Burnout Paradise Remastered : notre test

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Stellar Entertainment, Criterion Games
  • Editeur : Electronic Arts
  • Date de sortie : 16 mars 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Pour redécouvrir un très bon jeu de course

image jeu burnout paradise remastered
Un très bon jeu fait son retour en 60fps.

Avec la sortie de Burnout Paradise Remastered, on voit les esprits chafouins débarquer, gros comme une maison : « quoi, encore un jeu qu’ils nous ressortent, il n’y a plus d’imagination, le jeu vidéo est mort RIP on va se pendre ». Non, vraiment, calmez-vous, attendez la prochaine hausse de la CSG pour vous emparer du tabouret. L’univers vidéoludique n’a que rarement proposé autant de jeux intéressants en si peu de temps (2017 fut un très grand millésime, qu’on se le dise), donc l’argument des ressorties trop courantes ne tient pas. En fait, il y a désormais plusieurs sortes de remaster. L’hyper classieux, comme l’incroyable Shadow of the Colossus. Celui qui se justifie par un besoin de préservation, voire de transmission, comme Devil May Cry HD Collection. On a aussi l’erreur de parcours, le raté, comme le très limite PaRappa The Rapper Remastered, un phénomène contre-productif qu’on ne peut nier. Mais refuser ce genre de sortie, avec en fond une sorte d’idéologie du pseudo gamer exigeant (mais qui va acheter son Call of Duty tous les ans), n’est pas le genre de la maison. Surtout quand le remaster en question permet de redécouvrir un très bon jeu.

Et mine de rien, cela fait déjà dix ans que Burnout Paradise est sorti, prenant d’assaut les PlayStation 3, Xbox 360 et PC. Une décennie, et le jeu s’avère toujours aussi foudroyant. Replaçons un peu le contexte. Le joueur ne doit pas s’attendre à quelconque trace d’un scénario, même si vous écrirez vous-même votre expérience, ce qui peut faire l’objet d’un récit bien plus intéressant que dans certains soft, suivez notre regard. Vous incarnez un conducteur pour le moins chevronné, qui arrive en ville comme Starmania. Mais pas n’importe lequel des patelins : Paradise City. Si vous aimez un peu le rock (donc, si vous êtes une personne de bon goût), vous voyez de suite l’allusion à l’un des morceaux les plus entrainants de Guns’N’Roses. Et ce n’est clairement pas un hasard, car l’esprit qui habite l’endroit est toujours aussi énergique, du peps à chaque seconde.

Burnout Paradise Remastered est l’occasion de se remémorer à quel point le gameplay est jouissif. L’approche très arcade, inhérente à la licence, a été conservée. S’il faudra tout de même calculer les trajectoires, écrivons que les sensations sont à l’opposé d’un Gran Turismo Sport. Aucun besoin de freiner en amorçant un virage, c’est même le contraire : foncez pour votre salut ! Les différents engins se commandent au doigt et à l’œil, ce dernier nécessitant parfois d’être bionique, tant l’impression de vitesse est grisante. Frein à main, jauge d’accélération fulgurante, tout y est : on fait face à un pur jeu d’arcade qui s’assume. Et cela, projeté dans une sorte de monde ouvert, pensé pour les deux à quatre roues. C’est ici que le titre d’origine nous surprenait réellement, et cette nouveauté fait encore son petit effet, même si d’autres softs se sont aussi essayés à l’exercice, parfois avec une grande réussite.

Gros contenu, fluidité constante

image playstation 4 burnout paradise remastered
Une impression de vitesse toujours aussi enivrante.

