Culturellement Vôtre était invité à la soirée de lancement d’ArtJaws, un site qui fait le pari de faire se rencontrer l’art pop et le moderne, le tout sur une plateforme novatrice. C’est ainsi que, le 8 Décembre dernier, nous avons découvert non seulement cette nouvelle adresse web, mais aussi une partie des œuvres en vente.
Mais avant de rentrer dans le ressenti face à ce qu’on peut appeler une belle débauche d’art, il faut resituer un peu ArtJaws. Cette plateforme de vente d’art en ligne ne sort pas de nulle part, mais de l’esprit fertile d’Anne & Julien, fondateurs de la revue Hey ! Modern art & pop culture. Anne-Cécile Worms, toisième fondatrice, est quand à elle derrière la start-up Art2M spécialisée dans la production et la diffusion d’œuvres d’art numériques exclusives, ou sur-mesure. Comme vous pouvez le constater, les fondateurs d’ArtJaws articulent très bien mise en avant d’un art pour lequel ils éprouvent une passion sans faille, mais aussi sa pérennisation via la vente.
Ainsi, ArtJaws met en relation artistes et amateurs d’art, le tout autour de ce qui fait la grande force de la plateforme : un système de commissariat, sur le même modèle que ce que l’on trouve dans une exposition. Chaque pièce s’accompagne d’un véritable background, où le collectionneur peut trouver l’information la plus pointue, qu’elle soit sur l’œuvre en elle-même, ou sur l’artiste. Cet esprit pédagogique est soutenue par un service de conseil et de sélection, entièrement personnalisé, pour mieux s’accorder avec les désirs des amateurs d’art.
Ainsi, ArtJaws s’applique à faire aimer les arts pop et modernes, et ne se limite pas à une mise en étagère d’œuvres à la chaîne. Pour continuer à fortifier ce fait, il faut signaler qu’il existe une Collection Temporaire, parfaite pour pouvoir permettre aux talents émergents de pouvoir épouser le rythme endiablé des Internets. D’une durée de quatre mois, ces collections seront accompagnés comme il se doit, sous l’œil bienfaiteur des amateurs, vers une collection permanente qui ouvrira les portes d’une carrière longue et difficile. Histoire de bien exposer tout le potentiel, nous vous détaillons les deux premières collections temporaires.
Aussi, le site propose des Collectors, des raretés conçues par les artistes spécialement pour les collectionneurs du site ArtJaws. Ces œuvres sont sélectionnées et validées par les commissaires de la plateforme, ce qui assure à l’ensemble une véritable cohérence. Le fonctionnement est très bien vu : les internautes sont invités à acheter/financer à des prix très attractifs ces créations originales grâce à une fonctionnalité intégrée de financement participatif (à l’image d’un Kickstarter) intitulé ArtFunding.Le but est évidemment d’allier accessibilité de l’offre, mais aussi visibilité pour l’artiste, qui ne se retrouve plus coincé, au fin fond d’un Kisskissbankbank, noyé par des projets parfois obscurs.
Nous avons pu, lors de cette soirée, flâner un peu, découvrir en live ce que vous pourrez voir sur le site d’ArtJaws. Le lieu était clairement divisé en deux, afin de bien mettre en valeur les Collections Temporaires. La première moitié, autour du tatouage, nous a permis d’admirer un splendide travail de Yann Black, intitulé Vladimir Spirakoff, dont l’univers glauque nous a énormément impressionné. La Madonne de Sunny Buick nous a aussi beaucoup parlé, avec ce mélange d’influences mexicaines et russes, qui donne un résultat à la fois inquiétant et coloré. Mikael De Poissy, lui, se concentre sur une alliance entre l’estampe japonaise et l’art du vitrail, pour un résultat dont le mouvement semble devoir sortir de son cadre. Petit coup de cœur pour l’artiste Laura Satana, dont le style punko-chicano explose dans So Many Tears.
Quand à la deuxième partie, centrée sur la Collection Temporaire Corps Augmenté, nous avons surtout pu y découvrir l’activité féconde d’Albertine Meunier qui, visiblement, ne dort pas. Celle qui se définit comme une « net artiste, artiste pas nette », présentait toute une gamme d’œuvres dont les Internets sont la substantifique moelle. On pense notamment au My Google Search History, un livre qui se veut autobiographie à partir de vos recherches Google. On imagine certains résultats intéressants, n’est-ce pas ? Mais la grande star de cette partie était, sans aucune hésitation pour nous, « Internet, est-ce que tu m’aimes ? » qui, lui, appartient aux ArtJaws Collectors. Cinq chiots, appelés les Doguinous (vous avez fondu tellement c’est kawai, ne niez pas), vous rassurent à chaque fois que vous leur posez la question-titre. Aussi, les chiens sont connectés à Google Speech Recognition, afin de pouvoir dialoguer avec quelqu’un à l’autre bout du monde. L’occasion de se rendre compte, avec amusement, que ce logiciel n’est pas forcément au point.
Au final, nous avons dégusté cette soirée, tout en sachant que ces œuvres ne sont pas à la portée de tout le monde, du moins pour la grande majorité. Nous sommes, là, dans de l’avant-garde, et celle-ci a un prix. Clairement, ArtJaws a un rôle à jouer dans ce monde qu’on peut penser opaque mais qui, sous l’impulsion de telles entreprises, peut s’avérer être bien plus abordables fondamentalement.
Pour visiter le site d’ArtJaws, c’est à cette adresse : artjaws.com/.