article coup de coeur

[Test] Ys Origin : une tour pleine de ressources

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Playstation Vita
  • Développeur : Nihon Falcom
  • Editeur : Dot Emu
  • Date de sortie : 30 mai 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Une licence forte du J-RPG montre ses origines scénaristiques

image playstation 4 ys origin
La tour regorge de surprises…

Avec le succès, aussi bien populaire que critique, d’Ys VIII : Lacrimosa of Dana, est venu le temps de s’intéresser à cette licence importante du RPG à la japonaise. On ne va pas vous le cacher : on ne connaissait que peu cette série, signée Nihon Falcom, et née en 1987 sur l’ordinateur Nec PC-8801. Si les différentes itérations ont bien eu droit à des passages sur des consoles accessibles en France, bien souvent les jeux restaient cantonnés aux frontières japonaises. Et les quelques opus parvenus à s’en extirper, comme Ys Seven, sur PSP, nous parvenaient sans grand effort d’édition. Cette époque semble révolue, grâce notamment au travail colossal entrepris par certains, comme NIS America. Espérons, d’ailleurs, qu’ils auront la bonne idée de ne pas trop tarder à se pencher sur le cas de Ys IX : Monstrum Nox, tout récemment annoncé…

Ys es une licence passionnante. Non seulement pour ses qualités ludiques indéniables, que pour les histoires qu’elle compte. D’un côté, celle du RPG d’action, son évolution au fil des années. De l’autre, les soubresauts d’un secteur vidéoludique japonais en pleine expansion, du moins fut un temps. D’ailleurs, nous ne pouvons que vous conseiller un excellent article, chez Eurogamer (suivez le lien), qui revient avec passion sur toute la chronologie de la série. Les amateurs de grandes aventures, d’univers riches, seront aux anges. Car, si Ys est connu pour être toujours techniquement en retard, la licence peut se targuer de maitriser tout ce que les joueurs recherchent dans un bon jeu de rôle japonais. L’épisode que nous abordons aujourd’hui, Ys Origin, comme son titre l’indique, revient aux sources du récit. De quoi dessiner une porte d’entrée pour les nouveaux venus ? Oui, même si l’épisode est un peu à part, côté gameplay.

Attardons-nous sur le scénario d’Ys Origin. Celui-ci est de première importance, puisqu’il pose les bases de tout ce que la série explorera par la suite. Première constatation : l’éternel héros aux cheveux rouges, Adol Christin, n’est pas de la partie. Normal, puisque le récit débute bien des années avant sa naissance, quelques sept-cents ans en amont du premier opus. Tout prend place autour de la guerre déclarée entre Ys, île paradisiaque, et les démons. La situation devint si critique que les deux déesses, Reah et Feena, ont du élever cette véritable oasis dans les cieux. Seulement, les monstres se sont lancés dans la construction d’une tour, Darm, afin d’atteindre les terres mises en sécurité. Dès lors, les deux divinités disparaissent, avec la Perle Noire, artefact à la force pour le moins étrange. C’est ici que débute le jeu : une escouade va se rendre en territoire ennemi, afin de remonter la piste des déesses aux cheveux bleus.

De l’énergie à revendre

image gameplay ys origin
Une fille, deux garçons, trois possibilités…

Ys Origin s’installe dans la tour de Darm, et n’en sort jamais. On reste dans un Action-RPG bien énergique, mais avec une petite dose de Dungeon-RPG. Pas de cartographie, mais une véritable course vers le sommet, entrecoupée d’éléments scénaristiques. Restons au contact de ces derniers. Plus d’Adol, donc, mais trois personnages qui apportent, chacun, un point de vue. Yunica Tova, la fille d’un grand Prêtre, est une jeune fille qui cherche à faire ses preuves. Amie intime des deux déesses, son courage agit sur nous comme un véritable vent de fraicheur, et ce même si l’univers du soft se veut assez sombre. Hugo Fact s’avère un personnage beaucoup plus torturé. La haine qu’il ressent envers son frère, ancien héros devenu à moitié démon, le pousse à agir sans la moindre trace de pitié. Du moins, pendant un temps. Terminer ces deux scénarios en débloquera un troisième, qui n’est autre que celui de Toal Fact. Oui, le fameux frère de Hugo. Et autant vous prévenir : c’est bien autour de lui qu’on découvrira le plus d’éléments scénaristiques, notamment avec une fin plus définitive.

Trois personnages, donc, mais aussi trois manières de penser le gameplay. Si l’on pourra regretter que cette trilogie interne au jeu ne cherche pas à nous proposer des environnement différents, on constate que l’apport de ces prises en mains reste intéressante. Yunica Tova peut compter sur une hache, rapide et à l’allonge moyenne. Plus tard, elle s’emparera de l’épée de son père, moins expéditive mais plus puissante. Hugo Fact, lui, est un magicien de haute volée. Du coup, il invoque deux sorte d’yeux qui balance des tirs d’énergie. Ici, on est quasiment dans du run RPG and gun, avec une grosse tendance à rester à distance des ennemis. Pour Toal Fact, c’est exactement l’inverse. Armé de griffe à la Wolverine, c’est le contact qui domine. Chacun pourra compter sur un boost de capacités, à déclencher quand la jauge adéquate est pleine. Autre particularité : trois pouvoirs spéciaux, tous très importants, et différents selon les personnages incarnés. Si l’arme principale jouit d’une efficacité constante, mis à part une poignée de démons insensibles, les magies peuvent exploiter des points faibles. Aussi, l’utilisation de certaines peut vous assurer un saut plus long, idéal pour atteindre des plateformes trop écartées.

