Un resto exotique près du Sacré Coeur ?
Ouverte en juin dernier à quelques pas de la célèbre place du Tertre, la Brasserie Thaï se distingue des établissements alentours, plus traditionnels, par sa carte colorée aux saveurs de la Thaïlande. Dans un cadre chaleureux et élégant, l’équipe nous accueille en semaine comme le week-end le temps d’un repas-évasion cuisiné exclusivement à la demande, avec une cuisson minute garantissant la fraîcheur des ingrédients. De ce fait, on ne trouve pas des dizaines de plats au menu, mais une petite sélection suffisamment diversifiée pour convenir à tous les goûts. Sitôt installés, vers 19h15, avant que le gros des clients du soir n’arrive dans les lieux, nous nous laissons guider par les conseils du gérant et optons pour une soupe Tom Yam en entrée et un Phad Thaï, ainsi qu’un Tigre qui pleure en plats principaux.
En apéritif, la bière Singha à la pression que l’on nous sert charme par sa fraîcheur et un petit côté fruité qui la rend douce, et donc accessible au plus grande nombre. La soupe Tom Yam (9,50€) qui ouvre ensuite les hostilités se révèle particulièrement réconfortante par ce temps hivernal pluvieux. Il s’agit là de l’une des grandes spécialités de la cuisine thaïlandaise, mêlant plantes (citronnelle, galanga, gingembre), champignons, tomates et crevettes. Servie bien chaude, elle est à la fois consistante, épicée juste ce qu’il faut et délicieusement acidulée. Une manière idéale de commencer un dîner du bon pied et de se réchauffer ! De plus, comme la majeure partie des plats de la cuisine thaïlandaise, la présence de légumes, plantes et épices anti-oxydants rend ce met particulièrement bon pour la santé ! D’ailleurs, saviez-vous que les épices aidaient à brûler les graisses du repas, et favorisent donc (à dose modérée bien entendu) la bonne digestion ?
Des plats savoureux préparés minute
Nous enchaînons ensuite avec les deux plats principaux. Le Phad Thaï (13€) est une autre valeur sûre de la carte si l’on souhaite découvrir la cuisine thaïlandaise. Constitué de pâtes de riz sautées, soja, oeuf et cacahuètes, on nous le sert accompagné de poulet et citron vert, même s’il est également proposé avec des crevettes, du boeuf ou du tofu. Là encore, il s’agit d’un plat qui ne paie pas de mine au premier abord, mais qui se révèle aussi savoureux que nourrissant, avec une alliance de goûts simple mais parfaitement équilibrée. La réussite du plat tient à la qualité des ingrédients (le soja est très frais), et à la maîtrise de la cuisson. Les pâtes de riz, notamment, possèdent une texture particulière fondante juste ce qu’il faut.
Quant au Tigre qui pleure (quel nom poétique !), il s’agit sans doute là de l’un des clous du repas. Servi dans un plat en fonte accompagné d’une sauce légèrement relevée à base de soja et d’un bol de riz, il s’agit d’une entrecôte poêlée tout juste caramélisée. Un bel exemple de simplicité et de précision : la viande, très tendre, fond en bouche, tandis que l’assaisonnement émoustille les papilles et donne naissance à un véritable festival de saveurs ! Si vous adorez le doux-amer typique de la cuisine asiatique, vous devriez adopter ce plat sans problème. Enfin, côté desserts, le flan aux oeufs et graines de sésame thaï se débrouille bien tandis que le riz gluant servi avec un petit pichet de lait de coco et des quartiers de mangue aura notre préférence pour faire glisser le dîner et clôturer la soirée sur une note de fraîcheur.
Fraîcheur et simplicité
Vous l’aurez compris, le maître mot de La Brasserie Thaï est la simplicité. Loin des concepts hype tendant davantage vers la fusion food, le propriétaire des lieux (Français, mais marié à une Thaïlandaise) a souhaité proposer une expérience authentique et sans fioritures à ses clients, en se concentrant avant tout sur la fraîcheur des produits et la qualité de la préparation — et notamment la maîtrise de la cuisson, essentielle. Le résultat donne lieu à un dîner des plus plaisants pour un excellent rapport qualité-prix, loin de ces traiteurs proposant des plats surgelés au riz trop cuit. Une manière d’appréhender la cuisine thaïlandaise avec plaisir et curiosité. Si l’on ajoute à cela que l’établissement possède une salle en étage qu’il est possible de privatiser et où s’est tenue fin janvier la première de ce qui sera sans doute une longue série de concerts jazz, on obtient là une bonne adresse pour se détendre après une dure journée ou un long week-end.
La Brasserie Thaï, 5 rue Poulbot, 75018 Paris. Métro Abbesses ou Pigalle. Ouvert tous les jours de 11h à 23h. Le midi, plat du jour à 9,50€ et menu entrée-plat ou plat-dessert à 12€. A la carte le soir. Le tigre qui pleure : 18€. Desserts de 3,50€ à 6€. Plats à emporter disponibles.