Caractéristiques
- Titre : The Villainess
- Titre original : Ak-Nyeo
- Réalisateur(s) : Byeong-gil Jeong
- Avec : Kim Ok-bin, Shin Ha-Kyun, Bang Sung-Jun
- Distributeur : Wild Side
- Genre : Action
- Pays : Corée du Sud
- Durée : 129 minutes
- Date de sortie : 22 Février 2018 en DVD
- Note du critique : 3/10 par 1 critique
Une esbroufe interminable
Si vous étiez dans les parages pour l’édition 2016, vous savez à quel point Headshot a électrisé L’Étrange Festival. Un an plus tard, la programmation nous réserve un The Villainess de bonne réputation, qui a secoué Cannes cet été, lui arrachant une standing ovation. L’histoire, le réalisateur (Jung Byung-gil, connu pour son très efficace Confessions Of Murder), tout nous poussait à croire qu’on tiendrait le gros uppercut du millésime 2017. Erreur.
Entraînée depuis l’enfance aux techniques de combat les plus violentes par une agence de renseignement après l’assassinat de son père, Sook-hee est une arme redoutable. Afin de gagner sa liberté, elle est engagée comme agent dormant. Mais un jour, elle va découvrir la vérité sur le meurtre de son père.
Entre histoire d’amour pénible et scènes d’action illisibles
The Villainess est une boursouflure. Si des cinéastes en herbe lisent cet article, il faut qu’ils découvrent cet effort au plus vite. Car tout ce qu’il faut éviter, pour qu’un film d’action soit réussit, est concentré dans ces deux heures. L’histoire est en totale contradiction avec la tonalité que voudrait imprimer le réalisateur. Des séquences d’action violentes et spectaculaires ? Vite, contrebalançons-les avec un récit à l’eau de rose pénible, lourd, et ennuyant. La vilaine du titre s’avère en fait une fille qui recherche l’amour, et va le trouver par le biais d’un agent, dont elle ignore le métier. Palpitant comme un film de Bela Tarr.
The Villainess mise gros sur ses séquences d’action. Problème, elles sont toutes, absolument toutes habitées de l’énorme égo de son réalisateur. Jung Byung-gil croit bon de faire mariner ces moments forts dans une sauce faite de cadrages tarabiscotés, qui ne flattent rien d’autre que son nombril surdimensionné. À base de plan-séquences que les situations ne justifient jamais (aller, l’ouverture peut se discuter), l’auteur de ce grand mal de crâne nous balance de la GoPro, les plans partent dans tous les sens, sans aucune notion de logique visuelle, ni attention portée à la gestion de l’espace. On craque littéralement quand, à la faveur d’un effet facile on perd de vue l’action. Oulala regardez, la caméra passe sous un camion pendant que l’héroïne… Rien. Pendant que rien, puisque le temps de cette cascade de l’équipe technique on ne sait pas ce qu’il se passe pour le seul sujet qui nous intéresse. Tout le contraire de ce qu’avait réussit à produire le malheureusement sous-coté Hardcore Henry. On est donc là en plein dans ce que le cinéma sud coréen peut parfois avoir de (très) énervant : de l’esbroufe, rien que de l’esbroufe, à s’en arracher les cheveux, les sourcils, tout ce qui dépasse.