La tour d’Ys Origin est truffée d’épreuves, et de monstres. Très nettement, ce sont les combats qui l’emportent par le nombre. Très vigoureux, voire bourrins, ils s’accompagnent de sensations bien agréables. Falcom est parvenu à trouver une recette qu’on pourrait qualifier en ces termes : « bon sang mais quelle patate ! ». L’impact des coups, la satisfaction de voir les belligérants se ratatiner, récupérer ce qu’ils laissent trainer derrière eux, le tout à cent à l’heure, voilà qui ne peut que rendre accroc. Et ce malgré un caractère rébarbatif assez inévitable, du moins quand on enchaine les trois personnages à la suite. La tour remplit parfaitement son rôle : elle permet un level design efficace au possible. Les développeurs, eux, nous assurent une aisance de mouvement exemplaire : il est possible de rejoindre n’importe quel étage déjà visité, du moins si vous avez déniché l’une des statues à l’effigie des déesses. Celles-ci vous permettront aussi de sauvegarder, et de dépenser les cristaux récupérés sur les cadavres des monstres. Au menu, un développement de vos forces, mais aussi la diminution des effets négatifs comme le poison.

Grosse durée de vie, petite technique

image dot emu ys origin
Cela manque d’environnements mémorables

Ys Origin propose assez de subtilités pour que l’aventure reste captivante. Dénicher des coffres, lesquels renferment de nouvelles armures, bottes, ou d’autres moyens de perfectionner son avatar, provoque toujours un sacré contentement. Aussi, il faudra dénicher des fruits de Roda, afin de nourrir les Roos, des petits animaux mignons aux grandes oreilles. Leur apporter ces friandises vous vaudra quelques récompenses. Il sera aussi nécessaire de faire attention à l’utilisation d’objets, qui permettent parfois d’avancer dans des environnements piégeux. On pensera au passage sous-marin, ou à ces endroits uniquement visibles si vous portez un certain masque. Le double saut, la capacité de courir, tout cela apporte du neuf, rythme le jeu. Ici, on pourra émettre un regret : on aurait apprécié encore plus de recours à cette saveur Zelda. Par contre, on ne peut que féliciter Falcom pour avoir évité le piège du Metroidvania forcé. Le jeu est, à la base, sorti en 2006, et l’on sent bien qu’il est à l’abri des quelques réflexes et démons actuels. Enfin, les combats de boss apportent une sacrée dose de challenge. La difficulté est, la plupart du temps, abordable. Sauf dans les très hauts niveaux de difficulté, mais en Normal on peut s’en sortir assez aisément. Cependant, ces ennemis spéciaux, et parfois gigantesques, apportent des mécaniques gratinées, et il faudra les maitriser pour leur passer sur le corps.

Ys Origin peut compter sur une belle durée de vie, du moins à la vue du genre très particulier dans lequel s’inscrit le titre. Chaque personnage propose un run de sept à huit heures, moins quand on maitrise le soft. Il faudra une bonne vingtaine d’heures pour voire la fin du dernier protagoniste, et bien plus pour explorer tout le contenu du titre. En effet, on débloque deux modes : Contre-la-montre et Arène. Dans le premier, il faudra défoncer du boss le plus vite possible. Les gamers ultra-doués pourront tenter le rush, qui propose d’enchainer tous ces ennemis spéciaux. L’Arène, elle, nous fait combattre des vagues de démons, et gagner des cristaux. Ceux-ci sont importants, car à dépenser dans une boutique, afin de débloquer des niveaux ou des personnages, uniquement jouables dans ce contexte. Et peut-être même un certain héros aux cheveux rouges, allez savoir.

Enfin, il nous faut aborder la technique d’Ys Origin. Celle-ci n’est pas de première fraicheur puisque, comme on le signalait plus haut, la version PlayStation 4 (mais aussi Vita et Xbox One) est le portage de la version PC, sortie en 2006. Si l’on trouve l’ensemble d’un charme presque désuet, on a tout de même droit à quelques textures bien grossières. À l’ancienne. Par contre, il faut saluer la fluidité constante : aucune baisse de régime n’est à déplorer. Les environnements restent un peu trop classiques dans leur direction artistique (le feu, l’eau, du déjà vu pas mal de fois). Aussi, on doit faire avec deux ou trois vidéos à la résolution ignoble, quel dommage que cette ressortie n’en a pas profité pour remettre à niveau ces séquences. Impossible de se quitter sans vous toucher quelques mots concernant la sublime bande originale. On retrouve la Falcom Sound Team, avec des morceaux vivifiants au possible. S’il ne participe pas au projet, on décèle bien entendu la patte de Yuzo Koshiro, dont le fameux thème Feena, écrit pour les deux premiers opus de la licence, a droit à une version modernisée. Un vrai plaisir, qui participe grandement au caractère de l’ensemble.

Note : 15/20

Parfois trouvable au fin fond des soldes sur les différents stores, Ys Origin mérite que vous vous y attardiez. Tout d’abord, car le jeu est une porte d’entrée vers cet univers un peu touffu. Ses qualités de gameplay, son énergie débordante, charmera les amateurs d’Action-RPG à la limite de la frénésie. Par contre, il faudra faire quelques concessions, notamment d’ordre technique. Le titre étant sorti en 2006 sur PC, il accuse le poids des années, même s’il reste d’une fluidité à toute épreuve. Aussi, le concept ne peut éviter une sensation de répétitivité. De quoi assombrir le tableau ? Pas plus que de raison : il reste tout à fait recommandable. Embarquez dans cette tour, vous ne serez pas déçus du voyage…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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