[Critique] Paranoïa : une expérience digne d’intérêt

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Steven Soderbergh
  • Avec : Claire Foy, Joshua Leonard, Jay Pharoah, Juno Temple, Aimee Mullins
  • Distributeur : 20th Century Fox France
  • Genre : Thriller
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 98 minutes
  • Date de sortie : 11 juillet 2018
  • Note du critique : 7/10

Soderberg là où on ne l’attendait pas

Une bonne surprise. C’est ce qu’on s’est dit, en sortant de la salle de cinéma. Une bonne surprise car, bien qu’étant un réalisateur de talent, Steven Soderbergh nous avait rarement habitué à fouler les terres de l’angoisse paranoïaque chères à Hitchcock ou De Palma. Exception faite peut-être du film Contagion, mais la menace y était trop globale pour qu’on ressente le climat anxiogène des huis-clos classiques. Problème résolu donc, avec Paranoïa le metteur en scène s’essaie au genre, d’une manière plus frontale, et s’en sort plutôt bien.

Paranoïa est réalisé intégralement avec un iPhone 7+, ce qui confère au film une image particulière. Cela a un impact direct sur le cadre, participe à l’étrangeté du propos, et nous place directement dans la psyché de la protagoniste principale. Son rapport à la réalité est au cœur du long métrage, en particulier dans sa première moitié. Le personnage en question est joué par l’actrice Claire Foy, connue des amateurs de la série The Crown pour son interprétation de la Reine Elisabeth 2. L’autre protagoniste-clé de l’œuvre est joué par Joshua Leonard. Mention spéciale d’ailleurs à ce dernier, moins sous les projecteurs que sa collègue, mais tout de même connu pour avoir commencé sa carrière dans le rôle de la première victime dans Le Projet Blair Witch. Il livre une composition à la fois fragile et inquiétante.

Un changement de ton en milieu de film

image film paranoia

La confrontation de ces personnages est au centre de Paranoïa, et en constitue l’intérêt premier. Mais ce n’est pas le seul, car le scénario se permet une critique glaçante sur la corruption qui règne au sein des milieux médicaux. On y découvre des personnages qui définissent arbitrairement la folie d’un patient, ou son caractère sain d’esprit. Non par l’analyse médicale, mais par le bénéfice potentiel à le déclarer comme tel. Steven Soderbergh se permet d’ailleurs de nous présenter de prime abord son personnage principal comme une femme peu sympathique, afin de laisser le spectateur seul responsable de son empathie vis-à-vis d’elle. Un choix intelligent, qui dénote avec la superficialité positive exigée par une grande partie des productions actuelles.

Le défaut de Paranoïa, en revanche, pourrait se situer dans son choix narratif en milieu de métrage, où l’incertitude de la fameuse paranoïa laisse place à un thriller plus classique, et donc aux péripéties plus convenues, voire peu crédibles. Néanmoins, le positif l’emporte et on ne peut pas dire qu’on a passé un mauvais moment en sortant de la salle. Ce qui nous encourage à soutenir Steven Soderbergh, afin qu’il renouvelle cette expérience dans un proche avenir.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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