[Critique] Lukas : mieux qu’espéré, mais pas totalement convaincant

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Julien Leclerq
  • Avec : Jean-Claude Van Damme, Sveva Alviti, Sami Bouajila, Kaaris, Kevin Janssens, Sam Louwyck
  • Distributeur : Océan Films
  • Genre : Action
  • Pays : France, Belgique
  • Durée : 82 minutes
  • Date de sortie : 22 août 2018
  • Note du critique : 6/10

L’heure du retour en grâce ?

image film lukas

Si vous suivez un peu Culturellement Vôtre, vous savez que votre humble serviteur est atteint d’une certaine passion pour la filmographie de Jean-Claude Van Damme. Au point qu’on parle de films de Van Damme, et non de ses réalisateurs, un peu comme vos parents parlaient de films de Morricone, ou de Bruce Lee, pour rester dans des évocations martiales. Le belge a su porter sur ses épaules une partie du cinéma d’action de la fin des années 80 jusqu’à la moitié de la décennie 1990, avant de sombrer dans des excès peu glorieux. Passer de Bloodsport à Street Fighter, c’est assez terrible. Après des années à vivoter, notamment dans des productions basées dans les pays de l’Est, la star tente de revenir, petit à petit. Seulement, si l’on excepte ses rôles dans le touchant JVCD, puis l’éclatant Vilain du moins conseillé Expendables 2, on ne pouvait pas affirmer que tout allait au mieux. Lukas intervient au bon moment, afin d’essayer de prouver le contraire, par le biais d’une sortie en salles.

Quand le film fut annoncé, par le biais d’un trailer assez vitaminé, on a senti une certaine excitation. Beaucoup d’éléments semblaient devoir nous parler, notamment du côté du récit (et pas spécialement du scénario, ce sont deux choses différentes). Le film raconte l’histoire de Lukas, videur dans une boîte de nuit. L’homme a clairement l’air d’avoir vécu, et pas que des expériences agréables. Un soir, il fait face à un client très peu amical, côté VIP. Du genre à emmerder une pauvre serveuse qui passait par là. Le ton monte, à l’écart de la foule, jusqu’à l’accident. Aussi mortel qu’inévitable. Démissionnaire de son travail, recherché par la police, il retrouve un emploi dans un club, bien moins reluisant que le précédent. D’ailleurs, pour s’y trouver une place, le videur, dont on ne connaît pas le nom de famille, a dû passer une épreuve violente, l’opposant face à d’autres postulants. Une idée qu’il faudrait soumettre à Pôle Emploi. Seulement, tout s’écroule quand Lukas est interpelé par des services secrets. Ceux-ci ne lui laisse pas le choix : soit il est emprisonné fissa, et sa fille se retrouve placée dans une famille d’accueil. Soit il coopère afin de faire tomber le patron du strip-club, lequel verse aussi dans un business de fausse monnaie…

Un ensemble sympathique, malgré des imperfections

Van Damme par-ci, Van Damme par là. Mettons un terme au suspens : l’acteur belge est bien utilisé, sa gueule creusée fait une grande partie de la qualité du spectacle. Certes, il ne lève plus la jambe, ni n’effectue de grands écarts, mais on le sent toujours assez puissant dans ses mouvements, et c’est bien le principal. Cinquante-sept ans, tout de même ! Bon, évoquons principalement le film. Lukas est réalisé par Julien Leclerq, metteur en scène plutôt méritant, auteur de Braqueurs et Gibraltar. Pas de mauvais films donc, et quelques signes d’une vision du monde loin d’être inintéressante, qui trouve un écho dans une stylisation parfois étonnante. Ces deux points, on les retrouve dans le long métrage ici critiqué. D’ailleurs, dès l’ouverture on a droit à un joli plan séquence, dans lequel la star belge est suivi de dos, lors de l’arrivée sur son lieu de travail, couvert d’une capuche. On apprécie de voir l’emploi ainsi mis en avant, et pas seulement en faire une sorte de situation. Que Lukas soit videur a du sens, et celui-ci sera encore plus évident quand on en saura plus sur le passé trouble du personnage. N’ayez crainte, on ne vous en dira pas un mot.

Lukas met vite en place les éléments scénaristiques en charge de faire monter la pression. Peut-être même un peu trop vite. Une fois passé l’exposition, le récit a du mal à s’en remettre, et ce malgré quelques séquences très bien fignolées. On pensera surtout à l’attaque d’une baraque, dont on taira l’utilité. Jean-Claude Van Damme y est sublime, la réalisation de Julien Leclerq brillante dans les moindres détails. Cela suffit-il à ce que l’ennui soit totalement absent ? Malheureusement, non. Le récit fait intervenir un personnage féminin, incarné par la charismatique Sveva Alviti,qui a plus tendance à ralentir le rythme qu’autre chose. Alors que le personnage visait à distiller un peu d’humanité à Lukas, damned. Autre gros regret, la performance de l’odieux Kaaris, aussi détestable dans un aéroport que devant une caméra. Quelqu’un pour lui dire, à ce cas social, qu’il n’est pas obligé de vociférer à chaque réplique ? Vraiment dommage, car le reste se tient honorablement, de la photographie dramatisante à souhait, à quelques seconds rôles bien tenus. Bon film donc, bien meilleur que certaines œuvres récentes comptant l’acteur belge au générique, mais imparfait. On s’en contentera.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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