un univers tout bonnement jouissif. Qui connaît la licence sait à quel point l’impression de faire partie non seulement d’une histoire mais aussi d’un véritable destin y est importante, et c’est ce que se tue à construire le jeu. Bonne nouvelle, c’est une réussite, et les histoires annexes deviennent très vite passionnantes à suivre. On citera, par exemple, l’un de ces premiers scénarios secondaires, qui nous emmène à poursuivre un voleur, dont le forfait est d’avoir subtilisé un jeu vidéo hyper attendu à un petit garçon. C’est plein d’humour et fondamentalement pas bête, enfin pas tout le temps car Yakuza Zero verse parfois dans le délire le sympathique.
Seule ombre au tableau, Yakuza Zero n’est pas traduit en français dans le texte. On est malheureusement habitué à ce constat, Sega refusant d’entendre parler d’autre chose que d’une localisation en anglais. Quel dommage, car même si un niveau moyen suffira pour comprendre les tenants et aboutissants du scénario, les textes sont tellement nombreux que cela n’aurait pas été un luxe que de proposer des écrits traduits dans la langue de Molière. Heureusement, le travail sur cette traduction anglaise est de très bonne facture, et garde la substantifique moelle inchangée. Pour se faire encore (un peu) pardonner, Yakuza Zero propose les doublages audio japonais d’origine, ce qui est un bon point pour la cohérence du soft.
Gameplay : 4/5
Yakuza Zero peut être décrit, un peu superficiellement, comme un beat’em all (donc évidemment en vue à la troisième personne) dans un monde ouvert. Concernant la première caractéristique, on retrouve toutes les bonnes idées que la série a expérimenté depuis des années. Axés sur le corps-à-corps, les combats sont liés à différents styles que vous pourrez apprendre tout au long du jeu. Il est évidemment possible de passer de l’un à l’autre, et chacun est évolutif : contre de l’argent sonnant et trébuchant, vous serez en position de vous offrir de nouvelles capacités, lesquelles ne sont évidemment valables que dans un style à la fois. Il va donc falloir bûcher pour atteindre une maîtrise parfaite de tous les arts martiaux à disposition. Ceux-ci s’exécutent avec fluidité manette en mains : un bouton pour un coup rapide, un pour une tatane plus lourde, un autre pour la chope, et un dernier pour l’esquive. Évidemment, des enchaînements et petites surprises se débloqueront via les évolutions, et vous comprendrez bien vite que celles-ci sont absolument nécessaires. Autre besoin, celui de garder un œil sur les quelques jauges à l’écran : celle de vie évidemment, mais aussi celle de style qui vous permettra de lâcher des coups spéciaux rapportant un max de biffetons.
Savoir bien se défendre dans Yakuza Zero est une nécessité, et les bandes de voyous vous le rappelleront à chaque coin de rue. Ces dernières forment donc un quartier, qu’il soit de Kamurocho ou de Sotenbori, et ils tiennent lieu de monde ouvert dans lequel les deux personnages vont devoir évoluer. Comme il s’agit de parties de ville, il ne faut pas s’attendre à des domaines qui s’étendent à n’en plus finir. Ces lieux sont bien cloisonnés et, en bon yakuza dans l’âme, Kiryû ne rentrera pas dans toutes les maisons pour y casser des jarres et récupérer des rubis (’nuff said). Cependant, il faut préciser que ces quartiers sont bourrés d’activités tout simplement indispensables, qui donnent au jeu une personnalité généreuse indéniable. On peut s’adonner à la danse sur piste, au baseball, au « reluquage » de vidéos coquines, aux jeux vidéo (cette mise en abîme !), bowling, karaoké, et bien d’autres choses qu’on vous laisse découvrir. Et Yakuza Zero, ou plus précisément le jeu vidéo japonais, sait parfaitement comment mettre en relief ces activités, leur donner une véritable importance. Ainsi, le menu de pause est l’occasion d’avoir accès à un carnet de quête qui recense une multitude impressionnante d’objectifs secondaires à atteindre. Il se dégage du jeu une certaine vaillance de gameplay, qui renouvelle sans arrêt l’intérêt. Et s’ajoute à cela une grosse partie de gestion bien fun, notamment un cabaret…
Technique et ambiance sonore : 4/5
Si le flou d’arrière plan est parfois un peu frustrant, et le chargement des textures légèrement longuet, on pardonne aisément cette anicroche à la vue du gros travail effectué dans le domaine de la reconstitution. Yakuza Zero décrochera les étoiles du ciel pour les plonger dans vos yeux, lesquels ruisselleront de larmes émues devant tant de précision. On exagère bien entendu, mais à peine : c’est absolument divin tant le jeu fourmille de détails savoureux, et ce même pour les non-japonisants. Quant aux animations, elles ont un petit côté daté dans leur manque de transition, mais c’était nécessaire afin de permettre un système de combat optimum. C’est donc une copie visuelle plus qu’honorable que rend le soft.
Notamment composé par Hidenori Shoji (Super Monkey Ball, F-Zero GX), la soundtrack de Yakuza Zero déborde d’énergie, et rappelle à quel point les bandes originales des jeux Sega apportent un peps mémorable. L’ambiance sonore des deux quartiers visités ne se contentent pas de la musique, on remarque toujours ce travail sur les bruitages, les sons qui sortent des magasins etc. Pour terminer ce constat enjoué, les voix japonaises sont tout simplement magistrales, et on n’imagine pas une seule seconde vivre ces aventures autrement que dans ce doublage originale.
Durée de vie : 5/5
Commencer Yakuza Zero, c’est se lancer dans un nombre d’heures de jeux impressionnant pour un soft de ce genre. L’histoire principale est déjà assez longue, mais alors si l’on ajoute toutes les missions annexes, et une quête des 100% qu’il nous paraît impossible de ne pas effectuer, alors on approche facilement la centaine d’heures passées sur Yakuza Zero. Précisons qu’un New game plus est au programme, et qu’il s’avère très, mais très conseillé…
Note finale : 17/20
Yakuza Zero remonte dans le passé sans ne laisser aucune plume dans le voyage. Si l’on regrette l’absence d’une localisation des textes en français (aller Sega, un effort !), tout le reste est soit au niveau des espérances, soit clairement au-dessus. On se régale d’un scénario purement dans le trip Yakuza, l’écriture des quêtes annexes reste soignée et apporte parfois une bonne dose d’humour savoureuse. Aussi, le contenu est carrément stratosphérique, avec des mini-jeux à maîtriser, des relations à nouer, des objectifs secondaires à ne plus savoir qu’en faire. Bref, c’est Yakuza Zero, c’est bonnard, et votre dévoué serviteur y retourne de ce pas.
Retrouvez aussi le test de Yakuza 6.