article coup de coeur

[Test] Valkyria Chronicles 4 : nouveau hit en puissance pour la licence

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Sega
  • Editeur : Sega
  • Date de sortie : 25 septembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Sega livre un excellent T-RPG

image gameplay valkyria chronicles 4
Pas de réchauffement climatique pour Valkyria Chronicles 4.

La série Valkyria Chronicles est sans doute moins reconnue par le grand public que ses licences les plus populaires, il n’en reste pas moins que Sega (Yakuza Kiwami 2Sonic Mania Plus) prend un soin particulier à laisser vivre cette série. Sans doute pour marquer son territoire, dans un genre qui ne procure que peu de représentants : le Tactical-RPG. Ce style nous aura, pourtant, apporté bien des souvenirs impérissables aux gamers les plus assidus. Comment oublier Final Fantasy Tactics, Front Mission 3, Disgaea (dont on vous parlera très bientôt) ? Nostalgie imperturbable, et voilà que l’éditeur nippon ravive la flamme, avec un Valkyria Chronicles 4 qui a tout pour rejoindre ces glorieux camarades.

Valkyria Chronicles 4 nous propose de renouer avec l’ambiance du premier volet. Dans ce sens, on ne peut que vous conseiller de découvrir, dans la foulée, l’excellent Valkyria Chronicles Revolution. Est-ce à dire qu’il faut y avoir joué auparavant ? Non, l’ordre n’importe que peu, et l’univers se dévoile d’une manière assez frontale pour ne pas craindre des clins d’œil trop insistants. On retrouve la Fédération Atlantique et l’Alliance Impériale, deux camps qui s’affrontent dans le froid extrême de l’hiver du grand Est. On y voit clairement une représentation de la Seconde Guerre Mondiale, dans un esprit typiquement japonais : jupes courtes, esprit vaillant, et quelques clichés rigolos dans les archétypes. Le récit sait se faire accrocheur, en multipliant les situations alarmantes, voire désespérées. La section E, que le joueur dirige, est une unité de la dernière chance, les épaules du joueur devront être assez larges pour soutenir cette pression. Celle-ci est exercée par des antagonistes pas toujours très efficaces, d’ailleurs ils ont du mal à porter le point culminant, pendant le dernier quart du soft. Dommage. Signalons ici qu’en plus du scénario sympathique, vous pourrez ressentir le plein  confort de la découverte, puisque Sega nous propose des sous-titres en français. Une première pour la licence, c’est dire si cet épisode est important.

Valkyria Chronicles 4 accompagne son concept d’une histoire intéressante, mais soyons clairs : c’est bien le gameplay qui va vous projeter dans ce grand et long trip glacé. Le scénario rappelle le premier épisode, et c’est aussi le cas de la prise en main. On remarque une volonté de revenir à des mécaniques plutôt simples à digérer, avec une grosse partie stratégique et des éléments de RPG à saupoudrer sur l’ensemble. Replaçons les principes de base. Les camps agissent au tour par tour, et déplacer un personnage vous coûtera un CP, une valeur de point dont la réserve pourra augmenter ou baisser, selon différent critères. Quelques types de soldats sont à disposition, et le choix ne doit pas être effectué à la légère : tout dépendra de la nature de la mission. Si l’attaque ennemie est puissante, attention à bien profiter des forces de vos shocktroopers, par exemple. Signalons ici l’arrivée d’une toute nouvelle classe : le très impactant Grenadier, avec son mortier redoutable à longue distance. C’est, même, la véritable star de cette itération, la nouveauté la plus délicieuse. Le côté RPG intervient dans l’évolution de vos guerriers : plus ils survivent aux conflits, plus leurs statistiques se perfectionnent. Simple et efficace, mais qu’on se le dise : tout prend vite une dimension autrement plus folle sur le terrain.

Quelques nouveautés pour parfaire un concept bien ficelé

image jeu valkyria chronicles 4
Et tout en français, s’il vous plaît !

