[Étrange Festival 2016] Poésie Sans Fin – Alejandro Jodorowsky

image affiche poesie sans finCaractéristiques

  • Réalisateur : Alejandro Jodorowsky
  • Avec : Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Adan Jodorowsky
  • Durée : 128 minutes
  • Année de production : 2016
  • Genre : Biopic surréaliste

Synopsis

Dans le Chili des années 40 et 50, “Alexandrito” grandit et décide de refuser le destin que lui imposent ses parents : il ne sera pas médecin mais poète.

La critique

S’il fallait personnifier l’esprit de L’Étrange Festival, on le rapprocherait sans hésiter une seule seconde d’Alejandro Jodorowski (retrouvez notre article concernant sa bande dessinée Les Fils d’El Topo), réalisateur dont les œuvres voguent fidèlement sur les eaux fluides de la bizarrerie. Après avoir débuté son autobiographie filmé avec La Danza De La Realidad, l’artiste un peu en froid avec le cinéma industriel revient avec une deuxième partie très attendue, et intitulée Poésie Sans Fin.

Cette fois-ci, nous suivons le destin d’Alejandrito, alors que sa famille vient d’émigrer au Chili. Santiago sera le théâtre (filmé) de la naissance de l’artiste Jodorowsky, et Poésie Sans Fin nous en montre le cheminement, non sans user de la force d’évocation qui caractérise le réalisateur depuis tant d’années. Après avoir coupé le cordon (et l’arbre) avec sa cellule familiale, le jeune homme va errer dans la vie, non sans but ceci dit. Animée par l’envie de s’ouvrir à la création, l’œuvre nous décrit cette quête initiatique sous un angle bienveillant, ce qui apporte une certaine fraîcheur dans la filmographie d’Alejandro Jodorowsky.

image poesie sans fin

Poésie Sans fin est un trip qui pourra paraître un peu moins mystique que d’autres des films du réalisateur. Pourtant, il est sans aucun doute celui qui s’adresse le plus à l’âme du spectateur. Plusieurs fois, Alejandro Jodorowsky s’adresse au public, intervient dans les séquences, brise le quatrième mur en s’adressant aux âmes d’une manière que lui seul pouvait oser : en se parlant à lui-même. C’est courageux, et certains pourront penser qu’il s’agit là d’un témoignage d’arrogance. Il est peut-être question de cela effectivement, mais faire de l’art, l’action de création, est certainement l’initiative la plus orgueilleuse qui soit. Et Jodorowsky en fait, très clairement.

Poésie Sans Fin aborde les étapes, les épreuves qu’Alejandrito a dû déjouer afin de devenir Jodorowsky. Le passage quasi-obligé de la muse donne le ton : avec ce réalisateur rien n’est conforme aux attentes. On pensait voir le poète s’acoquiner avec une poupée hollywoodienne, élancée et un peu débile sur les bords. Le résultat à l’écran est en fait l’exact contraire, et à la sauce surréaliste bien entendu. La direction artistique est intégralement dédiée à ce courant, la mise en scène aussi par ailleurs. Après avoir rompu, dans la douleur, avec sa muse, Alejandrito prend enfin son envole et touche du doigt le bonheur d’être un poète.

Poésie Sans Fin se termine au bout d’un dernier acte qui traîne un peu en longueur, mais tout de même bourré de cette folie visuelle qui peut parfois définir le cinéma de Jodorowsky. Sans doute un peu trop statique, le film réussi à faire oublier ses petites imperfections grâce à une sincérité sans faille. Car on est certes en droit de douter un peu de l’aversion de “Jodo” pour l’argent, par contre jamais personne ne pourra nier que son cinéma parle au plus profond de nous. Vivement le troisième volet de cette autobiographie filmée qui devrait, si tout se passe comme prévu, se dérouler à Paris…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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