article coup de coeur

[Test] Journey to the Savage Planet : l’exploration a du bon

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Typhoon Studios
  • Editeur : 505 Games
  • Date de sortie : 30 janvier 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Journey to the Savage Planet, un trip fun et barjot

image test journey to the savage planet
Journey to the Savage Planet embarque un mode Photo.

La sortie de No Man’s Sky, en 2016 (comme le temps passe…), avait su créer l’événement grâce à la convergence de deux genres qui, depuis toujours, passionnent bien des joueurs : l’exploration et l’aventure spatiale. Si le soft, au final, avait un peu déçu dans les chaumières à cause de promesses non tenues (on vous conseille tout de même d’y retourner, les différentes mises à jour ont donné de bons fruits), il a eu le don de briser une barrière, de prouver que oui, les technologies actuelles sont suffisantes pour donner corps à ce fantasme qu’est de se perdre dans une immensité territoriale, pour mieux la connaitre au fur et à mesure des découvertes. Journey to the Savage Planet ne vise pas aussi loin, que les choses soient bien claires. C’est une autre philosophie qui sévit ici, mais il est fort à parier que les développeurs de Typhoon Studios se sont, eux aussi, sentis pousser des ailes.

Journey to the Savage Planet est l’une des plus belles sorties de ce début d’année 2020. Voilà, comme ça c’est écrit. Mais elle ne sort pas tout à fait de nulle part, on pouvait s’attendre à ce niveau de qualité en observant la formation du staff de Typhoon Studios. Quand on a, en son sein, des personnes qui ont travaillé chez Electronic Arts ou Ubisoft, sur des productions à très gros budget, cela marque déjà un gage de qualité, au-delà de ce qu’on peut penser de ces deux entités. Aussi, il faut préciser que l’entreprise appartient, désormais, à Stadia. Journey to the Savage Planet ne fait pas partie de l’acquisition, puisque édité par 505 Games (qui prouve encore qu’ils ont du flair), d’où sa sortie sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Cela traduit aussi la belle réputation de Typhoon Studios dans le milieu, alors même que la boîte n’existe que depuis 2017.

Il faut dire que Journey to the Savage Planet a tout pour plaire, et ce depuis les premiers trailers et autres retours de ceux qui ont pu l’approcher avant sa sortie. Débutons par le scénario, et l’ambiance si particulière qui se dégage de ce soft. Vous incarnez un explorateur du futur, envoyé à l’autre bout de la galaxie par la Kindred Aerospace, entreprise dirigée par le très turbulent Martin Tweed. Après un atterrissage calamiteux, vous faites vos premiers pas sur AR-Y 26, motivé non seulement par votre mission de reconnaissance, mais aussi par le besoin de dénicher des matières premières aptes à vous renvoyer sur Terre. C’est alors que l’avatar aperçoit une gigantesque tour, ce qui signifie que l’endroit est peut-être habité par une civilisation extraterrestre. Et ça, c’est un scoop. Alors, Martin Tweed vous demande, dans la plus grande discrétion, d’aller voir de quoi il en retourne.

Certes, le récit en lui-même n’est pas hyper original, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne vous réserve pas quelques surprises. Surtout, Journey to the Savage Planet compte sur son ambiance, et l’écriture de son univers, pour vous en mettre plein la tronche. L’humour, parfois très grinçant (et qui nous rappelle, de temps en temps, ce qu’on peut voir dans un Borderlands ou un Fallout post-troisième épisode), est présent en dose raisonnable, donc pas d’impression que les scénaristes se seraient contentés de tartiner de la comédie sur un jeu vide de sens. Au contraire, on a même quelques piques très drôles, surtout concentrées sur les vidéos que l’on reçoit lors de nos passages dans le vaisseau. Les télévisions diffusent alors des pubs, ou des messages de Martin Tweed, et l’on s’en délecte à chaque fois. Ah, cette entreprise qui vous propose de fabriquer un petit monstre à partir de restes de viande. Ou cette pub pour le GROB, une matière plus que dégoutante capable de prendre la forme et le gout de n’importe quel aliment, « directement dans ton estomac ». Sachez aussi que tout est sous-titré en français, avec un soin jamais mis à mal.

Une expérience maitrisée quasiment dans tous les secteurs

image gameplay journey to the savage planet
Chaque région est remplie de choses à découvrir.

Comme son titre l’indique, Journey to the Savage Planet fait la part belle à celle qui est impersonnellement baptisée AR-Y 26. Elle-même vous raconte une histoire : la sienne. L’exploration étant au centre du jeu, il faut avoir recours à un scanner, viser un élément mystérieux pendant un certain temps, et ainsi en obtenir toutes les informations. Outre que celles-ci sont aussi marqués par l’humour (ici, celui de l’intelligence artificielle, parfois à hurler de rire, on pensera à la remarque sur les programmes froids d’Arte), elles apportent aussi certains indices non seulement sur l’univers, mais aussi les méthodes pour utiliser ces éléments à bon escient. Par exemple, et sans trop spoiler, vous allez faire face à une plante dont les extensions épineuses vous bloquent le passage. Si vous la scannez, vous comprendrez qu’il est nécessaire de lui donner à manger. Ça tombe bien, un tout gentil Oiseau-globe, aux yeux tellement mignons, barbouille dans les environs. Aller hop, une bonne grosse tarte dans sa face de victime expiatoire, le voilà qui s’envole directement dans le gosier de la plante. Quand c’est pour la science, on peut tout se permettre.