Dans Burnout Paradise Remastered, il faut parcourir le bitume, non pas avec une plume mais avec vos belles roues bien fixées. Quand vous rejoignez un feu de signalisation, vous pouvez vous lancer dans une épreuve. Celle-ci sera rapprochée d’un type d’épreuve : Traque, Course classique, Road rage, Parcours burning et l’indispensable Séquence cascade. Là est un petit regret : cela manque peut-être un peu de diversité, à la longue on pourra avoir l’impression d’avoir un peu fait le tour, en terme de défi. Bien entendu, le nombre hallucinant d’événements, disséminés à travers une carte assez étendue pour qu’on ait un sentiment de gigantisme, se charge de faire oublier cette anicroche. Le contenu est très satisfaisant : chaque rue est l’occasion d’un chronomètre à pulvériser, de panneaux à détruire, de raccourcis à emprunter, ou de crashs à tester joyeusement. Aussi, la ville propose différents services, qui s’afficheront sur votre très utile carte dès que vous les aurez déniché. La casse vous permettra de changer d’engin, les stations retaperont votre carrosserie fatalement déglinguée (vous verrez), et des ateliers de peinture se chargeront de vous rendre encore plus fiers de votre caisse.

Et les épreuves en elles-même, dans tout ça ? Burnout Paradise Remastered est surtout l’occasion d’imaginer la course sans tracé. Bien entendu, d’autre softs avaient déjà tenté l’expérience, parfois avec une certaine réussite, on pense à Midtown Madness et son Chicago basique. Paradise City est d’un tout autre niveau, et vous demandera de faire confiance à cet objet que bien des voitures, in real life, embarquent dorénavant : le GPS. D’ailleurs, lors des premières courses, il se peut que le néophyte ait un peu trop les yeux collés à cet indicateur, au risque de se prendre un joli mur en pleine face, ce qui déclenchera un angle de caméra chargé de rendre la tôle froissée encore plus impressionnante. Cela changera au fur et à mesure, ne vous inquiétez pas, autant par nécessité que par apprentissage d’une ville certes imposante mais au level design très soigné. On ne s’y perd que peu, finalement, et c’est tant mieux. Par contre, autre reproche que l’on peut formuler : après un nombre élevé d’heures passées sur le titre, on ressent une certaine fatigue quand il faut rejoindre l’autre bout du territoire, afin de lancer une épreuve. Un système de téléportation aurait sans doute atteint le concept du jeu dans ses fondements, mais n’existait-il pas une autre solution ?

Dans Burnout Paradise Remastered, il y a remaster. Qu’on soit clair : le jeu ne connaît pas une révolution dans ses textures qui, si elles gagnent en netteté, ne sont pas beaucoup plus fines pour autant. Stellar Entertainment, qui s’occupe de cette version, obtient tout de même le minimum qu’on est en droit d’attendre d’une telle entreprise, ce qui rend le résultat tout de même assez honnête pour retenir votre attention. Repensez aux baisses de framerate de la version d’origine (sur consoles, tout du moins), et sachez que c’est désormais de l’histoire ancienne : le titre tourne désormais en 60 fps et 1080p constant. Et quand on écrit constant, c’est constant, pas une micro-baisse de régime observée, et ce même à l’occasion de carambolages bien corsés. Ajoutons que le jeu embarque aussi tous les DLC sortis à l’époque. Un contenu loin d’être négligeable, qui distille même un peu de folie, avec des motos ou des voitures de police, par exemple. Surtout, on a droit à Big Surf Island, territoire à l’Est de la map, qui apporte des épreuves et des bagnoles. Vous aurez, donc, largement de quoi faire : les heures passées à Paradise City se comptent par dizaines, du moins si vous désirez tout voir.

Note : 15/20

Burnout Paradise Remastered sert la cause d’un très bon jeu. Le tout est de savoir si vous désirez réellement vous y replonger, question qui ne se pose pas dans le cas où vous aviez loupé sa sortie initiale, en 2008. Cette dernière option ne laisse pas trop de place à l’hésitation : le jeu développé par Criterion Games est toujours aussi fendard, même si quelques retenues peuvent être formulées. Dans l’hypothèse où le titre ne vous est pas inconnu, alors on conseille tout de même d’être prudent. La refonte technique est bien présente, le 60fps constant fait son (gros) effet, mais quarante euros nous paraît une somme un peu excessive. Si vous êtes passionnés, appuyez sur le champignon, sinon rien ne vous empêche d’attendre une promotion. Dans tous les cas, voilà un jeu qui mérite de figurer dans la ludothèque d’un gamer éclairé.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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