Caractéristiques
- Titre : Double Impact
- Réalisateur(s) : Sheldon Lettich
- Avec : Jean-Claude Van Damme, Geoffrey Lewis, Alonna Shaw, Alicia Stevenson
- Distributeur : Metropolitan Filmexport
- Genre : Action
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 107 minutes
- Date de sortie : 31 juillet 1991
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un film au concept fort
Dans la filmographie de Jean-Claude Van Damme, il y a un avant, et un après Full Contact. Ce dernier signait l’envie de l’acteur d’obtenir des rôles plus aptes à lui procurer l’occasion de réellement interpréter des personnages, et pas seulement de lever la jambe. On fait partie de ceux qui regrettent cette volonté, un peu déséquilibrée, dont l’effet direct se ressentira sur certains films, comme le très chiant Cavale Sans Issue, alors que les meilleures prestations du plus balèze des belges figuraient dans Kickboxer ou Bloodsport. Mais bon, l’age avançant, et l’hygiène de vie n’étant pas celle d’un Jackie Chan, il a fallu trouver un rebond, ne pas tout miser sur les combats. Comme un chant du cygne pour le pur film de tatane, avant d’embrayer sur de l’action certes toujours spectaculaire, mais moins basée sur ses talents physiques, est sorti Double Impact, coincé entre Coups Pour Coups et Universal Soldier.
Avec Double Impact, on vous parle d’un temps temps où les productions américaines louchaient grandement vers le territoire qui révolutionnait le cinéma d’action : Hong Kong. John Woo, Tsui Hark, Ringo Lam (tous trois bosseront avec Van Damme par la suite), ont apporté une sacré pierre à l’édifice du septième art de divertissement, et le monde ne pouvait rester insensible à cette production incroyablement riche, en terme d’inventivité. Donc, quoi de plus naturel à ce que le gros de l’intrigue se déroule sur l’île ? C’est ici que vont naître Alex et Chad, des jumeaux, enfants d’un industriel et d’une mère aimante. Seulement, le couple attire la convoitise, et se fait tuer, lors d’une attaque impitoyable. Les deux bébés étaient sur les lieux du crime. L’un va être conduit à un orphelinat, l’autre est sauvé par Franck (Geoffrey Lewis), l’ancien garde du corps du couple Wagner. Ils s’échappent de Hong Kong, direction les États-Unis. Vingt-cinq ans plus tard, Franck et Alex retrouvent la trace de Chad, toujours à Hong Kong. Ils partent pour lui apprendre la vérité, et venger les parents.
JVCD en fait un peu trop
Double Impact est assez typique de ces scénarios brodés autour d’un concept. Celui-ci est très simple : deux Jean-Claude Van Damme pour le prix d’un, et la volonté d’utiliser cette aubaine afin de laisser l’acteur exprimer différents caractères. L’effet était incroyable à l’époque, aujourd’hui il se révèle évidemment daté devant ce que peut faire un geek et une station de travail performante. Mais on garde cette saveur, cette impression assez agréable de trucages faits avec les moyens du bord. On reverra cette technique à l’occasion de Timecop, perfectionnée pour l’occasion, mais ici elle est réellement au centre des intérêts du film. Alex est martialement formé, et distribue de la tatane comme des petits pains. Tandis que Chad, élevé dans la misère, est plus débrouillard, plus solitaire aussi, même s’il s’acoquine avec la craquante Danielle (Alonna Shaw). Tout ce beau monde va s’engager dans une vendetta contre les auteurs du massacre des parents, dans des séquences parfois haletantes, souvent très divertissantes.
Explosions, gunfights, combats à mains nus, Double Impact ne lésine pas sur l’action. Et tant mieux, car le réalisateur, Sheldon Lettich (qui retrouvera JVCD pour Légionnaire, The Order et The Hard Corps), n’est jamais meilleur que quand il s’agit de gâter le spectateur. Notons ici qu’on retrouve, avec grand plaisir, le toujours très charismatique Bolo Yeung, l’éternel Chong Li de Bloodsport. Par contre, on a un peu plus de mal avec la direction d’acteur, concernant la star belge. Le propension du metteur en scène à bichonner Van Damme. Celui-ci s’en donne à cœur joie, cabotine à fond les ballons, imprimant au résultat un esprit à la limite de la comédie involontaire. Il aurait fallu lui imposer des limites. Dommage, d’ailleurs on ne peut que vous conseiller d’éviter, autant que possible, la version française, qui ne fait que souligner ce raté. Rien qui puisse réellement porter atteinte à la bonne tenue de l’ensemble, mais on comprend aussi la volonté de la star belge de se lancer dans une suite, ou plutôt un reboot avec Lettish, histoire de mener à plus ce concept, avec un chouïa plus de sérieux. Un projet évoqué en 2012, mais porté disparu depuis…