Caractéristiques
- Titre : Viral
- Réalisateur(s) : Henry Joost, Ariel Schulman
- Avec : Michael Kelly, Analeigh Tipton, Sofia Black D’Elia, Michael Kelly, Travis Tope, Machine Gun Kelly
- Editeur : Wild Side
- Date de sortie Blu-Ray : 1er mars 2017
- Durée : 92 minutes
- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 5/5
Viral est proposé dans un master pour le moins exemplaire. Tout est de l’ordre du nickel : définition, noirs, colorimétrie pas une trace de leasing à l’horizon. Le confort visuel procuré par cette galette est tout simplement impeccable.
Son : 5/5
Cette édition de Viral dispose de deux pistes en DTS-HD Master Audio 5.1 : en version original sous-titrée, et en français. Là encore, Wild Side (La danseuse, Vampires en toute intimité) nous livre du qualitatif, avec un mixage qui met bien en valeur les effets et n’étouffe jamais les voix. C’est devenu une habitude, on conseille bien plus la VOSTFR que le doublage français qui, s’il est dans l’ensemble plutôt bien interprété manque tout de même de peps.
Bonus : /
Aucun bonus, mis à part l’habituelle bande annonce.
Synopsis
2016. Le monde est subitement infecté par un mystérieux virus… Dans une petite ville des États-Unis, Emma et sa sœur Stacey découvrent horrifiées que les habitants contaminés se transforment en créatures féroces. Coupées du monde extérieur et prises au piège dans la ville, elles vont tenter de trouver un abri en attendant les secours. Mais le danger est partout…
Le film
Le film d’infectés, ce sous-genre que l’on pourra aisément qualifier de sur-usité depuis un moment, et qui pourtant réussi ponctuellement à nous surprendre. Viral, film produit par Blumhouse (Ouija : les origines), mise sur sa tonalité pour essayer de rejoindre ces quelques élus. La phrase d’accroche (« quelque chose vous ronge de l’intérieur« ) nous prévient, on est là face à un film qui, certes, développera son action pendant une épidémie, mais s’attachera à avoir en ligne de mire ses personnages. Un pressentiment qui, au final, s’avère juste.
Dès les premiers instants de Viral, le scénario, signé en duo par Christopher B. Landon (qui a signé les scripts de tous les Paranormal Activity à partir du second) et Barbara Marshall (qui officia sur la série Terra Nova), pose les bases de ce que deviendra le film : une œuvre à l’incontestable saveur teenager. Bien entendu, le fait que les personnages principaux aient l’âge d’être au lycée en est la première cause, d’ailleurs à ce niveau Viral ne fait pas vraiment dans la dentelle. Assez critique envers l’utilisation des nouvelles technologie (et pas anti-technologie, il y a là une forte nuance), qui font de certains jeunes de véritable carcasses cyniques, le métrage ne passe pas non plus à côté de la sempiternelle séquence de fête. Alors, Viral, un film balourd bourré de clichés ? Pas vraiment, voire pas du tout en fait.
Afin de ne pas trop dévoiler Viral, restons sur l’exemple de la fête en la replaçant dans son contexte. L’épidémie de vers énervés est désormais déclarée, et tout le (joli) patelin est assigné à résidence. L’autorité parentale moderne étant ce qu’elle est, bien évidemment tous les adolescents en rute réussissent tout de même à s’organiser une sauterie du genre bien bruyante, parce que c’est cool de bouger comme des sardines sur une musique techno assourdissante en se remplissant de bière bon marché façon binge drinking, le tout avec la possibilité de repartir avec un parasite comme coup d’un soir. Le spectateur de plus de vingt-cinq ans assiste à ce moment sans broncher, mais on ne peut s’empêcher d’être alarmé par la stupidité affolante des âmes à l’œuvre. Là où cela devient intéressant, c’est que le film est aussi interloqué par tant de crétinerie, et décide de la faire payer…
Viral n’est pas un film de teenagers qui pardonne tout à ces derniers. À l’image d’une partie du cinéma d’horreur, comme Halloween, les grands enfants en pleine mue, mais qui ont tout vu et tout vécu, vont devoir récupérer la monnaie de leur pièce, car après cet événement plus rien ne sera comme avant (comme l’annonce le visuel de l’affiche qui, s’il est mignon tout plein, spoile quand même pas mal) pour Stacey (Analeigh Tipton, vue dans Lucy) et Emma (Sofia Black-D’Elia, aussi dans Ben-Hur), les deux sœurs que l’on suit précisément. Alors oui, la tonalité adolescente peut parfois faire sourire, surtout dans les dialogues (qui passent mieux en version originale, cependant), mais il règne tout de même une atmosphère loin de se compromettre dans une sorte de mélange entre American Pie et 28 jours plus tard.
Viral a une vraie personnalité, elle n’est pas en position de nous faire sauter au plafond mais elle est indubitablement à l’œuvre. La relation entre les sœurs est mise en avant, parfois un peu lourde, mais cela apporte des respirations intimistes surprenantes, qui d’ailleurs permettent aux séquences plus mouvementées d’être mises en valeur. Le film est certes parfois maladroit, toute la problématique liée au père, par exemple, fait un peu pièce rattachée, et d’autres gonflent un récit qui aurait peut-être gagné à être plus direct. Aussi, Evan (Travis Tope, croisé dans Independence Day : Resurgence) est un personnage typiquement sous-écrit, dont le background pourtant intéressant passe à la trappe au profit de l’utilité du protagoniste pour faire avancer le récit. Dommage, même si ce n’est pas réellement gênant.
Mais Viral s’apprécie finalement bien plus qu’il ne déçoit, grâce à ce scénario pas dénué de qualités donc (auxquelles on ajoute les compositions signées Rob Simonsen), mais aussi de par sa propension à lâcher les chevaux à quelques endroits précis. L’horreur, c’est le dada d’un peu tout le monde dans cette œuvre, on pense plus particulièrement à Henry Joost et Ariel Schulman (Nerve) qui démontrent encore ici qu’ils ont un vrai talent pour faire monter la pression. Alors non, on ne s’en relèvera pas la nuit, mais Viral est assez distrayant pour assurant un bon moment frisson à un public assez large. Que demande le peuple ?