[Test – Playstation 4] EDF 4.1 the shadow of new despair : une monstrueuse dose de fun

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : Sandlot
  • Editeur : PQube
  • Date de sortie : 12 février 2016
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Introduction

On vous a récemment parlé d’un comics (Toxique) dons nous louions les qualités « pulp » maîtrisées. Cette volonté de se lancer à fond dans une direction, sans les mêmes moyens que les mastodontes mais avec une tonne d’idées, se retrouve non seulement dans le jeu que nous abordons aujourd’hui, mais aussi dans tout un pan du jeu vidéo qu’il est, plus que jamais, agréable d’aborder tant les « titres triple A » s’enchaînent à un rythme impressionnant.. Earth Defense Force 4.1 : the shadow of new despair est de dernier-né d’une licence pour le moins atypique, purement japonaise et issue d’un éditeur, D3 Publisher, habitué à ce genre de soft délirant voire délicieusement « nanardisant » (un jour, on causera de le série OneChanbara). Le concept ? Vous mettre dans la peau d’un bidasse d’une armée de défense mise en place après des attaques répétées et orchestrées par des E.T, insectoïdes pour la plupart, belliqueux… et fichtrement gigantesques. Depuis son premier épisode en 2003 (Monster Attack), la licence affectueusement surnommée « EDF » par une fanbase assez fournie en est aujourd’hui à six épisodes canoniques, et l’itération « 4.1 » est une amélioration qui se veut assez marquée d’Earth Defense Force 2025, sorti à la base sur Playstation 3 et XBox 360. On attendait notamment une amélioration technique pour replonger dans ce grand n’importe quoi jouissif et démesuré qu’est le soft d’origine, Earth Defense Force 4.1 : the shadow of new despair tient-il ses promesses ?

Histoire : 3/5

image screenshot edf 4.1 the shadow of new despair
Image issue du Playstation Share.

EDF 4.1 : the shadow of the new despair peut très bien être vécu comme le scénario d’un bon gros kaiju eiga à la sauce Starship Troopers. Du premier, ces films « à la Godzilla« , on prend le côté très héroïque du récit côté humains ainsi qu’un bestiaire purement inscrit dans le genre (dont un tout nouveau venu très inspiré du monstre maintes fois mis en scène par Inoshiro Honda). Du deuxième, c’est le caractère « fourmillant » qui est emprunté avec ces centaines, ces milliers d’insectes aussi gros que des pavillons qui apparaissent à l’écran. Ainsi, EDF 4.1 se doit, avant même de rentrer dans les détails du gameplay et autres caractéristiques, de retenir l’attention des cinéphiles : on est là face à un jeu qui leur parlera à coup sûr.

Pour ce qui est de la trame, on ne peut pas dire que EDF 4.1 : the shadow of new despair soit à prendre au sérieux. Écrivons-le tout net : il y règne une ambiance très série B, qu’il est très aisé d’apprécier pour les fans du genre. Plus une justification pour nous balancer dans des arènes blindées de bêbêtes impressionnantes et de robots titanesques, le scénario n’est rien de plus qu’un bon gros « tais-toi et avance », mais les développeurs de chez Sandlot maîtrisent ce fait. Pas qu’ils prennent la chose par-dessus la jambe, c’est plutôt que là n’est pas la priorité. La quasi centaine de niveaux (!) est accompagnée par un tout petit texte pour chacun, en anglais (EDF 4.1 n’est pas traduit dans la langue de Molière, et c’est bien dommage), qui replace en quelques mots le contexte. Mais très vite le joueur n’y fait plus vraiment attention, et se lance dans les joutes les armes en avant, sans vraiment faire attention à quoi penser. On rentre, on cogne, on crie « EDF ! EDF ! » avec les personnages, et c’est bon comme ça.

Mais attention, cela ne veut pas dire qu’EDF 4.1 : the shadow of new despair ne raconte pas quelque chose. C’est que, contrairement à certains jeux qui passent plus de temps à nous balancer des cutscenes qu’à nous faire jouer, l’écriture se fait ingame, pendant les batailles. Et ça, mine de rien, c’est une véritable bouffée d’air frais : tout se passe par le biais de communications entre les soldats, voire même avec des personnages beaucoup plus hauts placés via une liaison radio. EDF 4.1 c’est « pas de blabla et beaucoup de sensations », et ce même avec un ton « nanardisant » du plus bel effet. Ce gros trip, qui nous fait nous mesurer à bien de monstres colossaux, arrive à nous emporter  malgré une répétition parfois lassante des décors, que ce soit en solo ou en multi. A noter que cette évolution de l’épisode EDF 2025 propose une poignée de nouveaux niveaux, donc de nouvelles situations à vivre notamment grâce à un nouvel ennemi monumental que nous vous laissons découvrir… ainsi que le moyen déployé pour en venir à bout.

Gameplay : 4/5

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Image issue du Playstation Share.

