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[Critique] Universal Soldier : un sous-Robocop plutôt efficace

Caractéristiques

  • Titre : Universal Soldier
  • Réalisateur(s) : Roland Emmerich
  • Avec : Jean-Claude Van Damme, Dolph Lundgren, Ally Walker, Ed O'Ross, Jerry Orbach
  • Distributeur : TriSrtar
  • Genre : Action, Science-fiction
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 10 minutes
  • Date de sortie : 29 juillet 1992
  • Note du critique : 6/10

Une série B efficace, malgré quelques anicroches

image critique universal soldier
En voilà deux qui ne partiront pas en vacances ensemble…

Le cinéma, qu’il soit de série B ou non, a toujours eu tendance à s’inspirer de ce qui fonctionne. Et ce n’est pas à vous, spectateurs du vingt-et-unième siècle, qui bouffez du film de super héros à toutes les sauces, qu’on va l’apprendre. Le long métrage qui nous intéresse dans cette critique a le don de nous rappeler que non, ce n’est pas une coutume née d’hier. Car, avant que ne débarque Universal Soldier dans les salles obscures, en 1992, Terminator et Robocop ont cartonné. De quoi donner des ailes à un certain Andrew Davis, que les amateurs de films d’action connaissent obligatoirement, lui qui nous a donné Nico, Piège en haute mer ou Le Fugitif. Seulement voilà, le scénario du réalisateur est inexploitable, demande un budget faramineux que n’est pas capable de financer la société de production Carolco Pictures. Dès lors, Davis se fait remplacer par Roland Emmerich, qui sort du plutôt intéressant Moon 44. De quoi assurer un spectacle haut de gamme ?

Universal Soldier ne peut cacher une seule seconde ses accointances avec Robocop. Dans la séquence d’introduction plongée dans la jungle vietnamienne, qui aurait gagné en crédibilité si seulement la production avait eu les moyens de tourner en décors naturels, Luc Devereaux (Jean-Claude Van Damme) et Andrew Scott (Dolph Lundgren) ont quelques points de désaccords sur la manière de gérer le stress de la guerre. C’est le moins que l’on puisse écrire, puisque le second cité pète les plombs, tue tout ce qui bouge côté innocents, et se fait un collier d’oreilles comme votre enfant enfile les nouilles pour la fête des pères. Devereaux tente de sauver ceux qui peuvent l’être, sans grand succès. L’opposition finit sur un combat à mort, duquel personne ne sort vivant. Plus de vingt ans plus tard, les deux hommes sont ramenés à la vie, transformés en cyborgs par l’armée. Ils se fondent dans une formation invincible, créer pour désamorcer les situations extrêmes. Jusqu’au jour où les souvenirs, et les personnalités, font surface…

Roland Emmerich et ses tics regrettables

On ne va pas le cacher plus longtemps : Roland Emmerich n’est pas Paul Verhoeven. Rien de surprenant dans cette affirmation, mais elle a son importance à l’heure d’analyser un peu ce qui fait les forces et faiblesses d’Universal Soldier. Clairement, le réalisateur a plus à voir avec un Renny Harlin, qu’avec le metteur en scène de Total Recall. Dès lors, il n’est guère étonnant d’assister à une machinerie certes huilée, grâce à un scénario équilibré, mais parfois assez vulgaire dans la mise en place des différents conflits. La résurgence des souvenirs se fait beaucoup trop facilement, sans grand écho, ce qui ne créé que peu de sentiments viscéraux, et c’est bien dommage. On a aussi droit à la spécialité d’Emmerich : les passages beaucoup trop dédramatisant, qui plombent un peu l’atmosphère. Si les quelques traits d’humour ne sont pas spécialement honteux, ils sont ressentis comme totalement hors sujet. Alors que la menace Andrew Scott règne, sous les traits d’un Dolph Lundgren particulièrement à l’aise, la séquence du retrait du mouchard, qui provoque une situation cul-cul un peu crétine, est vécue comme une perte de temps, et de sérieux.

Universal Soldier n’est jamais meilleur que quand il tient ses promesses. Sur le papier, la rencontre d’un Jean-Claude Van Damme au sommet de son art, et d’un Dolph Lundgren à peine sorti des Griffes du Dragon Rouge, était explosive. À l’écran, elle est carrément sensationnelle, et nous rappelle à quel point le cinéma d’action des années 1980-1990 savait gâter ses scénarios de castings hyper efficaces. Le belge, petit mais évidemment ultra affuté, se voit confronté à la montagne suédoise. Et les étincelles n’ont besoin que des quelques réunions, à l’écran, pour jaillir dans un feu d’artifice de testostérones. Le suspens sait se faire assez fort, le spectacle tourne parfois à l’explosif, à la violence aussi. Le tout en crescendo jusqu’à un final carrément haletant, qui accouche d’un duel mémorable. On regrettera seulement que les thèmes de la science folle passe au troisième ou quatrième plan, et deux ou trois baisses de régime en milieu de métrage, pour des causes précédemment décrites. Mais on se trouve là face à un mélange d’action et de science fiction savoureux, assez pour qu’une franchise naisse de ce succès. Malheureusement, la suite ne sera clairement jamais au niveau…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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