Caractéristiques
- Titre : Le Fils de Dracula
- Titre original : Son of Dracula
- Réalisateur(s) : Robert Siodmak
- Avec : Frank Craven, Lon Chaney Jr, Robert Paige, Evelyn Ankers
- Editeur : Elephant Films
- Date de sortie Blu-Ray : 24 Février 2016
- Date de sortie originale en salles : 5 novembre 1943 (USA)
- Durée : 77 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 3/5
Un rendu très honnête, avec un piqué de bonne qualité, des noirs profonds et des contrastes nickels. Une définition moyenne cependant, même si ça ne gêne en rien l’ensemble.
Son : 3/5
Comme pour La Maison De Dracula, le spectateur a le choix entre deux pistes : version originale et française, toutes les deux en DTS-HD Master Audio 2.0. On souligne le bel effort qu’est de proposer une VF, pour les allergiques à la lecture, même si nous préférons largement la VOSTFR, dont le rendu fait beaucoup plus naturelle.
Bonus : 4/5
Si pour vous, et comme pour nous, Jean-Pierre Dionnet est une figure incontournable de la cinéphilie, alors vous allez vous régaler. Certes, le menu n’est pas copieux en durée, mais le travail est très satisfaisant, et donne assez d’informations pour bien aborder Le fils de Dracula. Deux présentations sont signée par l’ancien maître de cérémonie de Cinéma de Quartier : L’une présentant le film, et l’autre s’intéressant à la figure horrifique du vampire Dracula. S’ajoutent à cela les classiques (et appétissants) trailers. Mais ce n’est pas tout, car un livret de 12 pages vient compléter le tableau de fort belle manière, écrit par Damien Aubel, rédacteur en chef de la rubrique cinéma de Transfuge.
Synopsis
Le comte hongrois Alucard (Lon Chaney, Jr.), un mystérieux étranger, arrive aux États-Unis à l’invitation de Katherine Caldwell (Louise Allbritton), l’une des filles du planteur de La Nouvelle-Orléans, le colonel Caldwell (George Irving). Peu après son arrivée, le colonel décède et lègue à Claire une somme d’argent et à Katherine sa plantation Dark Oaks. Katherine, une femme fascinée par la morbidité, fréquente en secret Alucard et l’épouse plus tard, négligeant son ami de cœur de longue date, Frank Stanley. Ce dernier confronte le couple et tente de tuer d’une balle Alucard…
Le film
Robert Siodmack aux commandes d’un film sur le suceur de sang le plus connu de l’histoire des monstres mythiques ? Voilà qui est surprenant, et qui ne pouvait que donner un film fascinant. Le Fils de Dracula, troisième et dernier film de l’âge d’or d’Universal à n’avoir que Dracula en tant que monstre, est effectivement intéressant à plus d’un titre, car il ne s’agit pas que d’un film d’horreur, mais surtout d’un film noir déguisé…
Avec Le Fils de Dracula, on vérifie que l’habit ne fait pas le moine, ou le vampire, c’est selon. Oui, les codes du genre sont respectés. Oui, le film contient la première transformation d’une chauve-souris en homme, effet totalement novateur pour l’époque, et plongeant l’œuvre dans le genre. D’ailleurs, jamais Siodmak essaye d’éviter cet aspect, c’est juste qu’il n’est pas son intérêt premier. Non, pour le génial auteur des Tueurs, l’épouvante n’est qu’une situation, mais l’ambiance doit avant tout être dictée par une vision, et ici elle est intîmement liée à la personnalité du metteur en scène. Si les fans de Dracula époque Hammer auront un peu de mal avec cette approche, quoi qu’ils ne pourront pas nier la magnificence de certains plans à très forte tendance expressionniste, les cinéphiles y verront une œuvre d’un courage peu commun.
Pour une fois, la femme n’est pas qu’une simple victime du charme de Dracula, ou plutôt de son fils dans le film ici abordé. Non, on est bien face à une femme fatale, manipulatrice voire machiavélique, qui apporte un véritable vent frais malgré son classicisme. Siodmak tisse une toile dans lequel le genre se prend, il garde le total contrôle de celui-ci. Le Fils de Dracula est pourtant un véritable hommage au roman de Bram Stoker, chez qui il reprend la véritable apparence du vampire, assez éloignée de ce qu’on a pu voir dans Nosferatu, ou chez la Hammer. Petite moustache bien classe, traits fermes et quasiment bestiaux, on est loin du pourtant excellent Christopher Lee. D’ailleurs, c’est Lon Chaney Jr. qui prend le rôle, lui qui était surtout connu pour son travail derrière le maquillage… du loup-garou. Donc, Siodmak ne porte pas atteinte à la légende de Dracula, bien au contraire il démontre qu’il la connaît peut-être mieux que les autres, en donnant au personnage une personnalité encore inédite à l’écran.
Au final, ce Fils de Dracula est une excellente surprise, et sans aucun doute l’un des meilleurs films sur cette figure légendaire de l’épouvante, toute époque confondue. Pour terminer, si vous êtes, comme nous, des gamers invétérés, vous avez dû remarquer que le fameux fils de Dracula emprunte le nom d’Alucard pour ne pas se faire remarquer. Les fans de Castlevania : Symphony of the Night (ndlr : et de Castlevania 3, qui est la véritable première apparition du personnage !) auront compris d’où vient le nom du héros de cet épisode…
Le Fils de Dracula, réalisé par Robert Siodmak. Édité par Elephant Films, 16.99€.