Dans Journey to the Savage Planet, exploration ne signifie pas toujours pacifisme. AR-Y 26 reste un astre inconnu, donc il faut vous prémunir de ses potentiels dangers. Heureusement, notre avatar se voit vite armé d’un Pistolet nomade. Bon, ce n’est pas un grand arsenal, mais ça fera l’affaire dans vos pérégrinations, lesquels seront ponctuées notamment de phases de combat. Bien vite, l’équipement va se perfectionner, grâce à l’imprimante 3D disponible dans le vaisseau. Elle permet non seulement d’améliorer ce qui est déjà en votre possession (l’arme gagne en puissance, par exemple), mais aussi de créer un grappin ou un jet pack. Celui-ci se révèlera particulièrement utile : il permet le double saut, salvateur pour l’exploration verticale, mais aussi un dash dans toutes les directions. Et vous allez le bénir quand il sera temps de faire face à un (ou plusieurs) Brocherrant, une espèce qui fonce sur vous à grande vitesse. On regrettera peut-être que le bestiaire ne soit pas pensé de manière plus naturelle, plus cohérente et organique, comme ce qu’on peut trouver dans Monster Hunter World. Mais en l’état, chacun de ces animaux propose une idée de gameplay, ce qui est déjà grandiose pour cette production. Nous, on fond pour le Babouchka, sorte de lézard-poulet bicéphale, totalement inoffensif (mais on s’en fiche, dégommez-le pour récolter des matières premières !), et hurlant de panique quand on s’attaque à lui avant de déguerpir à grande vitesse.

On scanne, on récupère des matières pour progresser (alluminium, carbone, silicone, alliage extraterrestre), on s’attaque ou on se défend. Il faut aussi ajouter une grosse saveur Métroidvania à l’ensemble. En effet, Journey to the Savage Planet ne cesse de vous faire découvrir des lieux bourrés de possibilités, qu’il vous faudra exploiter avec vos différents outils. Comme ceux-ci s’acquièrent au fil du temps, c’est ici qu’intervient le back tracking inhérent au genre. On avait un peu peur de cet élément, mais Typhoon Studios s’en sort avec les honneurs, grâce à un système de téléportation très performant. Et d’autres codes viennent encore s’ajouter. On pensera surtout au Souls-like, non pas dans la difficulté mais pour la mécanique de récupération du butin après la mort. Quand vous échouez, votre personnage reprend vie dans un corps cloné, mais sans les précieuses matières premières que le précédent avatar transportait. En retournant sur les lieux du décès, tout rentre dans l’ordre. Et n’oubliez surtout pas d’enterrer le cadavre, c’est plus civilisé et ça vous vaudra une récompense.

Comme souvent avec les jeux qu’on apprécie, la durée de vie de Journey to the Savage Planet nous parait un peu juste. Il nous a fallut neuf heures pour en voir le bout, et une quinzaine afin d’en découvrir presque la totalité du contenu (dont des secrets qui ajoutent pas mal de difficulté côté casse-tête). On a bien un mode Coopération, rigolo par ailleurs tant l’univers se prête bien à cet exercice. On pourra aussi se lancer dans la quête à la fin secrète. Mais on en aurait voulu encore un plus. Par contre, la technique va au-delà de ce qu’on attendait. C’est assez fou ce qu’on peut faire, avec de l’imagination et sans une équipe à la Rockstar. Certes, on remarque quelques bugs de collision, comme le pistolet qui traverse un mur, et un peu de crénelage ici ou là. Mais la direction artistique est tellement sensationnelle, et l’on pèse nos mots, qu’elle fait oublier les menus désagréments. Les environnements se succèdent et se diffèrent idéalement, le level design reste inspiré, le character design se positionne sur la même ligne. On pourra regretter une baisse de régime sur la toute fin, mais pas de quoi réviser notre constat. Quant à l’ambiance sonore, elle est à l’avenant : très qualitative. Le doublage québécois s’avère ultra soigné, et soyons clairs : l’accent ajoute énormément à l’humour du soft. Pareil pour les bruitages. Les musiques, composées par Brian D’Olveira (que m’on connait pour l’OST de Shadow of the Tomb Raider), viennent parfaitement compléter le tableau, avec des thèmes qui cultivent le mystère de l’endroit.

Note : 16/20

Décidément, 2020 débute tambour battant ! Journey to the Savage Planet restera comme l’une des plus belles réussites de ce début d’année, alors même que ce dernier est assez chargé en jeux attendus. Expérience qui titille l’explorateur qu’on a tous en nous, le titre de Typhoon Studios étonne pas sa grande maitrise du gameplay, son humour parfaitement dosé, et son écriture d’un univers mémorable. On aurait aimé que la durée de vie aille encore plus loin, et cette impression de trop vite quitter le soft restera comme un regret. Mais il ne doit pas faire oublier le bonheur qu’il procure, tout du long.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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