Car Valkyria Chronicles 4 va vous faire voir du pays. Les différentes missions vous plongent dans des champs de bataille qui vous poseront, tous, de sacrés dilemmes. C’est certainement ce qui fait le sel de cette licence, même si les épisodes 2 et 3 n’ont pas su exploiter au mieux l’idée : la géographie pourrait être considéré comme un personnage. À vous d’en faire soit un allié, soit un ennemi. Vous vous en rendrez compte en profitant d’une carte dorénavant très claire, ce qui n’était pas le cas auparavant. Les ennemis sont mieux représentés, leurs actions aussi. Tout cela dans une topographie toujours aussi exemplaire, et une tendance à la verticalité dans le level design qui nous pousse à ne jamais trop rester sur les acquis. C’est bien simple : on ne ressent jamais, pas une seule fois, une impression de redite due à l’agencement de ces niveaux, c’est dire l’effort consenti. Ce résultat très satisfaisant est aussi le fait d’un soin tout particulier apporté aux missions. Là aussi, la répétition est exclue, grâce à des objectifs qui nous sortent régulièrement de l’ordinaire du T-RPG. On pourra aussi compter sur des actions secondaires, assez indispensables pour engranger de l’expérience.

Des batailles bien rythmées, parfois un peu linéaires mais rien de bien grave. Valkyria Chronicles 4 déploie une telle batterie d’éléments accrocheurs qu’on passe l’éponge à propos de ce genre de petits détails en retrait. Par exemple, sachez que la mort d’un personnage peut s’avérer définitive, si vous ne le sauvez pas à temps. Adieu son expérience, et tout le temps passé à le faire grinder. Croyez-nous, quand ça touche votre éclaireur phare, il y a de quoi piquer une sacrée crise. D’ailleurs, cette perte peut parfois enclencher un bonus, histoire d’atténuer la tristesse : l’unité décédée accorde un bonus à l’un de ses camarades, ou peut s’accorder un ultime tour. Autre sucrerie, les véhicules blindés font évidemment leur grand retour, cette fois-ci plus facile à déplacer en terme de coût de CP. Ce qui nous emmène à une autre nouveauté du soft : le soutien par le navire de combat. Celui-ci apporte des possibilités redoutables, comme l’indispensable tir à longue portée. Il pourra même accorder une seconde chance aux tanks, si ceux-ci se font détruire par une intelligence artificielle assez agressive contre ces machines de guerre.

Valkyria Chronicles 4 entasse les bons points, et la durée de vie vient s’ajouter à ce constat. L’histoire principale peut se terminer d’une traite, en une petite quarantaine d’heures. Mais pour tout voir il faut viser bien plus haut : soixante à soixante-dix seront nécessaires. L’impression est un chouïa moins bonne quand il s’agit d’aborder la technique. Si le rendu, que l’éditeur a nommé CANVAS, continue de nous séduire grâce à cette aquarelle si particulière, les textures font du surplace. C’est beau, mais pas transcendant. Aussi, on a remarqué quelques petits bugs de collision, mais rien de méchant. L’ensemble tourne parfaitement : pas de véritable baisses de régime dans la fluidité. Côté musique, le très grand Hitoshi Sakimoto (Vagrant Story, Dragon’s Crown) répond présent, et livre des partitions entrainantes à souhait, bien dans l’ambiance désespérée. Un bonheur de tous les instants pour les mélomanes !

Note : 17/20

Valkyria Chronicles 4 saura trouver le chemin de n’importe quelle ludothèque. Sublimant le concept, pourtant déjà bien ficelé, du tout premier épisode, ce soft passionne d’un bout à l’autre. Il faudra composer avec des nouveautés réussies, comme l’arrivée de la classe des Grenadiers, grandes stars de cet opus, mais aussi quelques subtilités passionnantes. On pourra, certes, regretter le surplace de la technique, et surtout des textures un peu vieillottes, mais ce serait injuste d’en tenir compte dans le ressenti final. Sega gâte les amateurs de T-RPG, il faut sauter sur l’occasion !

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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