[Test] Punch Line : un Visual Novel croquignolesque

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Playstation Vita
  • Développeur : Mages Inc.
  • Editeur : PQube
  • Date de sortie : 31 août 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Petite culotte et saignement de nez

image jeu punch line
Un spectre pour le moins grivois.

La petite percée du Visual Novel en Europe ne cesse de nous étonner. Menée par des distributeurs véritablement passionnés, motivée par la volonté de faire découvrir l’entendue d’une production japonaise bien plus massive que ce que l’on peut imaginer, cette mode nous permet de faire connaissance avec des titres qui, jusqu’ici, nous étaient interdits. Qui aurait pu prévoir que des jeux comme Chaos;Child ou Root Letter feraient le voyage jusque sous nos latitudes ? Grâce à PQube, ce genre de sucrerie est désormais abordable. Et la dernière en date n’est autre que le sacrément déjanté Punch Line, qui débarque deux ans après sa sortie japonaise.

Dans Punch Line, le joueur incarne un certain Yuta Iridatsu. Et les premiers instants du jeu sont du genre à lui poser quelques soucis. En effet, le jeune homme est embarqué en plein milieu d’une prise d’otages, dans un bus qui pourra rappeler celui de Speed. Mais les terroristes ont du mouron à se faire : la super-héroïne ultra sexy Strange Juice intervient, et une bagarre générale se déclenche. Yuta, lui, est victime d’un mauvais coup, qui le propulse à terre, en quasi-PLS. Son réveil est brutal : sa première vision est celle de la petite culotte de la justicière. Et cette gaffe provoque un effet pour le moins étonnant : sa force décuple, et le pousse à régler la situation définitivement, en expulsant les malfrats. Vous l’aurez compris, l’ambiance est totalement barrée, et non moins assumée.

L’introduction de Punch Line a le mérite de nous plonger dans une histoire assez folle pour que notre concentration reste élevée. Du coup, la suite nous surprend d’autant plus, et c’est une bonne chose. Après ces péripéties dans les transports en commun, terminée par une deuxième vision des dessous de Strange Juice, Yuta se réveille chez lui. Mais sous forme spectrale. Visiblement, son âme a été expulsée par un saignement de nez très Tortue-Génialesque qui, fatalement, accompagnait l’appréciation inattendue de la petite culotte. Un peu abasourdi, et on le comprend, notre avatar remarque qu’il n’est pas seul. Un chat spectral l’accompagne, du nom de Chiranosuke. Il sera votre guide dans une mission de la plus haute importance : récupérer votre corps. Car non, Yuta n’est pas mort, juste expulsé de son enveloppe, laquelle se situe au sein de la baraque dans laquelle vous habitez. Malheureusement, vous constatez l’incapacité de votre ectoplasme à traverser les murs, à cause de talismans intelligemment placés, ce qui traduit la présence d’un antagoniste.

Un délire plein de peps et totalement assumé

image gameplay punch line
Attention à la petite culotte !

Vous êtes plutôt intéressés par le délire jusqu’ici décrit ? Attendez, car Punch Line en a encore dans la besace, et pas qu’un peu. Là où ça se complique, c’est dans l’interdit imposé à Yuta. Passer de chambre en chambre sera d’autant plus compliqué, car le jeune homme va devoir éviter toute excitation physique provoquée par la vision d’une jeune fille courtement vêtue. Là, on comprend bien la problématique, à laquelle s’ajoute la recherche primordiale d’un livre sacré, du moins pour commencer et avant complications. Un bon Visual Novel se juge évidemment à la qualité de son histoire, de son univers, et de ses personnages. Le jeu, signé par les grands spécialistes de chez Mages Inc. (Steins;Gate 0), soigne ces trois piliers, et propose 21 chapitres tous aussi palpitants les uns que les autres. On notera une certaine application à faire des protagonistes féminins de véritables épreuves, et cela fonctionne évidemment grâce à leur écriture, tournée vers le concept même du jeu.

Punch Line est tiré d’un animé, du même nom. Est-ce pour autant qu’il faut l’avoir vu, pour profiter du jeu ? Non, et votre humble serviteur en est la preuve vivante. Au contraire, on pourra même ressentir une envie de découvrir ce programme, par la suite, tant le fun est au rendez-vous. Le soft se suffit à lui-même, et se veut assez instructif pour bien nous présenter cet univers. Alors que l’histoire nous séduit, le gameplay n’est pas en reste. Même si, autant prévenir, il s’avère assez anecdotique en terme de mécaniques, ce qui n’est que normalité dans un Visual Novel. Le but est tout de même assez fendard : faire peur aux jeunes filles, en se servant des éléments du décor : faire claquer une porte, grincer une armoire, ce genre de choses. Parvenir à ses fins vous octroie de l’expérience, puis de nouvelles capacités, comme la possession, bien amusante.

Du côté des regrets, il faut noter que Punch Line est sous-titré en anglais. Il faut bien écrire que ce genre de sortie reste assez confidentielle, ce qui se répercute directement dans la localisation. Le niveau demandé n’est pas élevé, mais il faudra tout de même maitriser la langue de Shakespeare, et s’accompagner d’un dictionnaire. Voyez cela comme l’opportunité de parfaire votre LV1, c’est toujours ça de pris. Aussi, on remarque un petit tassement en plein milieu de l’intrigue, mais rien de bien long, surtout que la seconde partie n’est pas avare en situations bien savoureuses. Pour le reste, on ne peut que se satisfaire de la technique du soft, et ce même si sa plateforme privilégiée reste la PlayStation Vita. Le rendu reste tout à fait admirable sur PlayStation 4, grâce à un character design signé par celui qui s’occupe aussi de l’animé : Shota Iwasaki. Gage de bonne continuité visuelle. Alors non, les textures ne sont pas très fines, mais le charme artistique fonctionne du tonnerre. Enfin, les musiques sont au crédit de Tetsuya Komuro. Vous vous souvenez de l’excellent Street Fighter 2 : The Animated Movie ? Il en signait les compositions. Ici, on est bon public de presque tout, sauf des génériques assez lourds.

Note : 15/20

Punch Line vient compléter l’offre des Visual Novel de qualité, disponibles en Europe. Même s’il s’appuie sur une série animée, peu connue du grand public français, il faut préciser que le résultat peut largement se savourer sans connaissance de cette œuvre. Les amateurs d’aventures textuelles, peu farouches devant un anglais de bon niveau, pourront découvrir un univers volontairement grivois, délirant, loin de toute prise de tête. Si les problématiques séduisent, c’est aussi le cas du gameplay, très léger mais occasionnant quelques situations bien funs. Voilà une bonne expérience, longue d’une petite vingtaine d’heures, que l’on pourra recommander aux amateurs du genre.

 

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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