La licence est reconnue pour son gameplay apparemment raide mais très, très jubilatoire dès qu’il est maîtrisé. EDF 4.1 : the shadow of new despair s’inscrit totalement dans cette lignée. Pad en mains, les premières impressions sont rudes : impossible de courir, sensibilité du viseur un peu lente, une entrée en matière abrupte. Mais, quelques niveaux plus tard, il devient difficile de lâcher la manette tant tout est pensé pour nous rendre accroc. Avant de rentrer dans les détails de cette maniabilité, il faut tout d’abord décrire succinctement les différentes classes que vous devrez apprendre à connaître pour vous en sortir dans cet EDF 4.1. Le « ranger » est le bidasse de base, qui offre de loin le meilleur équilibre : deux armes à disposition et une esquive salvatrice. La « wing driver » est faite pour celles et ceux qui préfèrent l’aisance des airs : à la place de l’esquive cette femme s’envole à toute berzingue et, elle aussi, dispose de deux armes mais moins puissantes. Le « air rider » est un personnage de soutien : il peut appeler et conduire un  char ou encore commander une attaque aérienne dévastatrice mais attention à son incapacité à se défendre en cas de combat rapproché. Enfin, et c’est une nouveauté de cet EDF 4.1, le « fencer », une grosse brutasse aussi lente à la marche que redoutable côté armement.

Les joueurs purement solos d’EDF 4.1 : the shadow of new despair, outre qu’ils passeront à côté d’un multi parmi les meilleurs sur consoles (que c’est captivant à plusieurs !), se rapprocheront plus que certainement du « ranger » et de la « wing driver », bien plus agréables à jouer en abordant le jeu en solitaire que les deux autres qui dévoilent toutes leurs subtilités à plusieurs. La philosophie du soft est claire : être user friendly en ne prenant pas non plus le joueur par la main lors des premiers instants. Ici, pas de petite fée qui vous accompagne pour une poignée d’heures à grands coups de « hey, listen », on vous lance dans le grand bain et il va falloir comprendre les petites subtilités sur le tas, peut-être via les écrans de loading qui distillent des conseils, sûrement en vous en prenant un peu dans le tronche. Mais, après une courbe de progression qui atteint son apogée tout de même assez vite, au premier tiers d’EDF 4.1 tout au plus, la maîtrise est une récompense bien délicieuse. Les commandes répondent au doigt et à l’œil, et les déplacement sont fluidifiés par les spécificités de classe : la roulade du « ranger », par exemple, pourra faire office de véritable pas de course quand il est bien enchaîné.

image playstation 4 edf 4.1 shadow of new despair
Image issue du Playstation Share.

La réussite qu’est le gameplay d’EDF : the shadow of new despair doit aussi beaucoup au système d’armement que propose le jeu. En massacrant des centaines de fourmis géantes et autres abeilles élevées aux hormones, elles « lâcheront » potentiellement des caisses de couleur. Celles-ci, au nombre de 4, peuvent vous apporter : une arme, une amélioration d’armure, un gros et un petit regain d’énergie. Les deux premières vous intéresseront particulièrement car, en fin de niveau, cela apporte des améliorations définitives . Vous pourrez donc vous procurer un véritable arsenal en faisant bien attention à faire la course aux caisses, ce qui rythme les parties, modifie votre comportement. Ensuite, dans le choix des équipements, le joueur d’EDF 4.1 peut parfaitement adapter sa méthode d’attaque à ses préférences. Restons sur le « ranger » pour bien décrire la chose. Vous pourrez choisir deux de ces catégories : assault rifles, shotguns, sniper rifles, rocket launchers, missile launchers, grenades et special weapons. Mis à part ces dernières, qui proposent en fait des concepts originaux (et plutôt gadget), vous aurez donc à disposition des armes classiques, et dans chaque familles vous pourrez choisir parmi autant d’itérations que vous en aurez récupérer sur le champ de bataille, des modèle bien évidemment de plus en plus puissants au fil du soft. EDF 4.1 prend soin de nous gâter en permanence, et le fait que l’équipement soit à l’image des efforts du joueur sur le terrain est très motivant. Se bouger pour récupérer des caisses vaut le coup…

EDF 4.1 : the shadow of new despair révèle tout son fun en multijoueur, que ce soit en local (deux joueurs, écran splitté) ou online, même si nous avons une large préférence pour le jeu en ligne, qui permet de se rejoindre à quatre. Là, on peut prendre toute la mesure de l’équilibre du jeu, entre tâches de soutien, de récupération des caisses, et de « défrichage de streums ». Les maps, très étendues, permettent aux gamers de pouvoir véritablement faire preuve de sens tactique, de coopération, surtout dans les hauts niveaux de difficulté. Ceux-ci, au nombre de cinq (easy, normal, hard, hardest et le redoutable inferno), vous proposera de quoi vous mettre les nerfs à l’épreuve. Impossible à supporter en solo, le mode le plus élevé l’est à peine moins à plusieurs même si la tâche n’est plus aussi inconcevable. Dès lors, le challenge devient passionnant car les monstres, outre qu’ils délivrent plus de caisses, sont boostés comme pas permis, affublés de routines qui prennent un malin plaisir à éprouver notre skill. EDF 4.1 met tout en œuvre pour donner du plaisir au joueur qui recherche, dans un jeu, un challenge coriace mais pas injuste. Un régal pour qui s’y attarde.

Technique et ambiance sonore : 3/5

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Image issue du Playstation Share.

EDF 4.1 : the shadow of new despair est le remake d’un jeu Playstation 3 qui, déjà lors de sa sortie, ne figurait pas parmi les claques graphiques de la console. Il faut le prendre en compte, le soft a tout de même profité d’un coup de lifting, ce qui lui permet d’être beaucoup moins atteint d’aliasing notamment, ou encore de proposer de meilleurs effets d’éclairages. Seulement, il est clair qu’EDF 4.1 n’a pas vraiment la tronche d’un porte-bonheur même si… on s’en fiche en fait. Mais vraiment. La course au polygone le plus précis n’est pas celle du jeu de Sandlot, qui recherche avant tout à être jusqu’au-boutiste et cohérent. Sur le premier point, cette envie d’aller au bout du concept, il suffit de balancer deux ou trois roquettes sur un immeuble pour se rendre compte de l’esprit du jeu. Si ces destructions ne se font pas dans le détail, loin de là, on aime cette ambiance complète, qui ne recule devant aucun effet fusse-t-il cheap à en rire à gorge déployée dans les premiers instants de jeu. Cohérent car… quand on tir au missile sur du béton, ça fait « boom ». Plus problématiques sont les ralentissement dont est atteint EDF 4.1. Le soft en est victime quand il est poussé dans ses derniers retranchements, notamment dans les derniers niveaux. C’est tout de même beaucoup plus fluide que la version Playstation 3, mais tout de même. Pareillement, une poignée de bugs de collision a été aperçu, certains monstres ayant tendance à fusionner avec une bâtisse. Autre amélioration, les rues sont plus animées, même si ça reste embryonnaire. On va l’écrire tout de go : on attend tout de même avec impatience que Sandlot se lance dans un EDF purement Playstation 4.

L’ambiance sonore d’EDF 4.1 : the shadow of new despair est heureusement au niveau de la grosse dose de fun que propose le jeu. Le compositeur n’est pas n’importe qui : il s’agit de Masafumi Takada, dont le travail très qualitatif a été entendu dans une cinquantaine de softs, notamment dans les excellents Killer7, Vanquish et The Evil Within. Très doué pour les partitions entraînantes (Danganronpa, c’est aussi lui, et c’est vachement bon), il rend un travail peut-être un peu chiche en quantité, mais très entêtant : ça accompagne très bien l’action et EDF 4.1 utilise bien ses morceaux en fonctions des modifications scénaristiques dans un même niveau. Les voix des personnages, quant à elles, sont volontairement très engagées et c’est un pur plaisir que d’utiliser les différentes phrase de motivation lors de parties en multijoueur.

Durée de vie : 5/5

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Image issue du Playstation Share.

Si vous accrochez à EDF 4.1 : the shadow of new despair sachez que vous êtes partis pour un trip qui se comptera en centaine d’heures. Terminer le solo dans tous les modes de difficulté, pour les quatre classes (indépendantes chacune d’elles) ainsi que le multi, c’est une tâche colossale qui va vous occuper un long, très long moment. Le joueur doit venir à bout de 89 niveaux en solo, et 98 à plusieurs, ce qui représente un total tout simplement bluffant. Et si vous êtes du genre « complétistes », à vouloir récupérer les plus de 700 armes, ou encore gagner tous les trophées (alors là, bon courage à vous : votre humble serviteur a remporté son premier après bien des heures…), vous pourriez bien être happés pour très, très, mais très longtemps.

Note finale : 15/20

EDF 4.1 : the shadow of new despair est certes une mise à jour, mais se révèle aussi être la version la plus complète de l’un des jeux les plus fous auxquels nous avons joué depuis quelques temps. Si les fans du jeu d’origine ne craqueront que pour pouvoir jouer sur Playstation 4 à leur Earth Defense Force 2025 qu’ils chérissent, ceux qui n’avaient pas opté pour cet opus PS3 vont découvrir un jeu purement japonais : très fun à prendre en mains après une période d’adaptation, bourré de contenu à en perdre la tête, et un univers très rafraîchissant, qui change des FPS gris auxquels on a trop été habitué ces dernières années. EDF 4.1 représente plus qu’une respiration entre deux gros jeux : c’est un soft certes imparfait, notamment techniquement, mais tellement généreux que l’on ne peut qu’en sortir carrément conquis.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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